Pionniers des musiques africaines en France à la fin des années 70, Les frères Toure Kunda sont tous simplement un des groupes clefs et essentiels de cette nouvelle France multiculturelle qui rayonne aujourd’hui bien au delà de la musique.
On raconte que leur aïeul, venu du Mali, se serait un jour installé à Ziguinchor, capitale de la Casamance, pour les crocodiles pullulant dans cette région de mangroves et de bras d’eau. L’ancêtre en question était un colporteur-cordonnier à la recherche de peau nécessaires à la pratique de son métier. Si les Touré Kunda sont restés des colporteurs d’histoires et de musiques déclinées en soninke, wolof, mandingue, dioula, créole portugais, ils ont en revanche adopté comme emblème un tout autre animal : l’éléphant. Et cette famille éléphant (Touré Kunda en soninke) est sans aucun doute le groupe le plus emblématique de cette world music qui vit le jour en France au tournant des années 1970/80. Sans eux, on peut même dire que beaucoup d’artistes venus d’Afrique n’aurait jamais pu et su profiter de l’attention des compagnies de disques.
De la cordonnerie à la musique
Le groupe est formé des jumeaux Ismaïlia et Sixu Tidiane nés à Zinguinchor en 1949, à 22 jours d'intervalle selon la légende. C'est leur aîné Amadou, premier de la lignée de cordonniers à pratiquer la musique, qui les initie.