Deux semaines après le mystérieux et abominable meurtre de Ibrahim Sylla, 28 ans – étudiant guinéen en mathématiques à l’université de Luminy à Marseille – l’enquête fait, toujours, du sur place.
Cet étudiant sans histoire rentrait de son travail aux alentours de 00h30 lorsqu’il a été cruellement battu, à mort. On lui aurait porté plus de trente coups de couteau avant d’être aspergé d’essence et brûlé, puis jeté comme une vulgaire ordure dans un fossé. Ibrahim est arrivé en France en octobre 2005. Il laisse derrière lui sa femme, enceinte, qu’il a épousée en septembre dernier. C’est le chien d'un riverain marseillais qui fit, le lendemain, la macabre découverte. Mais le caractère sibyllin de ce meurtre ne porte pas seulement sur le profil de ses bourreaux et du mobile de leur conduite. Il réside même dans le mutisme des médias et de toute la classe politique française dans l’affaire. Ce qui plonge la famille de Ibrahim, ses amis et ses proches dans les abysses de la perplexité. A l’autre bout de l’Hexagone, et au même moment, peut-être même à la même heure – dans la nuit du samedi 31 mars au dimanche 1er avril 2007 – un autre acte odieux et condamnable fut perpétré. Il s’agit de la profanation de cinquante-trois tombes juives du cimetière de Lille Sud à la veille des fêtes de Pessah, la Pâque juive. C’est alors que toute la classe politique, de Marie-George Buffet à Jean-Marie Le Pen en passant par Ségolène Royal et Jacques Chirac, pour ne citer que ceux-là, en plus de Martine Aubry (maire socialiste de Lille qui s’était rendue sur place le même jour, dimanche 1er avril), s'est mise, à brûle-pourpoint, à rivaliser de déclarations, condamnant de la manière la plus ferme cet acte, il est vrai odieux. Cependant, à la différence du meurtre de Ibrahim pour lequel la classe politique semble s’en tamponner le coquillard, aucune condamnation d’aucun politique n’aura été, jusque-là, enregistrée.
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