Un documentaire de Stéphane Bonnefoi et Viviane Noël (Radio France Culture)
Que savent les habitants du nord du XIème arrondissement de Paris, de l’imposant foyer de la rue Fontaine-au-Roi ? Uniquement, sans doute, ce qu’ils en voient en passant d’un pas pressé : une façade insalubre, des résidents à leur fenêtre que l’on devine entassés dans des espaces réduits, des matelas rangés contre une baie vitrée grisâtre, des lumières blafardes et un hall d’entrée peu engageant…
Que savent les habitants du nord du XIème arrondissement de Paris, de l’imposant foyer de la rue Fontaine-au-Roi ? Uniquement, sans doute, ce qu’ils en voient en passant d’un pas pressé : une façade insalubre, des résidents à leur fenêtre que l’on devine entassés dans des espaces réduits, des matelas rangés contre une baie vitrée grisâtre, des lumières blafardes et un hall d’entrée peu engageant…
Repris en 2001 par Adoma (ex-Sonacotra), il aura fallu dix années à la Société d’économie mixte pour fermer cet établissement où pullulent souris et cafards, prévu pour accueillir 242 résidents mais qui en compte au moins deux fois plus…
Le 6 juin 2011, le bâtiment a fermé ses portes pour trois années de travaux. Les résidents « officiels » ont été relogés dans d’autres foyers.
Ce documentaire tourné au cours des dernières semaines de la vie du foyer, sonde le mode de vie et les coutumes propres à ces résidents issus de l’Afrique subsahélienne (Mali, Mauritanie, Sénégal), avant qu’il ne s’éteigne.
Le foyer Fontaine-au-Roi est un village dans la ville, extraordinairement vivant, où, pour les uns, les coutumes perdurent comme au « pays », pour les autres il n’est qu’un ghetto…
Les résidents vivent ici en autarcie : coiffeur, cordonnier, couturier, épicier, restaurant, bijoutier, salle de prière…
Aussi, sa fermeture ne va pas sans inquiétude, surtout pour les clandestins ou les anciens qui vivent ici depuis trente ans.
Pour gérer le déménagement de ce foyer-village, Adoma a pu compter, mais aussi batailler, avec le comité des résidents, véritable contre-pouvoir représentatif des différentes tribus, qui gère la vie économique du foyer.
De ce mode de vie communautaire, que restera t-il dans trois ans (la réouverture est prévue pour 2014) ? Quid du restaurant géré par les tribus, véritable « Resto du cœur » qui sert près de mille repas par jour à une population défavorisée ? Et les nombreux sans-papiers qui vivent ici, où iront-ils dormir ?
Production : Stéphane Bonnefoi
Réalisation : Vanessa Nadjar
Radio France Culture