Africable, la chaîne du continent a initié une activité sous-régionale dénommée "La caravane de l’intégration africaine". Une initiative que bien d’africains ont salué en y apportant leur contribution, aussi modeste soit-elle. Cependant Chérif Faye, journaliste du groupe sénégalais Sud-communication, qui a suivi cette caravane, estime qu’il s’agit en fait d’une grande anarque. Lisons plutôt.
Le déroulement de la caravane de l’intégration africaine lancée le 8 mai 2010 à Dakar par le Président Abdoulaye Wade du Sénégal sous l’égide d’Africable, « la chaîne du continent » renvoie plutôt à un projet malicieusement monté pour renflouer des comptes et enrichir des particuliers.
De sources généralement bien informées, plusieurs sponsors africains ou résidants dans le continent ainsi que plusieurs chefs d’Etat ont apporté un soutien conséquent au projet. N’empêche, les caravaniers ont vécu des scènes regrettables. D’où la conclusion d’une arnaque savamment orchestrée.
La caravane de l’intégration africaine était finalement devenue une caravane de l’interrogation pour tous les participants avant la fin de sa première étape comprise entre le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, la République de Guinée et le Mali. Pour cause, son déroulement était devenu insupportable.
Le déroulement de la caravane de l’intégration africaine lancée le 8 mai 2010 à Dakar par le Président Abdoulaye Wade du Sénégal sous l’égide d’Africable, « la chaîne du continent » renvoie plutôt à un projet malicieusement monté pour renflouer des comptes et enrichir des particuliers.
De sources généralement bien informées, plusieurs sponsors africains ou résidants dans le continent ainsi que plusieurs chefs d’Etat ont apporté un soutien conséquent au projet. N’empêche, les caravaniers ont vécu des scènes regrettables. D’où la conclusion d’une arnaque savamment orchestrée.
La caravane de l’intégration africaine était finalement devenue une caravane de l’interrogation pour tous les participants avant la fin de sa première étape comprise entre le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, la République de Guinée et le Mali. Pour cause, son déroulement était devenu insupportable.
C’était un vrai cauchemar. Une raison pour la majorité des participants de conclure que le projet était un prétexte pour des particuliers de se refaire une belle santé financière en phagocytant des fonds alloués par des sponsors en quête de promotion. Des sources bien informées ont indiqué que plusieurs sponsors africains ou résidants dans le continent de même que de nombreux chefs d’Etat ont apporté un soutien conséquent à la caravane.
Alors que sur le terrain, les caravaniers ont lamentablement souffert. Ils n’ont bénéficié pour la plupart que de t-shirts de quelques sponsors alors que ceux-ci auraient prévu des cadeaux conséquents pour eux. Orange Mali a offert des téléphones de marque Black Berry que les participants n’ont pas vu.
Avant le départ du Sénégal, lors de l’audience qu’il avait accordée aux caravaniers, le Président Abdoulaye Wade avait promis des ordinateurs portables à tous les participants qui n’ont encore rien vu. En rencontrant les journalistes invités de la caravane à Conakry, Ismaïla Sidibé, Président Directeur Général d’Africable, avait juré qu’il n’avait rien reçu de qui que ce soit pour organiser cette caravane.
Mieux, il avait révélé qu’il utilisait des fonds propres d’Africable pour faire partir le convoi et entretenir les participants. Or, partout où est passée la caravane, dans les différentes capitales régionales des nombreux pays visités, les autorités locales se sont occupées par elles-mêmes de la prise en charge des caravaniers, en les logeant et les nourrissant.
Parfois même, elles donnent une contribution financière en guise de soutien ou de participation pour leur promotion. Cinquante ans après les indépendances, dans ce contexte de pauvreté généralisée, voilà la caravane de l’intégration destinée à « faire connaître l’Afrique aux africains » tout en appauvrissant les populations au passage.
Quand elle arrive dans une localité, ce sont de pauvres gens qui l’accueillent en la fêtant. Elle repart toujours en les laissant enfoncés dans leur pauvreté.
Une vraie arnaque financière. En effet, en quittant Siguiri, en République de Guinée, le vendredi 4 juin dernier au petit matin (7 h 50), les caravaniers de l’intégration ne pouvaient nullement imaginer qu’ils allaient passer l’une des journées les plus longues et cauchemardesques de cette aventure.
Après Bourenfé, Soumbara Koba, Soumbara Kolen, Namankoumbala, Tatakourou, jusqu’à Faradamani et Bembeta en passant par Doko, Silabada et Tomboko sur la route qui mène vers Trémalé et Bamako, la caravane était obligée de rebrousser chemin sur ordre du Président Directeur Général d’Africable qui de Bamako ne voulait pas que la caravane rentre dans la capitale malienne à cette date. De son propre chef, il avait ainsi décidé d’envoyer les caravaniers au purgatoire.
Le parcours du combattant
Il fallait alors revenir en arrière jusqu’à Tatakourou pour emprunter une piste qui mène à Niagassola dans le royaume du Sosso Balla, un des fiefs de Soumaoro Kanté, Roi du Sosso. C’était le début d’un parcours du combattant. Dans la forêt, au croisement menant vers Oulouba, des orpailleurs s’activent dans leurs nombreux gisements.
De nombreuses familles investissent les lieux pour fouiller et bécher les terres de cette région légendairement riche en or, entre le Bafing (fleuve noir) et le Bakoye (fleuve blanc), non loin du Bouré.
Après 77 km de course folle sur une piste en latérite et en pierres, la caravane arrive à Niagassola (la maison de la joie) où il y a un poste frontalier de gendarmerie et des douanes guinéennes. Près de ce poste s’imposent côte à côte deux grands fromagers. Après ce village historique qui avait servi de capitale à Soumaoro Kanté, la caravane entame son véritable parcours du combattant.
La seule piste qui existe par là, selon les informations recueillies des populations, est seulement utilisée par les contrebandiers qui contournent les postes frontaliers pour écouler frauduleusement leurs marchandises entre le Mali et la République de Guinée.
Kourakotamba et Siniko voient passer la caravane. Les arbres de Karité constituent la majorité de la végétation locale. A près de 2,5 km du village de Kokoroni, le camion-podium de la caravane qui assure l’animation à toutes les étapes est retenu par le mauvais état de la route. Après bien des efforts, de 19 h à 22 h, les caravaniers ont tenté toutes les combinaisons pour retirer le grand camion de là, sans succès. Les nerfs des uns et des autres étaient déjà chauffés.
Entre faim et soif
Il n’y avait ni eau, ni de nourriture. Or, les caravaniers n’avaient pas mangé depuis le départ du matin. L’équipe d’Helen Keller International partie en reconnaissance pour chercher de l’eau, atteignit Kokoroni et revint avec quatre bidons de 20 litres. Les caravaniers assoiffés et affamés avaient tout bu d’un trait. Le spectacle était scandaleux et pire que dans les camps de réfugiés.
Des journalistes, des producteurs, des techniciens, des chauffeurs se donnent en spectacle pour goûter au précieux liquide. Malgré la fatigue, ils se sont battus comme à l’impossible nul n’est tenu, le directeur de la logistique de la caravane, le colonel Guimba Sissokho, avait simplement décidé de faire partir tout le monde pour rester sur place avec son adjoint et l’équipe du camion. Les caravaniers arrivent nuitamment à Kokoroni où est célébré un mariage.
Le chef du village fait préparer de la bouillie de riz au sucre pour les affamés. Partis de ce village après 00 h, c’est vers 3 h du matin que le pain et les sardines apportés par Magma Gabriel Konaté venus à la rescousse de Kita seront servis aux caravaniers à l’occasion d’une brève escale. C’est aux environs de 5 h à l’aube que les caravaniers épuisés arrivent à Kita.
Le samedi 5 juin 2010, Eric Amenounvé, Directeur exécutif de la caravane, appelle tous les chefs de section et porte-paroles pour leur passer un message du Président Directeur Général d’Africable pour dire à tous les participants qu’il est conscient de leurs souffrances, mais que c’est au soir du 3 juillet 2010 à Abidjan qu’ils connaîtront réellement qui il est.
Les uns et les autres s’étaient déjà accordés qu’il n’était pas nécessaire d’arriver jusque-là pour le savoir. De Kita où elle a passé une nuitée, la caravane s’est rendue à Kayes en passant par Dialayani et Bakaribougou, mais aussi par Diagounté en dépassant Yélimané, Koniakari, Sabouciré Sambala, des localités où est passé le marabout toucouleur El Hadj Omar Tall durant sa campagne d’islamisation. En arrivant à Kayes, la caravane avait enregistré trois malades évacués d’urgence à l’hôpital. Il y avait plus de peur que de mal.
Le vrai visage de la caravane
Auparavant, à Conakry, en République de Guinée, Ismaïla Sidibé, en réunion avec les caravaniers leur avait promis un autre visage de la caravane. « Je reconnais vos difficultés car de mon bureau à Bamako, je vois partout où passe la caravane. Il suffit de cliquer sur mon ordinateur pour savoir où vous êtes.
D’ailleurs, il m’arrive d’appeler les responsables pour leur demander pourquoi la caravane est bloquée à tel endroit », avait-il déclaré face aux journalistes invités de la caravane, comme s’il parlait à des vieillards des villages perdus dans la forêt loin de la civilisation.
Au fur et à mesure que les étapes se succèdent, le trajet de la caravane devient un vrai cauchemar pour les participants. Rien n’est certain. Du jour au lendemain, tous les actes posés par ses organisateurs laisse entrevoir de l’amateurisme. Aucun caravanier ne peut être sûr de ce que le lendemain sera fait quand bien même le trajet a été méthodiquement défini.
Les cafouillages, les tergiversations et les manières de faire laissent croire que le projet n’a pas été bien muri. Sinon comment pourrait-on comprendre qu’entre deux ou trois villes, l’approvisionnement des véhicules en carburant et le ravitaillement des caravaniers puissent poser problème. Alors que le budget de la caravane serait fixé à 1 milliard 500 millions FCFA ?
A Saint-Louis du Sénégal, la caravane était retenue faute d’argent pour faire le plein en carburant et payer la facture du logement des « éclaireurs » à l’hôtel. La même situation s’était reproduite à Ziguinchor où la caravane était retenue en otage dans un hôtel de la place pour non paiement de sa facture.
Sur la pointe des pieds
Pour aller à Bamako, la caravane passe par Kolokani, Nossombougou, Kambila et Kati où il y a eu un coup de théâtre. La caravane a été arrêtée par les douanes maliennes en raison des véhicules neufs qui n’ont pas été déclarés à leur service. Durant plus d’une quinzaine de minutes, les membres de la direction de la caravane ont négocié avec les douaniers pour laisser passer le convoi.
« Nul n’est prophète chez soi » ? La caravane traverse le centre ville de Kita et le marché sous l’indifférence totale des populations. Elle rentre à Bamako presque sur la pointe des pieds alors qu’elle était reçue en grandes pompes au Sénégal, en Gambie, en Guinée Bissau et en République de Guinée.
La population complètement insensible et impassible, la regarde passer. C’est une petite bâche, comme pour le baptême d’un dixième enfant, qui est posée sur le trottoir du centre ville de Bamako pour accueillir les caravaniers plus nombreux même que ceux préposés à les recevoir.
Elle sera tout de même reçue en audience à Koulouba (la grande montagne en Bambara) par le Président Amadou Toumani Touré après avoir visité les logements sociaux construits par celui-ci.
Des journalistes ont débarqué et d’autres ont embarqué pour poursuivre le chemin de croix. Car c’est la nature de cette caravane qui continue de susciter beaucoup d’interrogation. Cependant, il faut s’accorder à reconnaitre que le Président Abdoulaye Wade est responsable devant l’histoire en décorant Ismaïla Sidibé qui n’a rien fait d’extraordinaire même si son idée est louable. Car en pratique il s’est avéré être tout autre chose.
Chérif Faye du Sénégal
L’Observateur Paalga
Source : http://www.lefaso.net
Alors que sur le terrain, les caravaniers ont lamentablement souffert. Ils n’ont bénéficié pour la plupart que de t-shirts de quelques sponsors alors que ceux-ci auraient prévu des cadeaux conséquents pour eux. Orange Mali a offert des téléphones de marque Black Berry que les participants n’ont pas vu.
Avant le départ du Sénégal, lors de l’audience qu’il avait accordée aux caravaniers, le Président Abdoulaye Wade avait promis des ordinateurs portables à tous les participants qui n’ont encore rien vu. En rencontrant les journalistes invités de la caravane à Conakry, Ismaïla Sidibé, Président Directeur Général d’Africable, avait juré qu’il n’avait rien reçu de qui que ce soit pour organiser cette caravane.
Mieux, il avait révélé qu’il utilisait des fonds propres d’Africable pour faire partir le convoi et entretenir les participants. Or, partout où est passée la caravane, dans les différentes capitales régionales des nombreux pays visités, les autorités locales se sont occupées par elles-mêmes de la prise en charge des caravaniers, en les logeant et les nourrissant.
Parfois même, elles donnent une contribution financière en guise de soutien ou de participation pour leur promotion. Cinquante ans après les indépendances, dans ce contexte de pauvreté généralisée, voilà la caravane de l’intégration destinée à « faire connaître l’Afrique aux africains » tout en appauvrissant les populations au passage.
Quand elle arrive dans une localité, ce sont de pauvres gens qui l’accueillent en la fêtant. Elle repart toujours en les laissant enfoncés dans leur pauvreté.
Une vraie arnaque financière. En effet, en quittant Siguiri, en République de Guinée, le vendredi 4 juin dernier au petit matin (7 h 50), les caravaniers de l’intégration ne pouvaient nullement imaginer qu’ils allaient passer l’une des journées les plus longues et cauchemardesques de cette aventure.
Après Bourenfé, Soumbara Koba, Soumbara Kolen, Namankoumbala, Tatakourou, jusqu’à Faradamani et Bembeta en passant par Doko, Silabada et Tomboko sur la route qui mène vers Trémalé et Bamako, la caravane était obligée de rebrousser chemin sur ordre du Président Directeur Général d’Africable qui de Bamako ne voulait pas que la caravane rentre dans la capitale malienne à cette date. De son propre chef, il avait ainsi décidé d’envoyer les caravaniers au purgatoire.
Le parcours du combattant
Il fallait alors revenir en arrière jusqu’à Tatakourou pour emprunter une piste qui mène à Niagassola dans le royaume du Sosso Balla, un des fiefs de Soumaoro Kanté, Roi du Sosso. C’était le début d’un parcours du combattant. Dans la forêt, au croisement menant vers Oulouba, des orpailleurs s’activent dans leurs nombreux gisements.
De nombreuses familles investissent les lieux pour fouiller et bécher les terres de cette région légendairement riche en or, entre le Bafing (fleuve noir) et le Bakoye (fleuve blanc), non loin du Bouré.
Après 77 km de course folle sur une piste en latérite et en pierres, la caravane arrive à Niagassola (la maison de la joie) où il y a un poste frontalier de gendarmerie et des douanes guinéennes. Près de ce poste s’imposent côte à côte deux grands fromagers. Après ce village historique qui avait servi de capitale à Soumaoro Kanté, la caravane entame son véritable parcours du combattant.
La seule piste qui existe par là, selon les informations recueillies des populations, est seulement utilisée par les contrebandiers qui contournent les postes frontaliers pour écouler frauduleusement leurs marchandises entre le Mali et la République de Guinée.
Kourakotamba et Siniko voient passer la caravane. Les arbres de Karité constituent la majorité de la végétation locale. A près de 2,5 km du village de Kokoroni, le camion-podium de la caravane qui assure l’animation à toutes les étapes est retenu par le mauvais état de la route. Après bien des efforts, de 19 h à 22 h, les caravaniers ont tenté toutes les combinaisons pour retirer le grand camion de là, sans succès. Les nerfs des uns et des autres étaient déjà chauffés.
Entre faim et soif
Il n’y avait ni eau, ni de nourriture. Or, les caravaniers n’avaient pas mangé depuis le départ du matin. L’équipe d’Helen Keller International partie en reconnaissance pour chercher de l’eau, atteignit Kokoroni et revint avec quatre bidons de 20 litres. Les caravaniers assoiffés et affamés avaient tout bu d’un trait. Le spectacle était scandaleux et pire que dans les camps de réfugiés.
Des journalistes, des producteurs, des techniciens, des chauffeurs se donnent en spectacle pour goûter au précieux liquide. Malgré la fatigue, ils se sont battus comme à l’impossible nul n’est tenu, le directeur de la logistique de la caravane, le colonel Guimba Sissokho, avait simplement décidé de faire partir tout le monde pour rester sur place avec son adjoint et l’équipe du camion. Les caravaniers arrivent nuitamment à Kokoroni où est célébré un mariage.
Le chef du village fait préparer de la bouillie de riz au sucre pour les affamés. Partis de ce village après 00 h, c’est vers 3 h du matin que le pain et les sardines apportés par Magma Gabriel Konaté venus à la rescousse de Kita seront servis aux caravaniers à l’occasion d’une brève escale. C’est aux environs de 5 h à l’aube que les caravaniers épuisés arrivent à Kita.
Le samedi 5 juin 2010, Eric Amenounvé, Directeur exécutif de la caravane, appelle tous les chefs de section et porte-paroles pour leur passer un message du Président Directeur Général d’Africable pour dire à tous les participants qu’il est conscient de leurs souffrances, mais que c’est au soir du 3 juillet 2010 à Abidjan qu’ils connaîtront réellement qui il est.
Les uns et les autres s’étaient déjà accordés qu’il n’était pas nécessaire d’arriver jusque-là pour le savoir. De Kita où elle a passé une nuitée, la caravane s’est rendue à Kayes en passant par Dialayani et Bakaribougou, mais aussi par Diagounté en dépassant Yélimané, Koniakari, Sabouciré Sambala, des localités où est passé le marabout toucouleur El Hadj Omar Tall durant sa campagne d’islamisation. En arrivant à Kayes, la caravane avait enregistré trois malades évacués d’urgence à l’hôpital. Il y avait plus de peur que de mal.
Le vrai visage de la caravane
Auparavant, à Conakry, en République de Guinée, Ismaïla Sidibé, en réunion avec les caravaniers leur avait promis un autre visage de la caravane. « Je reconnais vos difficultés car de mon bureau à Bamako, je vois partout où passe la caravane. Il suffit de cliquer sur mon ordinateur pour savoir où vous êtes.
D’ailleurs, il m’arrive d’appeler les responsables pour leur demander pourquoi la caravane est bloquée à tel endroit », avait-il déclaré face aux journalistes invités de la caravane, comme s’il parlait à des vieillards des villages perdus dans la forêt loin de la civilisation.
Au fur et à mesure que les étapes se succèdent, le trajet de la caravane devient un vrai cauchemar pour les participants. Rien n’est certain. Du jour au lendemain, tous les actes posés par ses organisateurs laisse entrevoir de l’amateurisme. Aucun caravanier ne peut être sûr de ce que le lendemain sera fait quand bien même le trajet a été méthodiquement défini.
Les cafouillages, les tergiversations et les manières de faire laissent croire que le projet n’a pas été bien muri. Sinon comment pourrait-on comprendre qu’entre deux ou trois villes, l’approvisionnement des véhicules en carburant et le ravitaillement des caravaniers puissent poser problème. Alors que le budget de la caravane serait fixé à 1 milliard 500 millions FCFA ?
A Saint-Louis du Sénégal, la caravane était retenue faute d’argent pour faire le plein en carburant et payer la facture du logement des « éclaireurs » à l’hôtel. La même situation s’était reproduite à Ziguinchor où la caravane était retenue en otage dans un hôtel de la place pour non paiement de sa facture.
Sur la pointe des pieds
Pour aller à Bamako, la caravane passe par Kolokani, Nossombougou, Kambila et Kati où il y a eu un coup de théâtre. La caravane a été arrêtée par les douanes maliennes en raison des véhicules neufs qui n’ont pas été déclarés à leur service. Durant plus d’une quinzaine de minutes, les membres de la direction de la caravane ont négocié avec les douaniers pour laisser passer le convoi.
« Nul n’est prophète chez soi » ? La caravane traverse le centre ville de Kita et le marché sous l’indifférence totale des populations. Elle rentre à Bamako presque sur la pointe des pieds alors qu’elle était reçue en grandes pompes au Sénégal, en Gambie, en Guinée Bissau et en République de Guinée.
La population complètement insensible et impassible, la regarde passer. C’est une petite bâche, comme pour le baptême d’un dixième enfant, qui est posée sur le trottoir du centre ville de Bamako pour accueillir les caravaniers plus nombreux même que ceux préposés à les recevoir.
Elle sera tout de même reçue en audience à Koulouba (la grande montagne en Bambara) par le Président Amadou Toumani Touré après avoir visité les logements sociaux construits par celui-ci.
Des journalistes ont débarqué et d’autres ont embarqué pour poursuivre le chemin de croix. Car c’est la nature de cette caravane qui continue de susciter beaucoup d’interrogation. Cependant, il faut s’accorder à reconnaitre que le Président Abdoulaye Wade est responsable devant l’histoire en décorant Ismaïla Sidibé qui n’a rien fait d’extraordinaire même si son idée est louable. Car en pratique il s’est avéré être tout autre chose.
Chérif Faye du Sénégal
L’Observateur Paalga
Source : http://www.lefaso.net