Ici, un rappel s’impose. Les migrations peules s’effectuèrent pendant des siècles en même temps que celles des Soninké. Les Foula s’établirent par tribus dans le Sahel (on en comptait douze). On les appelait Peuls de Dinga pour marquer la différence avec les premiers pasteurs de bovidés établis dans le nord de l’Afrique. Leur premier guide ou Silatigui (Ardo) se nommait Asso ou So Labati. Il s’installa à Sokolo (Chouala). De là, le Bakhounou (entre Nara et Nioro) fut atteint. Cet endroit fut le premier grand foyer peul.
Selon des récits du terroir sarakholé (Soninké), « un ancêtre des Foula épousa une femme soninké. Tout naturellement, celle-ci influença ses enfants peuls sur le plan du langage. Des vocables de la langue Maraka se retrouvèrent adoptés par le poular. Les Foula utilisent couramment des mots et expressions comme Adama rémé ou lemmé (enfant d’Adama) oudjiné (mille) pour les peuls ou djinéré gambari (guitare) kangué (or) soukhougnè (sorcier) gollé (travail), kébirewaga.