Ce Jeudi matin vers 6 H, le car communément appelé " Horaire " prit comme à l'accoutumée la RN 1 en direction de Ourossogui. Ce car relie quotidiennement Bakel à la région de Matam. Ces cars sont les concurrents directs des fameuses " 7 Places " bien connues dans le département de Bakel. Les voyageurs s'inscrivent la veille auprès des garagistes plus connus sous le nom de " Coxeurs " qui donnent par la suite l'heure du départ. Ce matin, il y avait 31 personnes au rendez-vous matinal. Trois nationalités etaient présentes dans le car codifié " Car Mouride ". Il s'agit de 3 Maliens, 2 Mauritaniennes et 26 sénégalais. Ces derniers sont tous origninaires de la ville de Bakel hormis Boubacar Baldé de Tamba et Alioune Anne, commerçant Baol Baol à Manaél. Selon nos sources locales, il a plu entre 3 H du matin et l'aube du Jeudi. C'est sous cette pluie battante que le car prend comme d'habitude la fameuse route menant à l'intérieur du Sénégal, fruit de la coopération sénégalo taïwanaise. Arrivé à hauteur du pont de Bondji que je qualifie désormais de "Pont de la mort", la voiture prit la déviation de fortune pour rallier l'autre bout de la route afin de continuer son chemin vers le vrai Sénégal. Ce fût une très mauvaise idée. Au milieu de cette déviation tranformée en une petite marre à cause de la pluie battante de la veille, le car s'immobilisa. Le chauffeur demanda alors aux passagers de sortir de la voiture pour l'aider à rejoindre la rive. Selon les dires, certains passagers refusèrent d'obtempérer. Les rares personnes sorties du car " Horaire " prirent une bonne décision. En un temps record, l'eau des differents marigots qui suivait sa trajectoire arrive à hauteur du cours d'eau du "Pont de Bondji". Le car fût balayé par cette coulée d'eau au débit hyper puissant. Il se renversa alors avec des passagers à bord. Dans ce tohu - bohu, certains reussirent à monter au dos de la voiture et cassèrent les vitres. Les habitants de Bondji, alertés par les cris matinaux vinrent également à leur secours. Ils reussirent à sauver 29 passagers. Malheureusement la plus jeune de la troupe plus une autre personnes furent emportées par les vagues. Il s'agit d'une fillette de 6 ans dont la mère n'avait que ses yeux pour pleurer.
Sa mère a été sauvée avec son autre enfant de 8 ans. Une catastrophe amère pour cette mère au foyer venue passer ses vacances chez sa famille Kébé du quartier de Modincané. Un drame que je prédisais pourtant il y a quelques mois. J'ai été par malchance témoin occulaire de l'état de délabrement du Pont de Bondji. Pour rappel, ce pont avait cédé à la précédente saison des pluies. D'ailleurs l'année dernière à la même époque, un camion rempli de ciment fût également pris au piège. Le camion s'ecroula et son chargement fût emporté par l'eau : une perte matérielle conséquente causée par le célèbre pont. On peut ajouter à cela, l'accident d'une autre voiture "7 Places " d'un chauffeur originaire de Diawara dont les passagers en partance à Dakar perdirent tous leurs bagages. Les chauffeurs que j'avais trouvés sur place l'année dernière prédisaient également de futurs drames. Diabé Bathily, chauffeur de Tuabou, fustigeait l'inertie de l'administration locale et des autorités municipales. Que nini ! Aujourd'hui, le Pont de Bondji fait encore parler de lui. Il vient de faire une victime : une fillette de 6 hivernages. Mis au parfum, le medecin chef du district de Bakel se depêcha sur les lieux du drame avec un " Bateau Taxi " pour effectuer les recherches. Ce bateau sert de moyen de transport d'infirmiers dans les villages enclavés de Bakel en période hivernale. Il y avait également le préfet du département de Bakel ainsi que la gendarmerie de Bakel. Les autorités firent appel aux Sapeurs Pompiers de Tambacounda. Notons que le département de Bakel ne dispose d'aucun camp de sapeurs Pompiers. Ces derniers foncèrent sur Bondji mais ils furent stoppés dans leur allure par une autre poudrière, le célèbre pont de " Modibougou" entre Gabou et Bakel. Un autre pont qui a cédé l'année dernière à la même époque. Malgré ce drame, j'ai envie de rire. Rire non pas parce que l'accident est marrant mais parce que nous sommes considérés comme des dindons de la farce au Sénégal.
Pourquoi les autorités jouent toujours les medecins après la mort ? En 2008, on a perdu Sambou Gassama et Monsieur Harouna Magassa à cause de ces mêmes routes meurtrières. J'avais déjà crié au secours pour que les autorités de Bakel aillent cracher leur vénin auprès de l'auteur des maux du Sénégal. Je veux nommer l'incompétent Adoulaye Wade. L'année dernière, lors de l'accident de l'ASC Gajaaga qui a couté la vie à Sambou Gassama et Harouna Magassa, l'ancien Minsitre Moussa Sakho s'est précipité à l'hopital régional de Tamba pour marquer le soutien du gouvernement de Abdoulaye Wade. D'ailleurs par son entremise, notre regretté frère Sambou Gassama fût transporté par avion à Dakar pour finalement succomber à ses blessures. Je me pose incessament cette question.
Pourquoi les autorités Sénégalaises aiment jouer aux medecins après la mort ?
Qu'est ce que cela peut nous foutre d'avoir des avions à disposition en cas d'accidents ou des Sapeurs Pompiers à 500KM/H pour venir à notre secours ?
Nous preferons avoir à la place de cet arsenal aéronautique des routes refaites et fiables. On en a marre des politiciens, de Wade et de ses gouvernements.
Bakel, à quand la révolte ...
Samba KOITA dit Makalou, Informations recueillies auprès de Hamidou Goudiam, correspondant Bakelinfo.com à Bakel.
2 personnes disparues et non retrouvées selon les infos recueillies à la Brigade de gendarmerie de Bakel.