Le discours du premier ministre Moulaye Ould Laghdaf prononcé, lors de la journée de la langue arabe avait provoqué des remous et continue de faire grincer des dents. En effet des étudiants de différentes facultés de l’université de Nouakchott avaient manifesté le mercredi dernier pour faire part de leurs mécontentements suite aux récents propos du PM relatifs à l’arabisation du système administratif et éducatif du pays. Cette manifestation s’est soldée par l’arrestation de quelques étudiants lesquels ont été libérés peu de temps après.
Ayant fait leurs parcours scolaires en français, malgré une politique de bilinguisme ratée, ces étudiants se disent lésés et laissés pour compte si une telle politique voit le jour. Ils étaient allés loin demandant même la démission du premier ministre et du ministre de la culture. Cette dernière avait déclaré sans prendre la mesure de ces propos que les dialectes constituent un défi à la promotion de la langue arabe.
Face à cette situation grondante, il est essentiel de prendre en compte les positions des uns et des autres en vue de faire de la Mauritanie, ce pays où tout le monde pourrait se sentir chez lui, en paix avec sa conscience.
Les états généraux de l’éduction pourraient sauver notre pays des extrémistes et des sournoises questions sur la base desquelles, notre système éducatif s’est engouffré.
Pour se faire il y’ a nécessité de dépassionner le débat relatif à cette question et de mettre sur table, tous les facteurs d’échecs et de réussite d’un passé peu glorieux et d’un présent instable de notre système éducatif. Le contraire consistant à réduire les questions de fond en un simple bruit serait une erreur de jugement comme par le passé.
Notre pays ne peut prétendre se développer, si l’on continue de dissimuler les questions de fond et de faire passer les réactions par rapport à un sujet pour des inconstances.
Chaque question a son importance et chaque sujet pour un pouvoir, doit être l’objet d’une étude approfondie avant d’être soulevé. Apparemment la plupart de nos ministres empreintent le sens contraire comme si les problèmes existants ne suffisaient pas aux mauritaniens.
Les questions d’un pays ne peuvent être traitées convenablement que dans leur contexte. Un pays ne peut prétendre se développer si d’une part son peuple est divisé en deux ou en trois, une division favorisée par des politiques égoïstes et des positions ambiguës de nos fameux intellectuels scindant la Mauritanie et prenant en otage les populations. Le moment est venu pour nous de nous ressaisir et de penser à l’intérêt suprême de la nation. Et avec l’annonce des états généraux du système éducatif, on pourrait peut-être espérer qu’un système digne de ce nom puisse être mis en place en dehors de toutes les confusions.
Fofana Samba Doulo Correspondant Soninkara