Originaire du village Soninké de Touba au Mali, Mamadou Sylla est la nouvelle coqueluche de la lutte Sénégalaise. Celui que l'on appelle affectueusement " Boy Sarakholé ", du fait de son appartenance à la grande et respectée éthnie Soninké ou sarakholé, ne compte plus ses supporters. Comme le dit le dicton " Aux âmes biens nées, la valeur n'attend point le nombre des années ! ". A 21 ans, le natif de Touba s'est imposé de fort belle manière dans sa catégorie. On lui prête un avenir radieux dans le sport favori des Sénégalais... Les spécialistes de la lutte ne jurent plus que par son nom. Il est aujourdh'ui pensionnaire de l'écurie Fass des grands champions Mbaye Gueye et Moustapha guèye.
Qui est " Boy Sarakholé" ?
Je suis Mamadou Sylla. On m'appelle par le pseudonyme " Boy Sarakholé" parce que j'appartiens à l'éthnie Soninké. Je suis né en 1989. je suis originaire de Touba , un petit village Soninké au Mali. Je suis lutteur.
Qu'est ce qui a motivé votre déscente dans l'arène sénégalaise ?
Jeune, je m'amusais à la lutte traditionnelle avec les copains de mon quartier. C'était un jeu d'adolescent tel que le Foot et autres sports. Mes proches ont découvert ce talent caché lors de mes sorties à l'arène Adrien Senghor de Grand Yoff. J'allais m'amuser souvent là-bas avec d'autres jeunes lutteurs du quartier. Mes sorties devenaient de plus en plus remarquables et appréciées. Je luttais surtout par passion. Quelques proches qui suivaient souvent mes combats m'ont conseillés d'être plus sérieux et de fréquenter une écurie. Ils me prédisaient tous une grande carrière de lutteur. J'ai intégré par la suite les écuries.
Justement, quelles sont les écuries que vous avez fréquentées jusque là ?
J'ai commencé à l'écurie Walo. Lors des mes entrainements quotidiens au bord de la mer, j'ai fait la connaissance de Papa Sow, pensionnaire de l'écurie Fass. Il m'a convaincu de venir m'inscrire à Fass afin de mettre en lumière mon talent de lutteur.
Est ce qu'il y a une difference entre l'écurie Walo et celle de Fass, votre nouvelle école ?
Il y a un grand fossé. A Fass où j'évolue actuellement, je suis entouré de gands champions comme Moustapha Guèye alias" tigre de fass", Mbaye Guèye, Gris bordeaux, Papa Sow et Forza... Les entrainements sont rigoureux et très poussés. On apprend également les differentes astuces de la lutte sénégalaise. L'écurie de Fass est une référence au Sénégal pour ne pas dire le berceau de la lutte sénégalaise. Cotoyer ces grands champions permet de s'améliorer et de parfaire son talent.
Parle nous de ton palmarès ?
J'ai remporté plus de cinq drapeaux en " Mbapatte" ( lutte sans frappe ) à Dakar et dans les régions. J'ai disputé une centaine de petits combats sans aucune défaite grâce à Dieu.
Quels sont tes célèbres victimes dans l'arène sénégalaise ?
Je pense à «Usine Dole», un champion redoutable de catégorie poids lourd. Mamady Ndiaye, un autre lutteur très réputé en lutte simple et pensionnaire de l’équipe nationale sénégalaise. Je pense également à Mbagnick, Doudou Bambara et tant d’autres. Mon retard dans la lutte est dû à l'octroi tardif de ma licence... J'aurais connu une nette progression sans cette embûche.
Qui est ton idole dans l’arène parmi les ténors ?
J’estime trop Papa Sow. J’aimerai suivre ses pas d'où notre complicité. Il ne cesse de me couver et de me donner des conseils pour ma progression. Nous nous entrainons très souvent ensemble. Il est également mon encadreur. Il me met en confiance et je me sens à l'aise à ses cotés. A coté, il y a nos grands champions Tapha Guèye et Mbaye Guèye.
Pourquoi le pseudonyme «boy sarakholé» ?
J’avais le choix entre deux pseudonymes « boy sarakholé", mon éthnie ou "boy grand-Yoff », mon quartier à Dakar. J’ai toujours voulu manifester mon identité soninké et ma fierté d'être Soninké. Mon objectif est d'être le porte-drapeau de la communauté soninké dans l’arène sénégalaise. Je compte sur le soutien de tous les Soninkés d'ici et d'ailleurs.
Parles tu Soninké ? Ndlr : (Et la suite de l’entretien continua en soninké).
Bien sur ! Je vais souvent au village (Touba au Mali) mais mes parents habitent Dakar. Il y a des soninkés qui me connaissent et m’encouragent souvent dans les compétitions mais beaucoup de soninkés me connaissent pas pour le moment.
As tu un combat dans un proche avenir ?
Oui. Je prépare actuellement un combat contre "IRAN", un grand lutteur du quartier de grand-Médine. Un combat que j’aborde avec philosophie parce que le moment est venu pour me faire une place dans la catégorie dite " moyenne" ou espoirs.
Quel est le montant des cachets pour " Boy Sarakholé " ?
Le plus petit cachet s’élève à trente mille francs CFA et le plus élevé cinquante mille francs CFA. Je compte gagner un jour des millions dans l’arène comme les grands champions de lutte.
Siabou CAMARA