Payé à quinze mille par mois pour garder des barres de fer d’une maison en construction, un gardien du nom de Harouna a été arrêté par la police le mardi. La raison est qu’il a failli à son devoir de gardien. Le malheureux s’est vu volé quelques barres de fer qu’il est sensé garder. C’était la nuit de lundi vers 3 heures du matin qu’un individu a profité de l’ absence du gardien pour voler quelques barres de fer d’une valeur de vingt mille Ouguiya devant une maison d’un quartier d’el mina à côté du robinet 3. Le gardien s’était rendu chez des amis d’à côté pour boire un verre de thé avec eux et l’individu en bon chasseur a profité de ce moment d’absence pour commettre son forfait.
Le gardien ne remarqua rien cette nuit, au réveil le matin, il est pétrifié, les barres de fer qu’il est sensé garder ne sont pas tous là, alors qu’ils étaient devant la porte de la maison. Cherchant et fouillant tous les coins du quartier, il n’a trouvé aucune trace de barres de fer ni de témoin. Il décida donc d’informer le propriétaire qui lui somma de trouver ses barres, au cas contraire il se trouvera en prison. N’ayant pas de quoi remboursé immédiatement les fers volés, le gardien promet au propriétaire de trouver une solution pour lui rembourser son argent. Il n’était pas convaincu de cette proposition et décida de convoquer le gardien au commissariat. Le mardi tôt le matin il est conduit au commissariat de police avant d’être transféré à la prison. Selon le propriétaire, Harouna est le responsable du vol qu’il veut faire croire que l’acte est commis par une autre personne. Avant son arrestation quand je lui ai demandé pourquoi il fait un travail avec une somme aussi insignifiante il a soufflé et déclaré : « mon frère est malade et a besoin des soins, vous comprenez, je n’ai pas d’autres alternatives ».
Comme beaucoup d’autres jeunes citoyens mauritaniens, Harouna a du mal à trouver du travail et le terrain est miné pour tous ces sans emplois à la recherche d’un éventuel travail. Ils sont entre le marteau et l’enclume, travailler avec des salaires misérables ou mourir de faim et des maladies tout en prenant des risques.
Fofana Samba Doulo