La République mauritanienne est l’un des pays de la sous région ne disposant pas de troisième cycle. Le Sénégal, le Mali, pour ne citer que ceux deux pays –là, qui ne sont pourtant pas plus riches, du point de vue économique, que notre pays disposent déjà d’un troisième cycle.
Un étudiant de l’université de Nouakchott, après sa maîtrise, n’a le choix qu’entre trois possibilités : soit il sort major de sa promotion, et il se voit attribué par le gouvernement une bourse de troisième cycle dans l’une des trois universités de la sous régions au choix, soit il cherche une inscription dans une université occidentale par ses propres moyens, soit, tout simplement, il décide de mettre fin à son cursus universitaire pour entrer dans le monde du travail, si toutefois la chance lui sourit. Une telle situation, hélas, n’est pas digne d’un pays comme le nôtre.
Cela est dû au manque de volonté politique qui a fait que, depuis la création de l’université de Nouakchott dans la décennie 1980, notre pays n’a pas un troisième. Nous reconnaissons cependant que la mise en place d’un troisième cycle nécessite qu’un certains nombre de détails soient réglés au préalable. De fait, la situation actuelle de notre université exige qu’un certains nombre de réformes soient entreprises permettant d’abord aux étudiants de poursuivre les deux premiers cycles précédant le troisième dans une très bonne condition. Si ces réformes ne sont pas entreprises, il sera inutile d’envisager la création d’un troisième.
Pour cela, une politique de modernisation des différentes facultés doit être mise en place. Chacune des facultés disposant notre université doit avoir une bibliothèque digne de ce nom qui viendra renforcer la bibliothèque centrale, qui doit elle-même être modernisée. Car il est inconcevable que des étudiants s’inscrivant au troisième, et qui seront appelés par la même occasion à faire des recherches doctorales, n’aient pas à leur disposition des ouvrages leur permettant de travailler convenablement. Il est donc de la responsabilité de « la Présidence de l’université de Nouakchott », en collaboration avec la Direction de l’enseignement supérieur ou du gouvernement, de définir un programme cohérent qui va permettre la résolution de ces détails. C’est seulement quand ces détails de premier ordre seront réglés que d’autres peuvent être envisagés qui concerneront le recrutement de professeurs compétents qui s’intéressent vraiment à la recherche.
Je ne remets cependant pas en question la compétence de certains de mes professeurs. Il y a aujourd’hui à l’université de Nouakchott des enseignants capables de diriger des thèses de doctorat. Ces enseignants doivent être soutenus. Car la création d’un troisième cycle suppose que l’on ait un nombre suffisant d’encadreurs susceptibles de diriger des travaux de recherche de qualité. Tous ces détails sont réglables si seulement la « Présidence de l’université de Nouakchott » et l’Etat acceptent d’inscrire dans leur programme la création de ce troisième cycle dont nos étudiants ont tant besoin pour la modernisation du « système universitaire » de notre pays.
Ce troisième cycle, en d’autres termes, permettrait aux étudiants qui n’auraient pas la possibilité d’aller faire des études universitaires avancées hors de nos frontières de trouver sur place une solution à leurs attentes.
SOUMARE Zakaria Demba