Des filles qui s’avancent et traversent la grande place de l’Indépendance de Bakel fortement ovationnées qui, hormis leur prouesse, font connaître leur village inconnu de ce parterre perdu dans le vaste département qui fait le 10e du territoire national. Les noms comme Fidji Bidji, Soutouta, Gamby, Boyguel Bamba, Yélingara, Aroundou, entre autres, sont mis au devant de la scène au compte des performances et des efforts du département de Bakel. Sur les 10 meilleurs élèves de la région, 7 sont de Bakel en plus parmi les 5 meilleurs filles retenues pour la fête de l’excellence organisée par Mme Viviane Wade, le département s’adjuge les 3 places qui sont orientées à l’école Mariama Bâ de Dakar.
Pour Saer Ndao, adjoint au Gouverneur chargé du développement qui a présidé la cérémonie, il s’agit de mettre en exergue les résultats obtenus par les élèves et maîtres aux examens scolaires et autres concours. Parlant du thème, qui porte sur « l’exigence de qualité, un défi pour toute la communauté », M. Ndao a demandé la mobilisation de tous pour produire une éducation de qualité. Le parrain Bocar Sada Sy, polytechnicien, a mis l’accent dans son plaidoyer sur la qualité. Abondant dans le même sens, Gana Sène l’inspecteur d’Académie a signalé le contexte régional marqué par une progression du taux brut de scolarisation qui est passé de 98,9% à 101.5%, une baisse progressive de l’écart en garçons et en filles de 2.5. « Les indicateurs de qualité commencent à être au vert », dira-t-il. Cela grâce à l’implication et la participation de plus en plus accrues des partenaires sociaux qui s’illustrent dans le processus par une meilleure maîtrise de l’amélioration du temps d’enseignement-apprentissage, malgré les perturbations scolaires.
Cependant, la région reste confrontée à certaines difficultés que sont l’abandon des filles, la grande mobilité des enseignants, le taux d’achèvement encore en-deçà de la moyenne nationale. Pour lui il est de 36,5% dont 29 ,7% pour les filles. S’y ajoutent la faiblesse du quantum horaire dans certaines zones et les crises scolaires répétées. Seydou Bâ, inspecteur départemental de Bakel a déclaré que de 2004 à 2007 les établissements sont passés de 208 écoles à 258, au moment où les effectifs ont évolué de 25.489 à 31231 élèves, avec 47,69% pour les filles. Le nombre de collèges est passé de 04 à 10. Au niveau de la petite enfance, les écoles maternelles sont passées de 01 à 2 et les Cases des Tout-petits de 3 à 8. Mais la demande reste encore forte, avec plus de 60 demandes par an dont en moyenne 25 peuvent être satisfaites.
PAPE DEMBA SIDIBE, Quotidien Sénégalais Le Soleil