La cour d'appel de Paris a prononcé mercredi matin un non-lieu en faveur de deux fonctionnaires de police renvoyés en correctionnelle pour non-assistance à personne en danger, dans le cadre de l'enquête sur la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois en 2005. Mais les familles des deux jeunes ne veulent pas en rester là. Dans l'après-midi, leur avocat, Me Jean-Pierre Mignard, a annoncé qu'une citation directe serait déposée pour «mise en danger délibérée de la vie d'autrui» contre les policiers concernés.
«Ce que nous voulons, c'est une audience publique. Puisqu'on a voulu nous fermer la porte sur le délit de non-assistance à personne en danger, nous allons poser une autre question», a déclaré Me Mignard, l'avocat des familles. «Qu'est-ce qui justifie que 15 fonctionnaires de police se jettent à la poursuite d'enfants en pleine après-midi alors qu'aucune infraction n'a été commise, les affolant, les poursuivant et les cernant à proximité d'un site mortellement dangereux?», a demandé l'avocat.
Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, étaient morts électrocutés dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés après une course-poursuite avec des policiers. Un troisième adolescent, Muhittin Altun, avait survécu. Des violences urbaines avaient démarré le soir même à Clichy-sous-Bois et s'étaient étendues à l'ensemble des banlieues françaises.