En islam, le rapport reliant les croyantes et les croyants à leur Seigneur est un rapport ne souffrant d'aucune négligence. Allah, depuis Son Trône, a, de part Sa science, Son omniscience et Sa grandeur, exerce un contrôle sur les actes apparents et cachés des fidèles : « à Allah appartient tout ce qui est dans le ciel et sur la terre ; que vous manifestiez ce qui est en vous ou que vous le cachiez, Allah vous en demandera compte. Il pardonnera à qui Il veut, et châtiera qui Il veut » (Coran, 2 : 284). Les musulmanes et les musulmans, depuis le VII siècle où le Coran fut, graduellement, révélé au dernier des prophètes, Muhammad (saw), ont conscience de cette réalité, de cette proximité d'Allah, de Sa « surveillance ». Plusieurs verstes du Coran reviennent, telle une rengaine, sur cette « surveillance », ce contrôle permanent du Seigneur des univers sur Sa création, Ses créatures: Dieu a dit: «Dieu qui voit tes changements de position parmi ceux qui se prosternent (les prieurs)» (26 : 219) ;
«Rien n’échappe certainement à Dieu ni sur terre ni dans le ciel» (3 : 5) ;
«Ton Seigneur ne laisse rien échapper à Son observation vigilante» (89 : 14) ;
«Il sait le moindre regard qui trahit et ce que cachent les poitrines» (40 : 19) ;
Les versets concernant ce chapitre sont très nombreux et bien connus.
Pour ce qui est des hadiths, en voici quelques-uns:
Le calife Omar a dit: «Alors que nous étions un jour assis auprès du Messager de Dieu , voilà que se présenta à nous un homme dont les vêtements étaient très blanc et les cheveux très noirs. Il ne portait aucune marque de voyage et nul parmi nous ne le connaissait. Il s’avança pour venir s'asseoire, face du Prophète , plaçant ses genoux contre les siens et posant les paumes de ses mains sur ses cuisses. Il dit au Prophète: «informe-moi, O Mohammad, sur l’Islam!». Le Messager de Dieu dit: «L’Islam consiste à attester qu’il n’y a pas de divinité autre que Dieu et que Mohammad est le Messager de Dieu. Il consiste aussi à observer correctement la prière, à s’acquitter de l’aumône légale (zakat), à faire le jeûne de Ramadhân et à effectuer le pèlerinage de la Mecque si on en a les moyens». L’autre dit: «Tu as dit vrai». Nous fûmes étonnés de voir cet homme s’informer auprès de lui et en même temps l’approuver. Puis il dit: «Informe-moi sur la foi!». Il lui dit: «La foi consiste aussi à croire à Dieu, en Ses anges, Ses livres, Ses Messagers et au jour dernier. Elle consiste aussi à croire au destin bon ou mauvais». Il dit: «Tu as dit vrai». Il dit encore: «Informe-moi sur la foi parfaite!». Il dit: «C’est le fait d’adorer Dieu comme si tu Le voyais, car si toi tu ne Le vois pas, Lui te voit». Il dit: «Informe-moi sur l’Heure (du jugement dernier)!». Il dit: «Celui qui est interrogé n’en sait pas plus sur elle que celui qui l’interroge». Il dit: «Informe-moi sur ses signes précurseurs!». Il dit: «Quand la femme donnera naissance à sa propre maîtresse. Quand tu verras le va-nu-pieds, les déguenillés et les gueux, gardiens de bêtes, se montrer chaque jour plus arrogants dans leurs constructions, voilà les signes de l’Heure». Puis l’homme partit. Je restai un certain temps (trois jours) à ne rien demander sur cette affaire, puis le Messager de Dieu me dit: «Omar! Sais-tu qui est celui qui est venu m’interroger?» Je dis: «Dieu et Son Messager le savent mieux que moi». Il dit: «C’est l’Ange Gabriel venu vous apprendre votre religion». (Mouslim).
61. Selon Abou Dharr et Mou’adh Ibn Jabal , le Messager de Dieu a dit: «Crains pieusement Dieu, quel que soit l’endroit où tu te trouves (seul ou avec des gens). Fais suivre la mauvaise action par la bonne et voilà qu’elle l’efface. Sois affable et courtois avec les gens».
62. Ibn ‘Abbas a dit: «J’étais une fois assis en croupe sur la monture du Prophète quand il me dit: «Jeune homme! Je vais t’enseigner ces quelques paroles: Observe les commandements de Dieu et Dieu te préservera. Observe les commandements de Dieu et tu trouveras Dieu à tes côtés. Quand tu demandes quelque chose, demande-la à Dieu. Quand tu as besoin d’aide, demande-la à Dieu. Sache que si tout le monde s’associait pour te faire du bien, ils ne pourront le faire que le bien que Dieu a déjà écrit pour toi. Que s’ils se coalisaient tous pour te faire du mal, ils ne pourraient te faire que le mal que Dieu a déjà écrit pour toi. Les calames (du destin) se sont depuis longtemps arrêtés d’écrire et l’encre des pages (du destin) est désormais bien sèche». (Tirmidhi)
Dans une autre version: «Observe les commandements de Dieu et tu Le trouveras devant toi. Cherche à connaître Dieu dans ton aisance et Il te connaître dans ta gêne. Sache que ce qui t’a raté ne pouvait t’atteindre et que ce qui t’a atteint ne pouvait te rater. Sache que la victoire va de pair avec la patience, que la guérison va de pair avec la maladie et qu’avec toute situation gênante il y a une situation aisée».
63. Anas a dit: «Vous faites certainement des choses qui sont à vos yeux plus fines que les cheveux alors que du temps du Messager de Dieu nous les considérions comme des péchés mortels».
64. Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit: «Dieu est jaloux. Ce qui provoque la jalousie de Dieu le Très-Haut c’est quand l’homme fait ce que Dieu lui interdit de faire».
65. Abou Hourayra rapporte qu’il a entendu dire le Prophète : «Dieu a voulu une fois éprouver trois des enfants d’Israël: Un lépreux, un teigneux et un aveugle. Il leur envoya donc un Ange (sous l’apparence humaine) qui alla trouver le lépreux et lui dit: «Quelle est la chose que tu aimerais le plus avoir?» Il lui dit: «Un beau teint et une peau saine. Je voudrais aussi me débarrasser de ce qui provoque le dégoût des autres». L’Ange lui passa la main sur le corps et voilà que partit son aspect repoussant et que lui fut donné un beau teint. Il lui demanda alors: «Quelle sorte de biens aimerais-tu le plus avoir?». Il dit: «Les chameaux» (ou les bovins, le narrateur a un doute). Il lui donna aussitôt une chamelle à son dixième mois de grossesse et lui dit: «Puisse Dieu te la bénir!»
Puis il alla trouver le teigneux et lui demande: «Qu’aimerais-tu le plus avoir?» Il dit: «Une belle chevelure afin de ne plus inspirer de dégoût». L’Ange lui passa la main sur la tête et du coup il ne resta plus teigneux et eut une belle chevelure. Il lui dit alors «Quelle sorte de biens désirerais-tu le plus?». Il dit: «Les bovins». Il lui donna une vache pleine et lui dit: «Que Dieu te la bénisse!».
Il alla enfin trouver l’aveugle et lui demanda: «Quelle chose souhaiterais-tu le plus?» Il dit: «Qu’on me rende la vue afin que je puisse voir les autres». L’Ange lui passa la main sur les yeux et voilà qu’il vit de nouveau. Il lui dit: «Quelle sorte de biens aimerais-tu le plus avoir?» Il dit: «Les ovins», et il lui donna une brebis prolifique. Les deux premiers eurent un produit abondant et le troisième se vit naître plusieurs agneaux. Si bien que l’un d’eux eut bientôt une vallée pleine de chameaux, l’autre une vallée pleine de bovins et le dernier une vallée pleine d’ovins.
Puis l’Ange alla trouver le lépreux en prenant l’ancienne apparence du lépreux et lui dit: «Je suis un malheureux voyageur complètement coupé de ses ressources. Nul ne peut répondre à mes besoins si ce n’est Dieu et toi. Aussi je te demande, au nom de Celui qui t’a donné ce beau teint, cette peau saine et ces abondantes richesses, de me donner un seul chameau afin que je puisse poursuivre mon voyage.» Il lui dit: «Je paie déjà assez d’impôts». Il dit: «Il me semble bien te connaître; est-ce que tu ne serais pas cet ancien lépreux repoussé par les autres et pauvre?» Il dit:«J’ai plutôt hérité ces richesses de mes nobles ancêtres». Il dit: « Si tu mens, que Dieu te ramène à ton premier état!».
Puis il alla trouver le teigneux en se présentant sous l’aspect qu’il avait avant sa guérison. Il lui demanda la même chose qu’à son compagnon et lui posa les mêmes questions. Il eut les mêmes réponses. Il lui dit: «Si tu mens, que Dieu te ramène à ton premier état!».
Il alla enfin trouver le troisième sous l’apparence d’un pauvre aveugle et lui dit: «Je suis un homme misérable et un voyageur complètement coupé de ses ressources. Nul aujourd’hui ne peut répondre à mes besoins si ce n’est Dieu et toi. Aussi je te demande, au nom de Celui qui t’a rendu la vue, de me donner un seul mouton pour me permettre de subvenir aux frais de mon voyage». Il lui dit: «J’étais effectivement aveugle et Dieu m’a rendu la vue. Prends ce que tu veux et laisse ce que tu veux. Par Dieu, je ne te demanderai jamais de me rendre quelque chose que tu auras prise au nom de Dieu Tout Puissant». L’Ange lui dit alors: «Garde tes richesse car j’ai voulu seulement vous mettre à l’épreuve. Ainsi donc Dieu t’a accordé Sa satisfaction et a frappé de Sa colère tes deux compagnons. (URA)
66. Selon Abou Ya’la Ibn Aws , le Prophète a dit: «Le sage est celui qui se demande des comptes à lui-même et qui agit en vue de ce qui vient après la mort. Et l'incapable est celui qui se laisse guider par ses passions tout en nourrissant au sujet de Dieu de vains espoirs». (Tirmidhi)
Al-Albâni a jugé ce hadîth faible.
67. Selon Abou Hourayra , le Messager de Dieu a dit: «Comme signe de bonne appartenance de quelqu’un à l’Islam c’est son abstention de tout ce qui ne le regarde pas». (Tirmidhi)
68. Selon Omar , le Prophète a dit: «On ne demande pas à l’homme pourquoi il a frappé sa femme». (Abou Dâoud)
SOUMARE Zakaria Demba