La ruée vers l’Europe ne cesse d’apporter au quotidien son lot de désolation parmi les populations du tiers monde. Des milliers d’asiatiques et d’africains ont fini dramatiquement leur vie dans les fonds des océans et les regs du désert du Sahara. Ce triste trépas collectif devenu récurrent ne rechigne plus la communauté internationale. Pire l’Europe se barricade de plus en plus donnant l’allure d’une forteresse jalousement gardée et préservée de cette légion de pestiférés indésirables.
Ces pauvres hères fuyant la misère et la précarité échouent piteusement dans le tréfonds marin pour servir de festin à la faune maritime. Tel est aujourd’hui le scénario du phénomène de l’immigration. Une Europe xénophobe insensible au drame humain et amnésique de tous les torts qu’elle a fait subir à ces peuples qui n’ont commis comme péché que la recherche des lendemains meilleurs pour survivre et avoir une dignité. Les 300 ans de traite négrière et les 100 ans d’une colonisation caractérisée par un pillage systématique de ressources, voilà autant de preuves qui justifient indéniablement la responsabilité manifeste de ce flux migratoire des pays du Sud. La ruée macabre vers l’Europe interpelle aujourd’hui la conscience humaine à se mobiliser face à ce génocide involontaire.
Nous vous livrons ici quelques passages d’un rapport d’une ONG italienne Fortess Europe qui dressent un état des lieux de l’immigration de nos jours :
"154 victimes de l’immigration clandestine en un mois, dont au moins 7 femmes et 3 enfants. Les corps récupérés de la mer sont seulement 41, les 113 autres sont portés disparus au fond de la Méditerranée. 118 personnes sont mortes dans la mer sicilienne. En France, un homme a été retrouvé mort dans un camion où il a voyagé caché vers l’Angleterre. En Espagne un jeune homme âgé de 23 ans est mort au cours d’un vol de rapatriement vers le Nigeria.
Mais la liste des morts continue de s’allonger. Déjà 249 personnes sont mortes sur les routes libyennes depuis le début de 2007, contre 302 en 2006. Dans la mer non loin de Malte entre la Sicile et la Libye, gisent des cadavres au nombre de 1.316 des 2.178 migrants noyés depuis 1994, selon ce meme rapport de Fortress Europe. Les vagues continuent à restituer les corps de naufrages fantômes. Vingt et un corps avaient déjà été retrouvés en mer par le bateau de la Marine française "La Motte Picquet", le 31 Mai, et le 17 Juin passé 14 cadavres ont été repêchés à 60 milles au de sud de Lampedusa. Quatre autres corps ont été récupérés au large de Malte le 21 Juin.
Un Capitaine courageux. Un groupe de 20 naufragés doivent probablement leur vie à un pêcheur maltais qui a défié les ordres des autorités maltaises à les faire passer . Le matin du 29 juin, les 20 migrants ont fini dans une cage à thons après le chavirement de leur bateau . Une femme était morte et 7 autres personnes disparues. Les naufragés venaient pour la plus part de l’Ethiopie, de l’Erythrée, du Soudan du Nigeria. Le brave capitaine a refusé de conduire les naufragés en libye sur ordre des maltais et ces derniers ont à accepter les sinistrés.
Par contre deux semaines auparavent , le 11 Juin plus precisement , le capitaine d’un navire de cargaison iranienne avait refusé de sauver 25 migrants d’une mer orageuse, à 47 milles au large des côtes libyennes. L’alarme avait été donné par un appel par satellite d’un des passagers. Malte avait informé la Libye, mais Tripoli avait refusé d’envoyer les secours, à cause des mauvaises conditions de la mer. Le cargo iranien était la dernier chance pour eux. Il se trouvait à 26 milles de distance. Mais son capitaine a refusé d’aller à l’aide des naufragés, craignant, dit-il, d’être armés. Quand, deux jours après, la Libye a envoyé un avion de reconnaissance, c’était déjà trop tard.
Depuis Septembre 2006, au moins 12.000 étrangers ont été arrêtés en Libye, selon des données officielles. Détenus pendant des mois, des hommes comme des femmes et même des enfants, sans aucune distinction pour les réfugiés Unhcr. Toujours d’apres Fortress Europe, cette ONG avait documenté la détention, pendant six mois, de 400 Erythréens, Éthiopiens et Somaliens, dans la prison de Misratah, dont 50 femmes, 7 enfants et 3 réfugiés.
Nautilus II a démarré
C’est un dispositif sécuritaire de patrouille commune entre Malte, l’Italie, la France, l’Espagne, la Grèce et l’Allemagne.des mesures draconniennes verrouillant d’avantage les frontieres.
En Espagne un homme est mort sur son vol de rapatriement. Osamuyia Aikpitanhi, nigérien, né en 1984. Il est mort suffoqué dans le vol Madrid-Lagos du 9 Juin. C’était la troisième tentative d’embarquement, à cause de sa violente résistance. Finalement les policiers ont perdu patience.Et ils lui ont mis un chiffon dans la bouche et l’ont bondé avec plusieurs tours de ruban adhésif. Quelques minutes après, il decede asphyxié .
En Mauritanie ils sont encore détenus, depuis 4 mois, 23 passagers du "Marine I", le bateau intercepté le 12 février 2007 dans les eaux mauritaniennes, avec 370 personnes asiatiques à bord, se dirigeants aux îles Canaries. Ils refusent de s’identifier. Un rapport de Cear dénonce leur "état préoccupant de dépression".
Au Maroc les arrestations et les déportations continuent. Et au Sahara occidental, au moins 62 migrants subsahariens ont été arrêtés sur les routes vers les Canaries et puis expulsés à la frontière algérienne à Oujda.
Ce rapport pitoyable nous afflige en tant qu’humain. Voir son semblable determiné à aller vers la mort pour rechercher la vie,à un certain niveau de precarité cela devient un choix.
Source: Nouakchott Infos.