Petite localité située à 370 Km de Bamako, Goumbou est une vieille cité historique fondée par les almoravides vers le XIIème siècle. Elle porte le nom d’une femme célèbre.
L'ISLAMISATION
Après le morcellement politique du monde musulman, la nouvelle dynastie Abbaside s’installe à Bagdad. C’est à la fin du Xème siècle qu’il est fractionné en trois Khalifats rivaux : les Oméiades d’Espagne qui débordent sur l’Afrique, celui des Fatimides dont dépendent plus ou moins longtemps des territoires africains et asiatiques, celui des Abbasides qui prennent le chemin du sahara.
Ils ont connu à leur tour des révoltes : l’affaiblissement interne de ces trois khalifats provoque l’irruption d’envahisseurs islamisés. Au milieu du XIème siècle, les Turcs sont maîtres de l’empire Abbaside.
A l’Ouest les Almoravides, partis du Sahara méridional, attaquent à la fois les royaumes noirs encore animistes, le Maroc, puis l’Espagne. Vite affaiblis, les Almoravides sont remplacés au XIIème siècle par d’autres conquérants venus du Haut Atlas, les Almohades .Après 1050 et jusqu’à la fin du XIIème siècle, les Almoravides et les Almohades réunifient l’occident musulman.
Il y a 150 ans naissait le corps des tirailleurs Sénégalais

Il y a cent cinquante ans, naissait le Corps des tirailleurs sénégalais, à l'instigation du gouverneur de l'Afrique occidentale, Louis Faidherbe. Même si beaucoup d'entre eux servirent de supplétifs à l'armée coloniale, l'histoire retiendra surtout leur participation massive à la Première et la Seconde Guerre mondiale. Sans oublier le long combat pour l'égalité de traitement avec leurs frères d'armes français. Des commémorations sont prévues ce premier septembre à Toulon tout comme au Sénégal, où l'on constate un regain d'intérêt pour ces aînés qui ont fait la Grande Guerre.
Traditions: La légende de SOGO-SOGO SIMBO
L’exil de Djata :
Soundjata était appelé par des noms multiples : Maghan Konaté (son vrai nom) Diata, Sogolon Diata devenu Soundjata, Simbo, Naré Maghan Mandé nka, Lawali Simbo, Mari Diata, Kirikiya Maghan Konaté, l’enfant du buffle, Sogo-Sogo Simbo (chasseur qui ne revient jamais bredouille, qui tue gibier sur gibier, sogo wo sogo).
Contrairement à la plupart des mansa, Simbo n’a pas abandonné sa patrie pour échapper à la domination des Sosso et à la guerre de Soumangourou qui ravageait le Mandé. C’est son père Farakoro Maghan Kégnin lui-même qui lui avait conseillé de quitter le pays : « Va lion d’ici et ne revient pas avant sept ans, sinon les hommes parviendront à ployer le destin et l’empêcher de s’accomplir. Or Dieu t’a fait venir au monde pour être roi, et le plus puissant de la terre ». Sa mère, de son côté, l’incitait toujours à partir : Sigui tè na ko min gna, tama lé no ban ». « Si la cohabitation ne peut empêcher les tensions et mésententes entre frères consanguins (fadengna dialan), seul l’exil (nianimabori) peut les éteindre ».
Les recherches en histoire orale menées par un autochtone, ou L'inconvénient d'être du cru
Conduire des recherches sur sa propre culture offre des avantages certains, cela va sans dire. Cependant, l'entreprise comporte aussi bien des inconvénients. Ces difficultés sont souvent tues, et c'est précisément pourquoi j'en traiterai essentiellement. En effet, un chercheur du cru serait-il plus qualifié pour étudier sa propre culture qu'un observateur étranger ? Ainsi peut-on résumer le débat portant sur le statut du chercheur par rapport à son « terrain » — c'est d'ailleurs plutôt d'un « dialogue de sourds » qu'il s'agit, animé d'abord par les tenants de l'ethnologie classique, ensuite par les enfants des pays et peuples observés, les uns et les autres se prétendant respectivement les mieux placés pour mener des recherches1. Comment le chercheur soninke que je suis peut-il répondre aux divers protagonistes ?
Aux sources de l'histoire du pays soninké : le cas du Mali
Le pays soninké a fait l'objet, ces dernières années, de nombreux travaux en rapport avec des questions d'actualité, comme l'émigration en France ou la crise de l'agriculture sahélienne. Le livre de M. Diawara en revanche, traite de l'histoire précoloniale d'une région du Mali encore peu connue, le Kingi ou royaume de Jaara d'après le nom de sa capitale. Par la période concernée, on peut rapprocher cette étude de celle qu'a récemment publiée A. Bathily sur l'État soninké du Gajaaga1. Mais ici, l'histoire du Kingi apparaît surtout à travers ses sources, puisqu'il s'agit d'une analyse des différents types de traditions orales historiques, de leurs fonctions socio-politiques et de leur mode de transmission.