Le 11 ème Forum social mondial s’est ouvert dimanche 6 février 2011 à Dakar au son des tambours et avec le président bolivien Evo Morales en vedette américaine. Des milliers de personnes d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et d’Europe ont convergé dans la capitale sénégalaise avec un mot d’ordre, «un autre monde est possible». Cette année, le FSM planche sur «les crises du système et des civilisations». Le récit de nos correspondants.
Installé sur le bord de la route, il attend le début de la marche, bercé par l’animation musicale de la délégation marocaine. Pour se protéger du soleil, ce militant japonais de l’organisation ATTAC cache son visage derrière deux affichettes opposées au nucléaire civil. Il explique qu’en aucune manière il ne laissera s’installer une centrale nucléaire chez lui.
Installé sur le bord de la route, il attend le début de la marche, bercé par l’animation musicale de la délégation marocaine. Pour se protéger du soleil, ce militant japonais de l’organisation ATTAC cache son visage derrière deux affichettes opposées au nucléaire civil. Il explique qu’en aucune manière il ne laissera s’installer une centrale nucléaire chez lui.
Marche altermondialiste. Un peu plus loin. Esperanza Mendoza, en costume traditionnel bolivien, explique : «Je suis venue parce qu’il est temps que les peuples indiens disent non au capitalisme, non à l’injustice et qu’ils se battent pour la défense de leurs droits».
Martin Lofete Nkake, lui, est le coordonnateur du Forum social de République démocratique du Congo. Il explique qu’il est venu plaider contre l’exploitation des ressources naturelles de son pays et dit sa fierté de voir l’Afrique francophone accueillir pour la première fois la totalité du Forum social mondial : «C’est une opportunité pour les Sénégalais et pour le reste de l’Afrique francophone de s’exprimer et de poser leurs problèmes clairement».
Martin Lofete Nkake, lui, est le coordonnateur du Forum social de République démocratique du Congo. Il explique qu’il est venu plaider contre l’exploitation des ressources naturelles de son pays et dit sa fierté de voir l’Afrique francophone accueillir pour la première fois la totalité du Forum social mondial : «C’est une opportunité pour les Sénégalais et pour le reste de l’Afrique francophone de s’exprimer et de poser leurs problèmes clairement».
Ailleurs dans le cortège. Un altermondialiste venu de France. Il s’appelle Richard Neuville :«Etre à Dakar, dit-il, pour nous ça a une signification. C’est important de venir témoigner de notre solidarité avec les peuples qui luttent en Afrique».
«Un monde sans dette», «un monde sans oppression», peut-on lire sur plusieurs pancartes. Dans les rangs, des ONG exigent le respect de l’environnement et prônent des relations plus équilibrées entre le Nord et le Sud. Un homme exhibe une maquette de pirogue qui proclame :«Un nouveau monde de la pêche est possible». «Stop. Ne donnons plus aux enfants dans les rues», affichent les tee-shirts d’une organisation sénégalaise qui se bat contre la mendicité.
Interrogations sur la crise
«Un monde sans dette», «un monde sans oppression», peut-on lire sur plusieurs pancartes. Dans les rangs, des ONG exigent le respect de l’environnement et prônent des relations plus équilibrées entre le Nord et le Sud. Un homme exhibe une maquette de pirogue qui proclame :«Un nouveau monde de la pêche est possible». «Stop. Ne donnons plus aux enfants dans les rues», affichent les tee-shirts d’une organisation sénégalaise qui se bat contre la mendicité.
Parmi les altermondialistes africains, le Marocain Abdallah Sahr, a deux préoccupations : la hausse de prix des denrées et la crise économique. «L’appui aux produits de première nécessité est inévitable dans les conditions actuelles», affirme ce militant.
«Nous voulons percevoir quelle est la mesure de la crise économique et sociale et où nous sommes concernant la crise mondiale : sommes nous au début ? Sommes- nous à la fin ? Quelle est la perspective ?», s’interroge ce responsable d’un centre de recherche en sciences sociales.
Qu’ils soient leaders d’opinion ou simple citoyens, tous ont en tête les bouleversements sociaux qui agitent le nord du continent africain. Au milieu de militants du Venezuela, l’Egyptienne Asmahan Elbatraoui porte bien haut une pancarte sur laquelle est écrit : «Le peuple a parlé». «J’émets des craintes parce qu’il y a une lutte réelle entre les mouvements de protestation et les représentants du pouvoir. On voudrait soutenir les jeunes qui se battent pour des droits démocratiques qui sont un des premiers objectifs du forum», affirme-t-elle.
Défendre la « Terre-mère »
Arrivés à l’université Cheikh Anta Diop, les participants au forum écoutent plusieurs leaders les accueillir. Et notamment le président Bolivien, Evo Morales, ancien syndicaliste habitué des discours enflammés contre le capitalisme et ce qu’il appelle l’impérialisme nord-américain. Le Bolivien ne faillit pas à sa réputation, tout en insistant sur la nécessité de protéger la planète : «Dans ce nouveau millénaire, dit-il, nous avons l'obligation de défendre les droits de la ‘Terre-mère’ pour défendre les droits humains.»
«Avec les résultats obtenus par les chefs d'Etat et de gouvernement aux sommets de Cancun et de Copenhague on va seulement continuer à réchauffer la planète de la même manière...»estime le leader bolivien, qui appelle les responsables des pays du Sud à se mobiliser, ensemble, pour le prochain sommet des chefs d’Etat sur le changement climatique.
«Pour refroidir la planète, affirme-t-il également, il faut changer de modèle économique et de modèle de développement, il faut en finir avec le capitalisme. Il faut que les puissances arrêtent de détruire la planète et l'environnement.»
RFI