Les difficultés liées au regroupement familial en France (divorces, insubordination des enfants), le développement des migrations inter - africaines (notamment des femmes), ont poussé les migrants à chercher des solutions pour sauvegarder les villages. Ainsi voit-on émerger des stratégies consistant à choisir parmi les enfants ceux qui, nés en France mais élevés dans la cellule traditionnelle, et ayant eu accès à un bon niveau d'éducation, pourront perpétuer le système migratoire tout en permettant le retour au pays de la génération précédente.
Les stratégies familiales des immigrés originaires d’Afrique sahélienne ont considérablement évolué depuis les années soixante, qui marquent le début véritable de cette vague migratoire vers la France. Aujourd’hui, plusieurs modes de gestion de la vie familiale coexistent au sein de cette population, chacun s’efforçant de répondre à l’apparition de nouveaux facteurs susceptibles de remettre en cause les stratégies dominantes exercées jusque-là. Cet article s’appuie sur les résultats de récentes enquêtes menées en France et au Mali autour de la question des rapports entre les pères immigrés et leurs enfants restés au pays.