Tout l'arrondissement de Moudéry, dans le département de Bakel, ne compte que trois forages. Toutefois, un seul de ces trois forages se trouvant au village de Manael est, pour l'heure, fonctionnel, pour une population estimée à 17 000 âmes. Les deux autres qui se trouvent à Moudéry même (chef-lieu de la communauté rurale et de l'arrondissement du même nom), sont tombés en panne depuis plus de trois ans.
Depuis lors, la problématique de l'accès à l'eau potable se pose avec acuité. Et pour s'en approvisionner, les populations parcourent 12 à 20 km. Notamment celles dont les villages sont assis sur la zone du socle, communément appelée le ‘Diéri' où il est très difficile de forer un puits compte tenu de la nature du sol. Ainsi, 'on creuse jusqu'à 40 m, voire plus, sans avoir de l'eau', révèle le président de ladite collectivité locale, Samba Ndiaye qui s'exprimait à l'occasion du lancement officiel, à Orkadiéré (département de Kanel, région de Matam), par le Groupe de recherches et de réalisations pour le développement rural (Grdr), du Projet accès et gestion de l'eau potable et de l'assainissement (Agepa).
Ce projet concerne cinq communautés rurales des départements de Kanel et de Bakel que sont Orkadiéré, Bokiladji, Aouré, Moudéry et Gabou. Il s'agit d'un projet qui a répondu à l'appel à candidature à la facilité eau, lancé par l'Union européenne (Ue) et co-financé par la Commission de l'Union européenne (74 %), l'Agence française de développement (Afd) pour 17% et le reste par l'Association française des volontaires du progrès (Afvp) en plus de la participation financière des cinq communautés rurales concernées, pour un coût global de 790 millions 33 mille 299 F Cfa pour une durée de trois ans (2007-2010).
Le projet touchera vingt villages des communautés rurales de Gabou et de Moudéry, dans le département de Bakel (région de Tambacounda), de Bokiladji, Aouré et Orkadiéré dans le département de Kanel (région de Matam).
L'objectif global du projet est de faciliter l'accès des populations des localités défavorisées à des systèmes d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement qui protègent la santé humaine. Ce qui contribuera aussi à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) en termes d'accès à l'eau et à un système d'assainissement adéquat. Mais aussi de contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations bénéficiaires d'une manière générale. Outre cet objectif général, le projet s'est également fixé des objectifs spécifiques, à savoir améliorer les conditions d'accès à l'eau et l'assainissement à travers les investissements hydrauliques envisagés, créer un environnement institutionnel favorable en sachant qu'améliorer l'accès à l'eau potable ne peut pas se faire sans porter une attention soutenue aux causes sociales qui handicapent la pérennité des installations. C'est pourquoi, indique-t-on, une dimension essentielle du projet réside dans la mise en place d'un dispositif local efficient et pérenne pour la bonne gestion et la maintenance de l'ensemble des infrastructures hydrauliques de la collectivité.
Source: rewmi