Le procès des responsables tant attendu tarde à situer les responsabilités
Les familles des victimes du "Joola" ont commémoré le neuvième anniversaire du naufrage du bateau. Ce drame a coûté la vie à environ 2000 personnes de nationalités sénégalaise, française, bissau-guinéene entre autres qui étaient à bord de ce navire qui assurait la navette entre Ziguinchor et Dakar. Les familles des victimes exigent toujours que justice soit faite et les responsables soient punis de leur faute. Mais, le procès tarde à avoir lieu.
Neuf ans aujourd’hui (26 septembre) après le naufrage du Joola, les familles des 1.863 victimes officielles de cette tragédie du bateau, chaviré au large de la Gambie dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 septembre 2002, ont tenu à rendre hommage aux disparus.
Ce drame a coûté la vie à 1863 personnes et disparus selon un bilan officiel alors que l’Association des familles des victimes du bateau avance plus de 2.000 victimes et de 64 rescapés. Les familles de ces victimes exigent du gouvernement sénégalais de punir les responsables. A cet effet, un dossier ouvert tarde à situer les responsabilités.
Alors que pour «homicides involontaires par violations délibérée d’une obligation de sécurité et défaut d’assistance à personnes en péril», le juge d’instruction français en charge de ce dossier a lancé en 2008 neuf mandats d’arrêts internationaux contre de hauts responsables sénégalais en fonction au moment du naufrage nous informe le coordonnateur de la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH). Parmi ces responsables figurent Mme Mame Madior Boye et Youba Sambou respectivement ex-Premier ministre et ex-ministre des Forces armées. Leurs mandats auraient été annulés en 2009 par la Cour de cassation au motif qu’ils bénéficiaient d’une immunité liée à leurs fonctions. «Cette annulation n’équivaut pas à une disculpation» précise Me Assane Dioma Ndiaye. Me Ndiaye d’expliquer que si le juge rend «une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel d’ici octobre 2011», ces autorités seraient obligées de comparaître devant le juge, même «si le gouvernement du Sénégal, pour des raisons politiques a décidé de classer le dossier malgré des charges accablantes et les conclusions du rapport commandité par le même gouvernement.» a-t-il regretté. Alors qu’«aujourd’hui, on est assuré au moins que le procès dans l’affaire du joola se tiendra bientôt en France» se félicite t-il. Et «si le dossier est rouvert Mme Mame Madior et Youba Sambou pourront être inquiétés» avertit M. Ndiaye. Il faut ainsi rappeler qu’ «aujourd’hui sept responsables sénégalais sont encore visés par ces mandats d’arrêts lancés par le juge français» mentionne l’avocat. Avant d’informer que «l’un deux, Gomis Diédhiou, chef du bureau de la sécurité maritime lors de ce naufrage a été arrêté en France en octobre 2010». Et depuis lors aucune autre arrestation n’a été enregistrée et les familles des victimes continuent de réclamer que justice soit faite sur cette affaire du naufrage du bateau le Joola 9 ans après.
TAPA TOUNKARA, Correspondant de Soninkara.com à Dakar
TAPA TOUNKARA, Correspondant de Soninkara.com à Dakar