Le niveau d'eau du fleuve dépasse la cote d'alerte : Matam enregistre ses premières victimes, et risque de disparaître
Les populations de la ville de Matam ne dorment plus. A l'origine de cette inquiétude, la forte montée des eaux du fleuve Sénégal. A l'heure actuelle, la cote d'alerte a été dépassée. Au niveau de Matam, on enregistre une cote de plus de 8 mètres . Un niveau d'eau jamais enregistré depuis 1999, et qui a occasionné la chute d'un poteau haute tension de la Sénélec , provoquant la mort d'une personne.
Depuis quelques jours déjà, du fait de la dégradation de la digue de protection, les eaux avaient commencé à envahir la ville. Malgré les efforts fournis par les autorités qui, à l'aide des sacs à terre, ont tenté de fermer les brèches, la menace demeure. Dans la ville, l'eau est jusqu'au milieu des maisons situées sur le long du fleuve Sénégal.
Ce qui hante le sommeil des occupants qui, visiblement, ne savent plus à quel saint se vouer, comme l'a soutenu Omar Diaw : « C'est extraordinaire ce que nous vivons en ce moment. Nous sommes presque dans le fleuve. La catastrophe peut venir à tout moment. Et malheureusement, nous sommes laissés à nous-mêmes, on n'a vu personne pour tenter de parer au malheur ». Hier après-midi, le maire de Matam a conduit une délégation au niveau de Diamel, un quartier périphérique de la ville. Dans ce quartier, l'eau a déjà gagné le poste de santé. Plongeant du coup la populations dans la peur. C'est à l'arrivée des autorités venues à bord d'une vedette que la mort d'un jeune homme a été annoncée. Il s'agit d'un homme de 30 ans qui traversait le bras du fleuve qui sépare le quartier de la ville, qui a été électrocuté par les lignes haute tension de la Senelec. Ce qui obligera d'ailleurs les autorités de la Senelec à faire le déplacement. Mais du fait du danger que représente la chute des poteaux électriques qui conduisent l'électricité, le chef du district régional a ordonné l'isolement. La victime n'a pas été identifiée. Mais les limiers du commissariat de la police urbain de Matam ont ouvert une enquête pour en savoir plus. Au niveau de l'administration locale, le préfet de Matam annonce l'arrivé du matériel et d'un renfort de sapeur pour parer au plus presser. Mais pour Abdoulaye Dramé, le maire de la ville, il faut de gros moyens pour sauver Matam ; « car la situation est loin d'être maîtrisée. La preuve, les responsables de l'hydraulique prévoient une autre montée de la crue. Donc, si rien n'est fait, la ville va tout simplement disparaître ». En attendant la réaction des autorités supérieures, les populations de Diamel sont maintenant totalement isolées de la ville de Matam.
Source : Seneweb