La Coalition nationale pour la promotion politique des femmes (Cnppf) a procédé vendredi au lancement de la campagne de vulgarisation du Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits de la femme. L’ambition visée est d’obtenir plus d’équité, plus d’équilibre social en faveur des femmes.
La promotion de la femme et l’égalité entre homme et femme sont un aspect des droits humains qui ne doit pas être considéré comme une exclusivité féminine. Considéré comme un moyen de bâtir une société juste, viable et développée, cette approche devient la principale source de motivation de ce document. Traduit en six (6) langues nationales (wolof, sérère, pular, soninké, manding, joola), "ce Protocole a pour objectif premier de sensibiliser les populations sur les discriminations faites aux femmes", a expliqué vendredi au cours d’une conférence de presse Laobé Bassoum, présidente de la Cnppf. Pour cela, "nous allons lutter pour le renforcement des capacités des femmes, car insiste Mme Bassoum, elles doivent croire en elles et s’investir pour une bonne prise en charge de leurs préoccupations".
Dans la pratique, cet instrument juridique ratifié par le Sénégal en décembre 2004 prévoit des dispositions aussi bien prohibitives qu’incitatives. Ainsi, dans l’article 5 il est écrit : "Les Etats interdisent et condamnent toutes formes de pratique néfastes qui affectent négativement les droits humains des femmes et qui sont contraires aux normes internationales (mutilations génitales, scarifications, entre autre)". Dans l’article 12, le document suggère : "Les Etats prennent en charge toutes les mesures appropriées pour éliminer toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et garantir l’égalité des chances et d’accès en matière d’éducation et de formation". Par ailleurs, des actes inédits sont à relever dans ce Protocole. "Notamment la répression des violences verbales, la criminalisation du viol, l’exploitation sexuelle", a noté Oulimata Dia, militante de la cause féminine. Aussi, "le travail domestique est valorisé et l’avortement médicalisé est autorisé en cas de viol ou d’abus sexuel", souligne-t-elle. Toutefois, si des manquements sont signalés au niveau des Etats, il est possible de saisir la Cour africaine de justice. "Je trouve que c’est un instrument dans lequel toutes les femmes se retrouvent, du sommet à la base et chacune d’elles doit se l’approprier", observe pour sa part Mariétou Dia, représentante de Action Aid, un des bailleurs de fonds de la Coalition. Dans l’optique d’une plus grande vulgarisation du Protocole dans le Sénégal, des sessions de formation, de sensibilisation seront organisées à cet effet dans les régions.
El Hadji Massiga FAYE, Le SOLEIL
Photo: genreidf.free.fr