Au moment où le président de la République mauritanienne,
M. Mohamed Ould Abdel Aziz, sillonne une partie du pays afin de convaincre les populations locales à voter pour lui lors de l’élection prochaine à la magistrature suprême, des centaines et de milliers de citoyennes/ citoyens sont comme voués à eux-mêmes à
Nouakchott. La vie devient, chaque jour, de plus en plus chère pour les pères et mères de famille dans un contexte mondial de crise économique. Tellement ils sont comme étranglés de partout par la rigueur des conditions de vie. Et nos autorités semblent ne rien voir de la misère quotidienne dont ils souffrent. Pour se rendre compte de la paupérisation de plus en plus inquiétante de ces derniers, il suffit de faire un tour, si rapide soit-il, dans les quartiers périphériques de la capitale, Nouakchott. Dans ces quartiers –ghettos, les habitants manquent de tout. Les droits les plus fondamentaux, les besoins les plus urgents (eau, électricité, hygiène) ne sont jamais suffisamment satisfaits. Les populations, impuissantes et résignées, ne savent plus à quel saint elles doivent se vouer pour se tirer d’affaires.
La situation actuelle de notre pays doit être une leçon pour les électeurs de l’élection présidentielle à venir. Les Mauritaniennes et les Mauritaniens ne doivent pas accepter que des militaires, qui on le sait depuis près de trente ans n’ont rien fait pour le développement économique, social et politique du pays, accèdent au pouvoir. Nous savons que la candidature de M. Aziz à l’élection présidentielle prochaine n’augure rien de bon. Et toutes les chances d’être réélu à la tête du pays dans moins de trois mois sont de son côté. Car nous savons qu’il est très difficile en Afrique de voir un président sortant organiser une élection et la perdre. Il y a certes quelques exceptions à la règle, comme ce furent le cas d’Amadou Toumane Touré au Mali, Ely en Mauritanie, entre autres. Mais ces exceptions, comparées à la situation générale du vieux continent, ne sont qu’une goûte d’eau dans un océan.
M. Aziz ne doit pas participer à cette élection. Il aurait dû sagement choisir de quitter le pouvoir au terme de la transition. Il est temps, vraiment, en République de Mauritanie que l’on en finisse avec le régime militaire. Voilà plus de vingt ans que nous sommés gouvernés par des régimes militaires. D’un régime militaire à un autre, le pays ne fait que davantage sombrer dans la « merde ». Et c’est toujours les populations qui payent le prix, quand certains politiciens et militaires sans scrupules pillent les ressources du pays. Aujourd’hui, en Mauritanie, nous devons faire une pause et réfléchir un peu. Dans un précédent article paru sur les sites de Cridem et de soninkara, nous avions souligné que le peuple mauritanien n’a pas le sens de la contestation. Quand un peuple ne sait pas dire non lors que ses droits fondamentaux sont violés, il y a de vraies raisons de s’inquiéter. Il est donc clair que le premier combat à mener aujourd’hui en Mauritanie c’est celui de la responsabilisation des citoyennes et des citoyens. Et cette responsabilisation ne pourra réussir que s’il y a suffisamment une sensibilisation de la masse.
Le combat s’annonce long et difficile pour une Mauritanie nouvelle et démocratique. Mais avec la détermination et le courage, tout devient possible.
SOUMARE Zakaria Demba
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