«Tout le mal qu'on dit de l'école nous cache le nombre d'enfants qu'elle a sauvé des tares, des préjugés, de la morgue, de l'ignorance, de la bêtise, de la cupidité, de l'immobilité ou du fatalisme des familles» disait Daniel PENNAC dans son roman Autobiographique « Chagrin d’école ». Cette citation est d’une vérité implacable car des hommes et des femmes, en leur qualité de directeurs d’école, d’instituteurs, ont largement contribué à éduquer un nombre incalculable d’enfants de divers horizons. Les enseignants sont comparables à des orfèvres. On leur confie ce que l’on a de plus cher au monde. Aux orfèvres, on confie nos métaux précieux (or, argent…); aux instituteurs, on confie nos enfants. L’instituteur est un artisan car il contribue à « polir » des caractères, à « soigner » l’enfant de ses « impuretés » pour une meilleure insertion dans la société. Victor Hugo disait : «Les maîtres d'école sont des jardiniers en intelligenceshumaines».
Etre instituteur est un réel fardeau. Des hommes et des femmes ont accepté de porter ce lourd fardeau pour le devenir de leur peuple. Lionel Jospin, ancien premier Minsitre français avait raison de dire : « L’école est le berceau de la République ». Un homme a fait de ce proverbe le combat de sa vie.
Pendant que ses pairs courraient derrière les devises étrangères en Afrique centrale, en Europe et en Amérique, lui, il optait pour la transmission du savoir. Pendant que des générations de Soninkés précisément de Diawarankés répondaient aux sirènes de l’émigration, lui, il répondait aux « cris de détresse de l’école Sénégalaise » dans sa contrée de naissance.
Aujourd’hui, des milliers d’hommes et de femmes lui sont redevables. Il a assuré les arrières de certains en éduquant leurs enfants de la plus belle des manières. Il a orienté les pas de certains vers le succès.
37 ans au service de l’école Sénégalaise ! 30 années exclusives au service des populations de Diawara !
Il s’appelle Boubacar Sidy SAKHO, « BS » pour les promotionnaires, « Moussé SAKHO » pour le commun des Diawarankés. Né vers 1953, Boubacar Sidy est de la trempe des hommes qui ont marqué des générations d’hommes et de femmes. Ces porte-étendards qui ont hissé très haut le drapeau de l’éducation.
La saga « BS » a commencé sur les terres de Yaféra en 1977 en tant qu’instituteur pendant un mois et à Bakel (1977-1978) comme instituteur. « Moussé SAKHO », comme l’appellent affectueusement les populations de Diawara, est ensuite retourné à Yaféra en tant que directeur pendant 5 ans (1978-1983) avant d’aller servir à Rufisque à l’école de Dangou Nord. De ses années à Yaféra, il garde de très beaux souvenirs : « Je n’oublierai pas de remercier la brave population de Yaféra qui m’a adopté au moment où je faisais mes premiers pas dans l’enseignement (entre 1977 et 1983) » disait-il dans sa lettre de remerciements à l’Inspection de l’Education et de la Formation.
Chauvin et conscient de sa mission d’éclaireur de son peuple, M. Sakho a très tôt eu l’idée d’aller servir son terroir. De Dangou Nord où il vit les rufisquois revenir au bercail en masse pour servir leur terroir, M. SAKHO fit de son affectation dans son département d’origine un devoir. On était en 1983. Il ne ménagea aucun effort pour aller servir son terroir.
« Grace à M. Samba DEMBELE, avec le concours du cabinet de Cheikh Cissokho, il faut le dire, j’ai été affecté à Diawara en tant que Directeur d’école en octobre 1984. A l’époque Iba Der THIAM était le ministre de l’Education » renseignait-il dans une interview accordée à bakelinfo.com en 2010.
Cet ancien élève de l’inoxydable M. Bathily Diaman (Ancien Instituteur et directeur d’école à la retraite), visionnaire dans l’âme sut être « diplomate », pédagogue et subtil pour faire de l’école un « passage obligé » pour tous les enfants de Diawara. Une belle prouesse à l’époque dans une localité acquise à l’école coranique. Diawara où les « Moyissi » (Grandes écoles religieuses), les « Madrassa » (écoles arabes) avaient les faveurs de l’opinion publique. Les réticences étaient nombreuses. Comme les « Diallobés » de l’Aventure Ambiguë de Cheikh Hamidou KANE, les patronymes « Dramé », « Doucoure », « BA » de Diawara prônaient une éducation religieuse au détriment de l’école du blanc. L’école française n’était pas vue d’un bon œil. Elle fabriquait des « Toubab noirs », des mécréants entendait-on dans certaines chaumières. Elle contribuait à l’acculturation et la déperdition selon plusieurs grands érudits de l’époque. Une façon de remarquer que « Boubakéry » (déformation du prénom Boubacar par les Soninkés) fût un fin psychologue, un acteur social hors pair pour faire accepter en masse « l’école des blancs » à Diawara.
Ancien élève de l’école régionale de Bakel devenue Ibrahima Malal Diaman Bathily et du Collège de Tamba (Brevet 1973), « BS » retourna vers les siens en Octobre 1984 sur les terres de Diawara pour redresser « son école ». Profitons de ce passage pour évoquer le « background » de « Moussé l’écolou » comme le disait Racoutié dans le roman de Hampaté Ba « L’étrange destin de Wangrin » pour parler des maîtres d’école.
Boubacar Sidy SAKHO a d’abord fréquenté l’école régionale de Bakel où son père l’envoya pour bénéficier d’une formation de qualité. Il faut noter que cette école formait à l’époque les élites du département. Après Bakel, « BS » fit le collège à Tamba. Il prépara le concours des instituteurs en même temps que son brevet. On était en 1973. Les résultats du concours étant sortis avant ceux du brevet, le fils de feu Aladji Sidy SAKHO (Ancien Chef de village de Diawara) choisit d’aller faire la formation des instituteurs en internat à l’école Willam Ponty dans la région de Thies pendant 4 ans. Ainsi, Boubacar Sidy SAKHO devient « Moussé SAKHO ». Un sobriquet qui ne le quitta point. Il se plaisait à nous raconter une anecdote lors de sa visite à Paris en 2010 : « Moussé SAKHO, on m’appelle ainsi à Diawara. Une de mes filles se fait appeler d’ailleurs Mariam « Moussé » SAKHO pour être différenciée des nombreuses Mariam du quartier ». Vous l’aurez compris, il suffit de dire « Moussé Sakho » à la gare routière de Diawara pour être conduit jusqu’au domicile du directeur par le plus petit des « Diawarankés ». Le nom a fin son chemin et est devenu célèbre dans la contrée.
«Quand je débarquais à l’école de Diawara en tant que directeur d’école, l’établissement était « hostile ». Les élèves s’abritaient à l’ombre des salles de classe. Il n’y avait pas l’ombre d’un arbre. Ainsi, nous avons planté des arbres un peu partout pour rendre l’accueil plus agréable » raconte t-il. Une façon de faire aimer l’école en améliorant d’abord le cadre de vie.
«A cette époque, l’école n’avait que 5 classes. Je sollicitais l’aide de mes frères émigrés de Diawara pour construire de nouvelles salles de classe. De 5 classes, nous sommes passés à 7 voire 8 classes avec un bureau avant de finir avec 12 classes » confiait-il à bakelinfo.com.
L’homme ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Quelques années plus tard, statistiques des naissances du poste de santé de Diawara en main, il ne ménagea aucun effort pour doter sa localité d’une nouvelle école (Diawara 2).
«En tant que père de famille, je voyais les enfants des autres quartiers très éprouvés par les nombreux déplacements. Fort de ce constat, je me suis investi, avec le concours de l’ancien Président de la Communauté de Rurale M. Madiba Niouma BA, à la création d’une autre école dans une autre localité de Diawara. Ainsi naissait Diawara 3» dit-il. Vous l’avez compris. L’homme fût un stratège. Il a accompagné de manière intelligente le développement des structures scolaires dans son terroir.
Durant toute sa carrière, « BS » ne s’est pas seulement contenté de bien faire son travail de directeur d’école. Dans ce village devenu commune qui l’a vu naître, il a accompagné, guidé, conseillé et orienté frères et fils vers les sommets. Depuis 1984, plusieurs générations d’élèves de Diawara lui doivent leur réussite. Aujourd’hui, « BS » a rempli sa mission. L’heure de la retraite a sonné.
«Dans quelques heures, le contrat qui m’a lié à l’Etat du Sénégal, le 1er juillet 1977, arrivera à terme. Je vais ainsi boucler une carrière professionnelle de trente- sept ans, dont trente à Diawara uniquement. Beaucoup ont commencé une carrière, mais, pour une raison ou une autre, ils ne l’ont jamais terminée. Commencer une carrière est une chose, la terminer (surtout dans de bonnes conditions) en est une autre » partageait-il dans une lettre adressée à l’Inspection de l’Education et de la Formation.
Pour l’accompagner vers une retraite paisible, anciens élèves et collaborateurs témoignent.
«J'ai eu Monsieur Sakho comme enseignant au CI en 1989. Dans cette classe, il nous initia à la langue française. Il est la première personne qui nous fit découvrir le Français à l’écriture et à l’oral. Il nous a appris les rudiments de la langue française c’est-à-dire les 26 lettres de l’alphabet et le décompte des nombres. Il ne s’est pas arrêté là puisqu’en classe d’initiation c’est très difficile de gérer les petits il nous a appris à bien se comporter et à être poli en classe. Il fût également mon maitre en classe de CM1. Nous n’étions plus les petits en initiation mais de grands enfants avec des caractères différents. Il nous a permis d’avoir des bases solides parfois à coups de cravache en cas de « leçon non sue ». Il aimait bien sa profession. Il a partagé son savoir et son savoir-faire avec les fils de Diawara que nous sommes. Il a le mérite d’avoir choisi la transmission du savoir à une période où c’était la ruée vers l’émigration (Années 70-80). Diawara est une terre d’émigration. Il a accompli sa mission et tous ceux qui sont passés entre ses mains lui doivent énormément. Comme on le dit souvent, on ne peut pas payer celui qui nous a enseigné. Je n’oublie pas également qu’il fut un bon gestionnaire. Avec le concours du COREDIA (Comité de Rénovation de Diawara), il fût un relais fiable dans les jumelages entre l’école de Diawara et les écoles françaises. Ces coopérations furent bénéfiques pour des dotations en matériels scolaires », se remémore un des anciens élèves répondant au nom de Oumar SAKHO connu également sous le nom de Mamadou Diaguily SAKHO, diplômé en Comptabilité-Gestion, aujourd'hui en poste dans un cabinet comptable.
Un autre potache du nom de Moustapha CISSE, Etudiant en Master 2 Gestion du Patrimoine dans un programme ERASMUS MUNDUS à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, embouche la même trompette : « Pour moi, M. SAKHO est l’homme qui a su convaincre des parents d’élèves que l’avenir des enfants ne se trouvait pas dans les travaux champêtres mais dans les écoles. Il a œuvré sans relâche pour la valorisation de l’éducation dans sa contrée. Il connaissait très bien son travail. Il était très écouté par ses enseignants et ses élèves, qui parlaient de lui avec respect et intérêt. C'était un directeur exemplaire, toujours à la disposition de ses élèves et de ses enseignants ».
Il continue : « M. SAKHO fût l’acteur principal du développement de l’éducation à Diawara. Grâce à son dévouement et son altruisme, la localité compte aujourd’hui plusieurs écoles, un collège et un Lycée. Cela veut simplement dire qu’il fût un bon relais entre les populations et l’inspection d’académie. »
« Pour ma part, il a contribué à ma réussite. Il remplaçait souvent mon maître en cas d’absence. Sans ses précieux conseils, son encadrement, nous n’aurions pas aujourd’hui le même avenir. C’est le moment de lui exprimer toute ma gratitude. Je lui souhaite par la même occasion une retraite paisible. On lui trouvera certainement un successeur mais pas un remplaçant. Si cela tenait qu’à moi, l’école de Diawara 1 devra désormais porter son nom ». dit Moustapha CISSE.
Pour Moustapha Mbaye, ancien élève de Diawara 1, M. Sakho est un homme courageux et aimable. Un homme qui aime sa localité. « Il fut mon Directeur à l’école primaire. M. SAKHO est une référence » dit Moustapha MBAYE, Etudiant en Géographie à l’Université de Dakar.
Un autre élève répondant au nom du Youssouf SAKHO témoigne : « J’ai commencé ma scolarité à l’école Diawara 1 en 1993 pendant que M. SAKHO était encore Directeur. Il a été mon maître en classe de CP en 1994. Je me souviens d’un homme d’une grande pédagogie. La formation que j’ai reçue dans son école, ses encouragements ont été déterminants pour la suite de mon cursus. En France, j’ai eu la chance d’enseigner après une solide formation universitaire. C’était une expérience éphémère et dérisoire à côté des décennies de métier de M. SAKHO mais cela m’a permis de comprendre la noblesse de ce métier ».
«Moussé SAKHO fut un leader pour l’ensemble de sa communauté. Il peut être fier de lui car il a participé à l’essor de Diawara en formant ses élites d’aujourd’hui et de demain » conclut le jeune Sakho, Consultant en Informatique.
Boubacar Sidy SAKHO fut à l’enseignement élémentaire de Diawara ce que le coeur est à l’homme.
«A cette époque, s’engager dans l’enseignement n’était pas chose aisée. Boubacar a pris l’engagement avec d’autres jeunes Diawarankés de se lancer dans cette aventure. Il fait partie de ceux qui ont tenu leur engagement jusqu’au bout pour ne pas dire le seul. Disponible et avenant, sa porte fut ouverte aux parents d’élèves de Diawara que ce soit de manière collective ou individuelle. Pour ma part, j’ai toujours eu d’excellents rapports avec lui en tant que parent d’élève. Plusieurs de mes enfants sont passés entre ses mains » nous renseigne M. Sindé DIAKHITE, parent d’élève de Diawara établi à Paris.
«Je connais très bien Boubacar Sidy SAKHO. Il est de la génération de mes jeunes frères. Je l’ai vu grandir. Son père était très attaché aux études avec une certaine rigueur. Ce fût de bonne guerre car cette pression l’avait amené à s’investir durablement dans les études. Ce n’était pas du tout facile car à l’époque tous les esprits étaient tournés vers l’Europe ». argue M. DIAKHITE.
«Je me rappelle à une l’époque, il était question de fermer l’école de Diawara pour des raisons liées à son dynamisme. Quand Boubacar a pris ses fonctions. Il ne ménagea aucun effort pour redresser la barre et renverser la tendance en collaboration avec l’inspection d’académie ». A entendre M. DIAKHITE, on devine nettement que Boubacar Sidy fût pour Diawara un don du ciel car il est arrivé au moment où l’école de Diawara était en réelle perte de vitesse.
«En tant que Directeur, il a soulagé plusieurs parents. Avant, les élèves étaient très souvent confrontés à des problèmes d’actes de naissance. Certains manquaient leurs examens par faute de présenter un extrait de naissance en règle en classe de CM2. Boubacar était celui qui a solutionné ce problème pour de bon. Il avait créé des fiches qui lui permettaient de mettre à jour les pièces justificatives de tous les élèves. Il se déplaçait jusqu’à Ololdou (centre d’état civil de Diawara à l’époque) et à Bakel pour régulariser les dossiers en souffrance. Boubacar Sidy faisait plus que son travail. Les résultats de son école étaient toujours parmi les meilleurs de la région. Il a également réussir à faire de Diawara un centre d'examen parce que nos enfants allaient passer l'entrée en sixième à Bakel.Dans un Diawara où les pressions sociales étaient considérables, peu de gens auraient réussi à faire ce qu’il a réussi pendant plus de trois décennies. Son passage à Yaféra avait beaucoup marqué les populations de cette localité. Ils n’ont jamais accepté le départ de « BS ». Les leaders d’opinion de Yaféra ont continué à faire un intense lobbying pour avoir Boubacar à leurs côtés. Cela montre qu’il fut un instituteur de très grande qualité » nous confie M. Sindé DIAKHITE.
Plus loin, M. Diakhité formule quelques volontés : « Je lui souhaite une très bonne retraite. Au cas où il lirait ses mots, je l’invite à ne pas se déconnecter du milieu scolaire. Diawara aura toujours besoin de son expérience et de sa clairvoyance. Certes, il ne sera pas facile de continuer à déployer la même énergie mais il doit toujours avoir un œil vigilant sur l’éducation à Diawara. Il reste dans tous les cas un parent d’élève. C’est mon souhait ».
«Je connais Boubacar Sidy SAKHO tout d’abord en tant que fils de Diawara mais également en tant que Directeur d’école. Il est arrivé en 1984. C’est l’année où j’allais commencer le collège à Bakel. Par rapport à notre époque, il avait opéré plusieurs changements dans la gestion de l’école. De notre temps, sans verser dans la critique facile, il y avait un problème d’hygiène et un certain désordre. Au fil des années, on notait une amélioration du cadre de vie et une certaine organisation dans l’école de Diawara. Nous étions collégiens à l’époque mais on s’intéressait toujours au devenir de notre école. » nous narre Siabou KOITA, ancien élève de Diawara 1 et également parent d’élève.
« "BS" était une référence surtout pour les jeunes collégiens que nous étions. Pour une fois, on voyait un natif de Diawara qui a réussi dans les études venir proposer son savoir-faire à la population de cette contrée. Il forçait l’admiration. Il marquait une certaine rupture en occupant un poste de Directeur dans l’enseignement. Cela prouvait que la réussite pouvait également passer par les études parce que nous pensions en majorité que l’émigration était la voie royale pour tirer son épingle du jeu » dit Siabou KOITA.
Pour apporter de l’eau au moulin de M. KOITA, nous rappelons qu’à Diawara plusieurs enfants sont sortis du circuit scolaire pour émigrer en France. L’école était simplement un « passe-temps » pour certains car ils attendaient d’avoir juste 16 ans voire 18 ans pour partir en France. Les longues études n’étaient pas une priorité. «Dès que vous saurez lire et écrire une lettre, vous finirez avec l’école » entendait-on dans certaines familles d’émigrés français.
«M. SAKHO a le sens de l’ouverture. Il était un directeur disponible et diplomate pour régler certains conflits au sein de l’école. Il était un parfait trait d’union entre les parents d’élèves et les instituteurs. Ce n’était pas évident parce que ces parents d ‘élèves étaient ses oncles, ses tantes, ses frères, ses sœurs…Il fallait être fort mentalement pour supporter certaines pressions. Il était entre le marteau et l’enclume. Des deux côtés il y avait sa famille : populations de Diawara et corps enseignant dont il fait partie également. » nous renseigne Lassana KOITA dit Siabou, actuel Président de l’Association COREDIA (Comité de Rénovation de Diawara).
Plus loin, M. KOITA nous parle d’un homme très engagé dans la coopération Nord-Sud. « Boubacar Sidy a nourri sans ménagement le partenariat entre le club UNESCO de Dijon (France) et le COREDIA. Il a dynamisé cette coopération par son sens des relations humaines. Il a établi une relation de confiance qui a permis aux populations de Diawara de bénéficier plusieurs aides (Matériels scolaires, Manuels scolaires…Il fut un relais fiable au niveau local pour pérenniser cette relation tripartie : ressortissants de Diawara en France, Club Unesco de Dijon et école de Diawara 1».
«Boubacar Sidy est également un homme honnête. Il a occupé plusieurs fonctions à Diawara. Il fut conseiller régional, conseiller municipal. Jamais, il n’a été impliqué dans des affaires douteuses. Personne n’a entendu le nom de BSS dans des malversations financières ou autres spoliations foncières. C’est un homme intègre. En tout cas, le COREDIA aura toujours besoin de ses services. Nous restons également à sa disposition » conclut-il.
Pour mieux cerner son style de management, nous avons contacté certains anciens collaborateurs de Boubacar Sidy SAKHO.
Le Bakélois M. Arouna DIARRA, ancien instituteur à Diawara nous parle de son ancien directeur.
«J’ai travaillé avec doyen de 1994 à 2001. Sur le plan professionnel, M. SAKHO est un excellent manager. Il encadrait très bien ses adjoints. Il leur apportait beaucoup car en matière d’éducation, M. SAKHO était un des plus expérimentés » dit-il.
«Il est loyal et très respectueux de la hiérarchie. Chose qui est rare de nos jours chez les enseignants. Sur le plan social, il est l’ami de tout le monde, de l’inspecteur au dernier venu du corps enseignant. Beaucoup d’enseignants aimaient travailler avec lui » argue M. DIARRA.
«Pour sa communauté, il fait partie des gens de Diawara qui ont contribué à l’essor de la commune sur le plan éducatif. Diawara a quatre écoles élémentaires, un collège, un Lycée, une case de tout-petits. Il fut un grand artisan de ce progrès. Sur le plan personnel, il m’a inculqué des valeurs à savoir le sérieux dans le travail, la rigueur, la ponctualité, la loyauté, le travail bien fait et le respect de la hiérarchie. J’ai beaucoup appris à ses côtés. Aujourd’hui, cela me sert en ma qualité de Chargé des ressources humaines de l’Inspection de l’éducation et de la formation de Bakel ».
Pour M. Pierre Faye, ancien instituteur à Diawara, M. SAKHO fut un excellent directeur. Voilà les mots qu’il partageait sur le réseau Facebook : « Il fut mon Directeur. Il a façonné ma carrière, pas seulement en tant qu’enseignant mais aussi comme éducateur. A ses côtés, j’ai appris de 1991 à 1994 à Diawara qu’enseigner n’est pas juste un métier mais bien plus, une vie de joie et de fierté d’avoir la possibilité de changer en mieux le destin d’un potentiel criminel en agent de paix et de développement pour le bonheur de sa famille, sa communauté et de son propre bonheur. Que Dieu le garde encore longtemps parmi nous »
Enfin, qui de mieux que sa famille pour parler de l’homme, de sa vocation, de son dévouement et de sa vision des choses ? Ainsi, son frère cadet Adama Sidy SAKHO témoigne en ces mots : « Mettre l’intérêt général devant l’intérêt personnel, est un dicton souvent entendu dont il a mis en pratique tout au long de sa carrière. Les besoins de l’école, des élèves, des enseignants passaient avant même les siens. Il n’hésitait pas à mettre ses biens personnels au service de l’école public. Son métier et sa carrière ne sont rien d’autre qu’un prolongement de sa personnalité, une personnalité basée sur la générosité, le souci de l’autre, la loyauté et le partage ».
Pour ma part, sans avoir été son élève, je peux témoigner que l'homme a un mémoire d'éléphant. " Samba Fodé, toi, j'ai eu ton extrait de naissance entre mes mains en 1988 mais tu ne t'es jamais présenté à l'école. Je demandais d'ailleurs à la famille qui étais tu ? ", me narra M. SAKHO en 2010. 22 années sont passées depuis mais l'homme se souvient encore des moindres détails. Il a bien raison. C'est en 1988 que je pris le chemin pour Bakel afin d'aller suivre des études coraniques couplées à l'école française.
On ne peut que remercier « Moussé SAKHO » pour service rendu à sa communauté et de quelle manière. La nouvelle génération aura tout intérêt à s’en inspirer. Souhaitons-lui beaucoup de merveilles dans sa nouvelle vie qui commence…Sakho Wakané !
Samba Fodé KOITA dit EYO, www.bakelinfo.com
Nos remerciements à M. Adama SAKHO ( Frère cadet de M. SAKHO ), M. Ousmane SAKHO ( Neveu de M. SAKHO ), M. Aladji Sidy SAKHO ( Fils de M. SAKHO), M. Sindé DIAKHITE ( Parent d'élève ), M. Siabou KOITA ( Parent d'élève et président du COREDIA ), M. Arouna DIARRA ( Ancien collaborateur de M. SAKHO ), M. Oumar SAKHO ( ancien élève de Diawara 1 ), M. Moustapha CISSE ( Ancien élève Diawara 1 ), M. Moustapha M'BAYE ( Ancien élève Diawara 1 ), M. Youssouf SAKHO ( Ancien élève de Diawara 1 ) pour leur précieuse collaboration.