Des militants CGT ont occupé lundi 4 aôut 2008 la maison Ladurée, pâtissier de luxe parisien. La mobilisation en faveur des sans-papiers semble efficace pour faire avancer les dossiers.
Depuis le début des grèves des travailleurs sans papiers en Île-de-France, la CGT et l’association Droits devant !! ont déposé au total 1 500 dossiers de demande de régularisation en préfecture. Près de 800 d’entre eux auraient été validés selon le syndicat, 753 selon le ministère de l’immigration. À l’origine du mouvement, le militant de la CGT Raymond Chauveau, secrétaire général de l’Union locale de Massy (Essonne), est satisfait.
« Maintenant, il existe un véritable mouvement pour la régularisation des travailleurs sans papiers. Nous avons par ailleurs obtenu que des intérimaires soient embauchés en CDI, que des temps partiels deviennent des temps pleins et que les salaires soient relevés au niveau des conventions collectives », se réjouit-il.
"Les travailleurs sans papiers jouent leur vie"
C’est la réussite de leur mobilisation qui a poussé la CGT à s’engager davantage auprès des travailleurs sans papiers. « C’est le rôle du syndicat de les défendre, soutient le syndicaliste. Ils doivent être considérés comme des travailleurs comme les autres. »
Raymond Chauveau se félicite aussi de la solidarité qui s’est mise en place autour des grévistes. « Au Val Montreuil, une voisine leur fournit l’électricité. Ailleurs, des camarades de la RATP viennent les aider et des associations se mobilisent. Pour la première vague, avec l’ensemble des acteurs impliqués, nous avons récolté 57 000 € de dons ! »
Pas question de vacances donc pour le responsable syndical qui passe l’été à sillonner les piquets de grève. « Les travailleurs sans papiers jouent leur vie. Nous avons une sacrée responsabilité envers eux », justifie-t il. Le 5 août 2008, plus de 40 sites sont encore en grève. Et le mouvement est en train de se transformer. « Au début, c’est nous qui avons décidé de soutenir les travailleurs sans papiers, raconte-t-il. Maintenant, ce sont eux qui viennent nous chercher. »
Cécile HUYGHE, La CROIX.