Dans le cadre du plan triennal (2008-2010) de lutte contre les violences faites aux femmes, Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée de la solidarité, lance une campagne contre l'excision et les mariages forcés. Pour chacune de ces deux violences dites coutumières, 100 000 affiches et brochures vont être diffusées dans les associations, les délégations aux droits des femmes, mais aussi, pour ce qui concerne l'excision, dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI), auprès des gynécologues ou encore de l'Agence pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE). "L'excision n'est pas une singularité coutumière à respecter. Aucune forme de violence ne peut être tolérée", soutient Mme Létard. Elle souhaite que la campagne invite les femmes à "briser la loi du silence".
Ces pratiques, liées à des traditions culturelles ou religieuses prégnantes dans les familles originaires de Turquie, du Maghreb, d'Afrique noire et d'Asie, sont difficilement chiffrables. Les associations prennent en charge quelques centaines de cas par an. Une extrapolation sur le nombre de jeunes filles de 15 à 18 ans originaires de pays où existe cette pratique établit à 70 000 le nombre d'adolescentes menacées d'être mariées contre leur gré. Et 55 000 femmes excisées vivraient en France.
Laetitia Van Eeckhout, quotidien Le Monde