Environnement agressé. Santé des populations et ouvriers menacée. Bétail exposé. Le danger est bien papable dans la Commune de Amady Ounaré. Les phosphates de Ndendoury sont passées par là. L’exploitation de cette ressource minière se fait sans le respect d’aucune norme de sécurité. Reportage.
Sous un soleil de plomb, quatre hommes, armés de pelles, mettent dans des sacs une sorte de sable jaunâtre et les chargent dans un camion. Le conducteur les achemine à quelque deux cents mètres des lieux d’opération en passant sur une piste sablonneuse et latéritique. Juste à côté, un cinquième homme, carnet à la main et chapeau bien vissé sur la tête, ‘supervise’ le travail. Un travail réputé dangereux : l’extraction minière. Nous sommes sur le site d’exploitation des phosphates de Ndendory, officiellement appelés les phosphates de Matam. Le semblant de sable jaunâtre est bel et bien un bloc de phosphate brut. Les ouvriers y travaillent huit heures par jour, mais ils ne semblent pas se soucier de leur santé. Aucune sécurité. Ils respirent de la poussière de 7 heures à 15 heures. Ils ne disposent pas de masque ni de chaussures adéquates encore moins de gants. Ils sont en contact direct avec le phosphate. Impossible de les aborder pour discuter avec eux sur leurs conditions de travail. Le superviseur estime qu’ils n’ont ‘rien à dire’.
Les ouvriers ne sont pas les seuls en danger dans ce milieu. Le bétail court également un risque. Pour extraire le phosphate, on creuse de grands trous. Et les animaux en divagation peuvent y tomber, s’ils ne sont pas fermés juste après usage. Mais il est impossible de faire une visite de terrain pour faire le constat. Sur le lieu où sont acheminés les sacs de phosphate, il y a un grand hangar blanc, un tas de phosphate brut, un tamis pour la granulation, une sorte de conteneur, des ouvriers en plein travail, etc. Le tout protégé par une grille. Ici toute personne étrangère au service n’est pas la bienvenue. Dès notre arrivée sur les lieux, avec trois autres confrères, le camion qui apporte les sacs quittait le bloc de phosphate brut. Une fois déchargé, le chauffeur retourne à vive allure pour informer le superviseur de notre présence. Après avoir décliné notre identité et l’objet de notre visite, il nous oppose un niet catégorique. Motif : ‘Les mines sont extrêmement dangereuses pour des gens qui ne s’y connaissent pas.’
Sous un soleil de plomb, quatre hommes, armés de pelles, mettent dans des sacs une sorte de sable jaunâtre et les chargent dans un camion. Le conducteur les achemine à quelque deux cents mètres des lieux d’opération en passant sur une piste sablonneuse et latéritique. Juste à côté, un cinquième homme, carnet à la main et chapeau bien vissé sur la tête, ‘supervise’ le travail. Un travail réputé dangereux : l’extraction minière. Nous sommes sur le site d’exploitation des phosphates de Ndendory, officiellement appelés les phosphates de Matam. Le semblant de sable jaunâtre est bel et bien un bloc de phosphate brut. Les ouvriers y travaillent huit heures par jour, mais ils ne semblent pas se soucier de leur santé. Aucune sécurité. Ils respirent de la poussière de 7 heures à 15 heures. Ils ne disposent pas de masque ni de chaussures adéquates encore moins de gants. Ils sont en contact direct avec le phosphate. Impossible de les aborder pour discuter avec eux sur leurs conditions de travail. Le superviseur estime qu’ils n’ont ‘rien à dire’.
Les ouvriers ne sont pas les seuls en danger dans ce milieu. Le bétail court également un risque. Pour extraire le phosphate, on creuse de grands trous. Et les animaux en divagation peuvent y tomber, s’ils ne sont pas fermés juste après usage. Mais il est impossible de faire une visite de terrain pour faire le constat. Sur le lieu où sont acheminés les sacs de phosphate, il y a un grand hangar blanc, un tas de phosphate brut, un tamis pour la granulation, une sorte de conteneur, des ouvriers en plein travail, etc. Le tout protégé par une grille. Ici toute personne étrangère au service n’est pas la bienvenue. Dès notre arrivée sur les lieux, avec trois autres confrères, le camion qui apporte les sacs quittait le bloc de phosphate brut. Une fois déchargé, le chauffeur retourne à vive allure pour informer le superviseur de notre présence. Après avoir décliné notre identité et l’objet de notre visite, il nous oppose un niet catégorique. Motif : ‘Les mines sont extrêmement dangereuses pour des gens qui ne s’y connaissent pas.’
La population de la localité n’est pas également épargnée. Au poste de santé de la commune de Amady Ounaré, les Infections respiratoires aiguës (Ira) occupent le haut du tableau des maladies les plus déclarées dans le département de Kanel. Le nombre de patients a augmenté depuis qu’on a commencé à exploiter le phosphate ‘à cause de la poussière’, informe l’infirmier chef de poste, Ousseynou Sow. Le bétail également peut être victime de cette poussière. Eleveur à Amady Ounaré, Hamidou Dia croit que les bovins et caprins peuvent mourir s’ils broutent l’herbe qui pousse aux environs du site d’exploitation.
La société civile locale aussi s’alarme. Elle déplore l’absence d’un rapport sur l’étude d’impact environnemental. Le nouveau président de la plateforme des acteurs non étatiques constate qu’il y a une ‘dégradation de l’environnement avec cette exploitation minière’. Mouhamadou Gaye parle même d’une ‘insécurité palpable’ et craint une autre menace puisqu’il a entendu dire que les villages assis sur les mines ‘seront délocalisés’.
Réalisé par Yacine CISSE (Avec l’appui de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest)
La société civile locale aussi s’alarme. Elle déplore l’absence d’un rapport sur l’étude d’impact environnemental. Le nouveau président de la plateforme des acteurs non étatiques constate qu’il y a une ‘dégradation de l’environnement avec cette exploitation minière’. Mouhamadou Gaye parle même d’une ‘insécurité palpable’ et craint une autre menace puisqu’il a entendu dire que les villages assis sur les mines ‘seront délocalisés’.
Réalisé par Yacine CISSE (Avec l’appui de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest)