«Je suis un rescapé. Je suis l’un des premiers à être arrivé en France, le 3 mars 1969. Presque tous sont partis. Certains sont à la retraite au pays, d’autres sont morts.» Le malien Mamady Traoré fait office de doyen au foyer Tillier, dans le 12e arrondissement de Paris. Cette résidence de migrants travailleurs, gérée par Coallia (ex-Aftam) rassemble des Maliens, des Sénégalais, des Mauritaniens, des Algériens et des Marocains.
Attablé au restaurant social «Du génie» attenant à la résidence, le vieil homme égrène une vie passée entre le Mali et la France, où il est arrivé à l’âge de 18 ans pour travailler. Une vie qui a commencé dans la région de Kayes, bordée par la Guinée, la Mauritanie et le Sénégal. Les sécheresses successives et l’appel du travail en France l’ont amené à rejoindre Paris.
Travaux de réhabilitation
A ses côtés, Mody Traoré accompagne le flot de paroles. Les deux hommes parlent de «l’unité de la communauté sub-saharienne et maghrébine» qui peuple la résidence, d’une vie communautaire réglée par une même urgence d’envoyer de l’argent au pays… et par la crainte de l’oubli.
19 mars 2012, résidence sociale Coallia rue Claude Tillier dans le 12e arrondissement de Paris. Mamady Traoré (g.) président du comité de la résidence et Mody Traoré (d.), conseiller social de l'association Argcs
Attablé au restaurant social «Du génie» attenant à la résidence, le vieil homme égrène une vie passée entre le Mali et la France, où il est arrivé à l’âge de 18 ans pour travailler. Une vie qui a commencé dans la région de Kayes, bordée par la Guinée, la Mauritanie et le Sénégal. Les sécheresses successives et l’appel du travail en France l’ont amené à rejoindre Paris.
Travaux de réhabilitation
A ses côtés, Mody Traoré accompagne le flot de paroles. Les deux hommes parlent de «l’unité de la communauté sub-saharienne et maghrébine» qui peuple la résidence, d’une vie communautaire réglée par une même urgence d’envoyer de l’argent au pays… et par la crainte de l’oubli.
19 mars 2012, résidence sociale Coallia rue Claude Tillier dans le 12e arrondissement de Paris. Mamady Traoré (g.) président du comité de la résidence et Mody Traoré (d.), conseiller social de l'association Argcs
19 mars 2012, résidence sociale Coallia rue Claude Tillier dans le 12e arrondissement de Paris. Mamady Traoré (g.) président du comité de la résidence et Mody Traoré (d.), conseiller social de l'association Argcs J. JUNG / 20 MINUTES
«Je suis resté dans ce foyer parce que j’avais peur d’oublier le pays si je prenais une chambre ailleurs, si je vivais seul. Mon devoir, c’est de m’occuper de la famille, d’envoyer de l’argent. Ici, on fait tous ça, donc on n’oublie pas», raconte Mamady, qui aligne 43 ans de travail. Désormais à la retraite, il va bientôt rejoindre définitivement le pays.
Une vie communautaire
Mody Traoré, lui, a encore des années de travail devant lui. Arrivé en France en 1980, il s’est marié cinq ans plus tard au pays. «Mon épouse était dès le début au courant de la situation. Elle est restée au Mali. Cela ne nous a pas empêchés d’avoir de beaux enfants», glisse-t-il. L’homme travaille dans une société de nettoyage à la Défense. Son rythme de vie: 12 mois de travail, puis quatre mois au pays -divisés en deux mois de congés payés et deux mois sans solde-.
Une vie communautaire qui va mieux: «Les travaux ont tout changé», lance Mamady Traoré. Trois ans de réhabilitation – qui s’est terminée récemment- ont donné un tout autre visage au foyer construit dans les années 1970, devenu au fil des ans surpeuplé et dégradé.
Des années entre le Mali et la France
Les chambres, avec des toilettes et des douches, sont désormais individuelles. De 354 lits avant le chantier, la résidence offre désormais 210 logements individuels. «Avant, dans les chambres, on pouvait être jusqu’à cinq. Avec les cuisines dans le couloir, il y avait des rats, des cafards et des moustiques», raconte Mody Traoré, qui ajoute: «Maintenant, on a sa chambre, on est tranquille». Quant au restaurant social, dont les épices embaument les cuisines, il offre des plats à trois euros pour les résidents, et affiche régulièrement complet.
Source: 20Minutes.fr
«Je suis resté dans ce foyer parce que j’avais peur d’oublier le pays si je prenais une chambre ailleurs, si je vivais seul. Mon devoir, c’est de m’occuper de la famille, d’envoyer de l’argent. Ici, on fait tous ça, donc on n’oublie pas», raconte Mamady, qui aligne 43 ans de travail. Désormais à la retraite, il va bientôt rejoindre définitivement le pays.
Une vie communautaire
Mody Traoré, lui, a encore des années de travail devant lui. Arrivé en France en 1980, il s’est marié cinq ans plus tard au pays. «Mon épouse était dès le début au courant de la situation. Elle est restée au Mali. Cela ne nous a pas empêchés d’avoir de beaux enfants», glisse-t-il. L’homme travaille dans une société de nettoyage à la Défense. Son rythme de vie: 12 mois de travail, puis quatre mois au pays -divisés en deux mois de congés payés et deux mois sans solde-.
Une vie communautaire qui va mieux: «Les travaux ont tout changé», lance Mamady Traoré. Trois ans de réhabilitation – qui s’est terminée récemment- ont donné un tout autre visage au foyer construit dans les années 1970, devenu au fil des ans surpeuplé et dégradé.
Des années entre le Mali et la France
Les chambres, avec des toilettes et des douches, sont désormais individuelles. De 354 lits avant le chantier, la résidence offre désormais 210 logements individuels. «Avant, dans les chambres, on pouvait être jusqu’à cinq. Avec les cuisines dans le couloir, il y avait des rats, des cafards et des moustiques», raconte Mody Traoré, qui ajoute: «Maintenant, on a sa chambre, on est tranquille». Quant au restaurant social, dont les épices embaument les cuisines, il offre des plats à trois euros pour les résidents, et affiche régulièrement complet.
Source: 20Minutes.fr