Le fonctionnement traditionnel des sociétés africaines est basé sur le respect de hiérarchies sociales strictement organisées, au sein desquelles chacun des membres de la communauté trouve sa place particulière. Chaque individu jouit donc d’un statut social auquel sont liés de multiples prérogatives ou devoirs, conformément à des critères précisément définis par l’âge, le sexe, l’appartenance à tel ou tel groupe, tel ou tel lignage, voire telle ou telle caste, et par telles ou telles circonstances qui ont accompagné sa naissance.
Que deviennent alors, en situation migratoire, ces normes et règles sociales fondamentales qui conditionnent dans la société d’origine les relations sociales et le développement de chaque individu, tant dans le déroulement de sa vie quotidienne que dans la construction de son moi identitaire et de son devenir psychosocial?
Du cadet à l’enfant. Le bouleversement des statuts et des normes en situation d’acculturation rapide
Par Philippe Bernardet du Centre d’Études Africaines de l'EHESS : 54, bd Raspail F-75006 Paris