La Mauritanie est aujourd’hui confrontée à divers obstacles d’ampleur on ne peut plus importante. De la question du recensement administratif aux contours flous à celle de la cherté de la vie quotidienne, les Mauritaniennes et les Mauritaniens commencent à prendre conscience des démarches politiques utopiques entreprises par le gouvernement du président Aziz.
Aujourd’hui, la préoccupation de l’Etat mauritanien devrait être de rassembler un pays autour des valeurs pluriculturelles et linguistiques et/ou religieuses que de s’inventer une distraction sur l’enrôlement des populations. Cet enrôlement devrait être une occasion d’unir un peuple en mal d’unité nationale. Mais le Président de la République a raté cette occasion. Mais rien n’est encore trop tard pour éviter le pire.
Les hommes ont parfois la mémoire très courte. Il y a seulement quelques années, la Côte d’Ivoire a sombré dans le chaos à cause de la question d’identité –ivoirité inventée par un président en mal d’électorat. Il y a une dizaine d’années, au Rwanda, les Hutu ont massacré sauvagement les Tutsi par ce que les colonisateurs allemands, belges et les missionnaires français avaient fait croire aux premiers qu’ils étaient les habitants légitimes du pays, que les Tutsi étaient des étrangers. De 1962 à 1994, une série des politiques discriminatoires allant du régime instauré par Grégoire Kayibanda, le premier président du Rwanda, à Juvénal Habyarimana, avait permis d’écarter les Tutsi de la vie socio politique du pays, et cela a conduit au génocide de 1994 qui avait coûté à près d’un million de morts.
Si nous voulons éviter le même scénario catastrophe à la Mauritanie, nous devons davantage être déterminés dans la contestation, pacifiquement, en cours. Depuis quelques jours, des centaines de Mauritaniennes et de Mauritaniens, à l’intérieur et à l’extérieur, se mobilisent pour dire non à la contestation de leur « mauritanité », de leur nationalité par un pouvoir qui cache mal ses intentions.
Le problème de l’Afrique en général et de la Mauritanie en particulier est de se créer de faux problèmes afin d’avoir un prétexte de ne pas s’attaquer aux vrais obstacles qui sont à l’origine du mécontentement populaire.
Aujourd’hui, le président Aziz devrait avoir pour préoccupation de subvenir aux besoins alimentaires de ses citoyennes et citoyens, de lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité ; les Mauritaniens ont aujourd’hui besoins des infrastructures permettant à une grande partie du pays d’être désenclavée, de l’eau potable, de l’électricité, d’un meilleur système éducatif, d’une justice sociale équitable, de la poursuite et de la traduction de Taya et ses acolytes devants les instances juridictionnelles nationales ou internationales
SOUMARE Zakaria Demba