En marchant sur la dignité de l’Etat, les militaires viennent de démontrer leur impunité arrogante et méprisante. Mais s’ils se sont permis ces outrecuidances, c’est parce que des civiles, aussi bien dans l’opposition la plus « progressiste » ou la « majorité » la plus servile, sans parler des « diassous » et autres taupes, par le passé et le présent, ont apporté les matériaux nécessaires dans la charpente de cet ouvrage mesquin et délinquant au sommet. Sur des présomptions, le régime totalitaire de moa n’a-il pas reçu le soutien sournois d’une nébuleuse « gauche » pour exécuter trois officiers négroafricains ? Et ce fut l’entremets aux massacres que jamais encore, plus jamais, l’histoire de notre pays ne pourra connaître, je le souhaite de tout mon cœur. Certains louvoiements ne surprennent pas. Circonstance oblige.
En ces moments sombres du bannissement de l’ordre constitutionnel n’est-on pas surpris par l’appel à l’ingérence internationale ? Alors, cette option avait un bel avenir de sortie de crise par la déclaration de Dakar au lendemain de la chute de moa.
Les problèmes de fonds demeurent une douleur lancinante qu’on met à chaque événement entre parenthèse pour mieux aller de l’avant, mais à chaque fois le dragon revient au gallot avec sa plaie béante nationale dont le pansement demande un courage que ni sidi, ni les soldats n’ont envie de soigner réellement. Maintenant ou jamais encore, c’est l’occasion de mettre à table notre vision plurielle d’un vivre ensemble débarrassé de ce bédouinisme séculaire pour une citoyenneté pleine, pour un partage mérité des différentes échelles de pouvoir, un découpage électoral vrai etc. Peut-on séparer les idées de vérité, de liberté et de justice ? Alors faisons de ce triptyque une œuvre de cohésion nationale avec passion pour mieux accompagner les militaires pour toujours dans leurs casernes. Ainsi, les levés de couleur auront la solennité pour une meilleure défense de la souveraineté nationale que leur a légué le peuple conscient des dérives et qui exige LE RESPECT. Si non, les militaires décideront encore, et encore, et trouveront des moutons qui « moutonneront » encore et encore.
Thierno Tandia