Le
jeudi 9 avril 2009. Il est 17 heures, heure de
Nouakchott.
Mariam Dadah, la veuve du feu premier président de la
République de
Mauritanie, a tenu une conférence, en présence des étudiants, des professeurs et de quelques diplomates, à la Faculté des droits et des sciences économiques de l’
université de Nouakchott sur le thème de l’unité nationale. L’intitulé du sujet de la conférence laisse de fait penser, sans l’ombre d’un doute, à une intervention, un exposé exhaustif où il sera question des voies et moyens pouvant permettre aux citoyennes et aux citoyens mauritaniens de consolider les liens sociaux devant unir toutes les communautés mauritaniennes sans aucune forme de distinction de race et de couleur. Mais l’essentiel de la conférence tournait hélas autour de la question de la fondation de la nation mauritanienne au lendemain de l’indépendance. Ainsi elle avait souligné, évoqué les obstacles auxquels cette jeune nation, au début des années 1960, était confrontée, et les moyens utilisés pour y faire face.
Il est clair pour toutes celles et tous ceux qui ont assisté à cette conférence que le sujet, pour des raisons que nous ignorons, n’a pas été traité comme on s’y attendait. Aujourd’hui, en Mauritanie, parler de l’unité nationale ne pourrait de fait se résumer à une évocation des obstacles qui ont accompagné la naissance de la nation mauritanienne. La vraie question devant être abordée dans ce genre de rencontre pour que cette unité de notre nation voie le jour est sans doute celle de la justice. On ne pourrait pas unir un peuple qui souffre des injustices des dictatures, des répressions et des dénis des droits les plus élémentaires de l’être humain en contournant les questions qui dérangent. L’un des grands défis auxquels la Mauritanie est confrontée est celui de son passé récent, proche, du passif humanitaire ; des milliers de gens victimes des pouvoirs de terreur instaurés pendant plus de vingt ans.