Un incendie a fait huit morts, dont deux enfants, dans la nuit de mardi (1er septembre 2015) à mercredi (2 septembre 2015), dans l'immeuble situé au 4 rue Myrha, dans le XVIIIème arrondissement de Paris.
Quatre personnes ont également été blessées et hospitalisées. Deux départs de feu se sont succédé, à deux heures d'intervalle et la piste criminelle est privilégiée dans l'enquête sur ce sinistre, le plus grave depuis 2005 dans la capitale.
«Il y a eu deux interventions différentes à la même adresse», à 2 h 23 et 4 h 30, précise un porte-parole des pompiers de Paris, le commandant Gabriel Plus. «Nous sommes dans un premier temps appelés à 2 h 23 pour un feu de papiers dans le hall de l'immeuble», précise l'officier de la BSPP. Il poursuit : «Le feu est rapidement éteint mais près de deux heures plus tard nous sommes de nouveau alertés pour un feu dans la cage d'escalier cette fois».
L'incendie s'est alors propagé sur «plusieurs niveaux de cet immeuble d'habitation», poursuit le commandant Plus, interrogé par leparisien.fr. Le bâtiment compte cinq étages et les pompiers sont parvenus à évacuer sept personnes par la façade et la courette intérieure. Parmi les personnes décédées, deux se sont défenestrées face à la progression des flammes, les autres sont mortes intoxiquées, selon les pompiers.
Les premières images prises par les internautes durant la nuit témoignent de la violence des flammes. D'importants moyens ont été déployés par les sapeurs-pompiers de Paris pour venir à bout du sinistre, finalement circonscrit à 7 h 30 du matin. Une centaine d'hommes ont été déployés sur les lieux, avec une trentaine d'engins.
Une grande trace noire verticale était visible mercredi matin sur trois niveaux, tandis que des pompiers sortaient de l'immeuble le visage couvert de suie, dans une forte odeur de brûlé. Dissimulés derrière une bâche déployée devant l'immeuble, les corps des victimes étaient en cours d'évacuation en fin de matinée.
Florent, 29 ans, habite en face de l'immeuble : «Vers 4h30 j'ai entendu des cris, des appels au secours, raconte-t-il au Parisien. Ça ma réveillé. Je suis sorti de chez moi, j'habite en face au RDC. J'ai vu deux corps allongés par terre devant l'entrée et de la fumée qui montait vers les étages et des flammes sortaient des fenêtres. Tout l'immeuble avait l'air en feu. Je suis rentré chez moi et j'ai immédiatement appelé les pompiers qui sont arrivés rapidement.» Tissem Ferjani, une pâtissière qui habite rue Myrha, témoigne également : «J'ai vu des flammes, j'ai vu des corps par terre inanimés. Il était à peu près quatre heures du matin, j'ai été réveillée par les cris, les gens criaient à l'aide, ils n'avaient pas de choix, soit ils restaient chez eux et ils mouraient soit ils sortaient par la fenêtre et ils tombaient. Tous les habitants du quartier sont sortis pour essayer d'aider.»
«Le feu est éteint depuis 8 heures mais l'intervention n'est pas terminée», explique le commandant Plus. Les pompiers évoquent un risque d'écroulement de l'escalier qui s'est embrasé mais pas de l'immeuble lui-même.
«Ca peut être un acte de malveillance»
Arrivé très tôt sur place, Bernard Cazeneuve déplorait «un bilan très lourd : huit morts, quatre blessés qui sont encore en urgence relative». Le ministre de l'Intérieur déclare encore qu'il est «trop tôt pour déterminer les cause de ce drame tout en saluant le travail des sapeurs-pompiers de Paris qui ont lutté avec beaucoup de courage, dans des conditions très difficiles, pour venir à bout de l'incendie.»
Le ministre de l'Intérieur a indiqué également qu'«une enquête est en cours et que la police judiciaire est saisie». Le parquet de Paris a effectivement saisi la brigade criminelle de la police judiciaire de l'enquête sur l'incendie ce qui atteste que la piste criminelle est privilégiée.
«On ne peut pas ignorer que ça peut être un acte de malveillance», ajoute le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Selon des témoins qui ont été entendus par les enquêteurs, deux personnes ont été vues sortant de l'immeuble en courant à l'heure du premier départ de feu, vers 2h30.
Source: Le Parisien (image: Twitter: @jrbourge)