Les opposants sénégalais arrêtés ce samedi ont été libérés après une garde à vue de plusieurs heures dans la journée. Ousmane Tanor Dieng a été libéré et a quitté le commissariat de Reubeuss où il avait été transféré aux environs de 14h Gmt.
La police avait notamment arrêté Ousmane Tanor Dieng, Premier secrétaire du Parti socialiste (PS, ancien parti au pouvoir), l'ancien Premier ministre Moustapha Niasse de l'Alliance des forces de progrès (AFP) et Abdoulaye Bathily de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT). Ils ont tous finalement été libérés après plusieurs heures de garde à vue.
Les principaux responsables de l'opposition sénégalaise ont été interpellés samedi à Dakar à la suite de la dispersion par la police d'une manifestation, ce qui marque une brusque montée de tensions à moins d'un mois de l'élection présidentielle.
Tous les opposants qui ont été interpellés ont été par la suite relachés. « Les policiers ont été très corrects avec nous. Ils nous ont posé des questions sur le but de notre marche. Nous avons répondu d'une manière calme », a indiqué Ousmane Badiane à la radio Sud Fm.
La manifestation avait été organisée par plus d'une vingtaine de partis d'opposition et des organisations de la société civile pour dénoncer les "dérives du régime". La préfecture l'avait interdite vendredi soir.
La police a notamment arrêté Ousmane Tanor Dieng, Premier secrétaire du Parti socialiste (PS, ancien parti au pouvoir), l'ancien Premier ministre Moustapha Niasse de l'Alliance des forces de progrès (AFP) et Abdoulaye Bathily de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT).
Tous les trois sont candidats à l'élection présidentielle du 25 février. Une dizaine d'autres responsables de l'opposition ainsi que le célèbre militant écologiste Haïdar El Ali ont également été interpellés.
L'arrestation des responsables de l'opposition "est absolument abominable, barbare et rétrograde", a indiqué Abdoulaye Wilane, le porte-parole du PS.
"Nous estimons que c'est absolument déshonorant de procéder de la sorte", a poursuivi M. Wilane tout en affirmant que le Sénégal "va devenir ingouvernable".
La manifestation qui avait rassemblé plusieurs centaines de personnes a été rapidement dispersée par les forces de l'ordre à l'aide de grenades à gaz lacrymogènes, ont constaté les journalistes de l'AFP.
La police a chargé les manifestants réunis dans un carrefour du quartier populaire de la Médina, près des locaux de la Radio télévision sénégalaise (RTS, média publique) où la marche devait démarrer. Certains manifestants ont répliqué en lançant des pierres avant de se disperser.
A 13h00, des policiers poursuivaient avec des grenades lacrymogènes des petits groupes de manifestants dans le quartier du Plateau, notamment sur la place de l'indépendance.
La manifestation visait notamment à protester contre "le découplage des élections présidentielle et législatives" et "pour un respect des institutions et du code électoral sénégalais".
Le premier tour de l'élection présidentielle est prévu le 25 février après la décision du gouvernement sénégalais de découpler ce scrutin des législatives qui ont été reportées le 12 janvier. Le chef de l'Etat Abdoulaye Wade, 80 ans, est candidat à sa succession.
Ces nouvelles tensions interviennent quelques jours avant le début de la campagne électorale le 4 février et dans un climat marqué par les incertitudes sur le positionnement politique de l'ex-Premier ministre sénégalais, Idrissa Seck.
Lundi, le président Wade avait annoncé le retour au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS, parti au pouvoir) de son ancien dauphin présumé, qui était passé dans l'opposition après avoir été exclu du parti présidentiel. M. Seck s'était même allié au PS dans la perspective des prochaines législatives.
Mais depuis l'annonce présidentielle, l'ex-premier ministre, qui a déposé sa candidature pour la présidentielle, s'est montré très peu loquace, jetant le trouble parmi ses partisans et dans les rangs de l'opposition comme dans une frange du parti présidentiel, qui ne lui est pas favorable.
A l'issue d'une nouvelle rencontre vendredi avec le chef de l'Etat, M. Seck a refusé de confirmer ou infirmer son retour dans le giron présidentiel.
Nommé Premier ministre en novembre 2002, Idrissa Seck avait été limogé de ce poste en avril 2004, puis exclu du PDS en août 2005.
rewmi.com