Après plusieurs mois de grèves, personne ne s'atendait à voir un bachelier au Lycée Waoundé N'diaye. Les élèves de Bakel n'avaient guère terminé le programme scolaire. Ils devaient pourtant se présenter au Baccalauréat comme tous les élèves du Sénégal malgré ce handicap. Les Lycées privés peuvent se frotter les mains parce que vu la configuration actuelle de l'école publique, aucun parent n'hésiterait à leur confier son enfant. Cette année, les 160 candidats du Jury 965 de Waoundé N'diaye etaient plus proche de l'échec que de la reussite. Ils savaient pertinement que leurs chances etaient très faibles. Certes, le Bon Dieu a déjà inscrit sur le grand livre du Cosmos le nom de certains d'entre eux tel que Harouna Diallo de Kidira qui a décroché une mention assez bien ( Série S2 : Option Matières Scientifiques ), suivi par 2 autres camarades de la même série, obnubilés par les études universitaires. En L'1 ( Literrature et Langues vivantes ), 7 élèves décrochèrent le fameux sésame contre 4 seulement en série L2 (Option Sicences humaines ). Comme tout examen du Baccalauréat, la logique impose que l'on accorde une deuxième chance aux candidats qui ont frolés la reussite. Ainsi 9 élèves sur 9 de la Série S2 furent réçus au deuxième tour délibéré hier vers 23 heures. En série L2, seuls 12 éléves sur les 14 au deuxième tour ont eu la chance d'obtenir le diplôme le plus célèbre contre 9 admis sur 15 en série L'1. Malgré les résulats catastrophiques du premier tour, le jury de Monsieur Aliou Fall a retenu 8 candidats. Cette année, Bakel a les larmes aux yeux. Ses vaillants fils pleurent leur echec. Cette ville qui a vu bon nombre d'excellents élèves redorer le blason du Lycée Waoundé N'diaye malgré de multiples handicaps n'envoyera que 44 bacheliers sur 160 candidats dans les universités sénégalaises. On ne condamnera point nos jeunes frères. Qui connait Le Lycée Waoundé N'diaye peut deviner le calvaire que ces élèves vivent le long de l'année scolaire.
Des salles de classes étroites, des manuels scolaires des années Senghor, Une chaleur insupportable, un lycée privé des nouvelles technologies de l'information, un nouveau Lycée non opérationnel...Plein de maux qui gangrènent l'éducation à Bakel. Tout professeur qui accepte le challenge Bakélois est un vaillant. L'éducation Sénégalaise est dans le noir. L'Etat n'a guère rempli son contrat. D'ailleurs comment pourrait t-il le faire avec un ministère qui change chaque année d'équipe ? A ce rythme, nous nous dirigeons vers la catastrophe. Attendons - nous au pire dans les prochaines années !
Samba Fodé KOITA dit EYO ( Infos recueillis par Téléphone à Bakel )