Dans le dernier numéro de leur mensuel Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l'Union Africaine des Travailleurs Communistes Internationalistes dénoncent les choix du gouvernement sénégalais en matière d'agriculture.
Pendant que la production vivrière locale est totalement négligée par le gouvernement, celui-ci s'est lancé dans la production massive de biocarburant. Commencé au début de 2007, le « programme national de culture de jatropha » (plante dont on extrait une huile pouvant servir de carburant) prévoit de couvrir 320 000 hectares d'ici 2012.
Face aux inquiétudes des associations paysannes ainsi que des ONG dénonçant ce projet qui va se faire au détriment de la production vivrière, le gouvernement s'est empressé de dire que « le Sénégal dispose de beaucoup de terres dégradées qui ne sont utilisées par aucune culture et sur lesquelles on va faire du biocarburant ». Mais la vérité est tout autre. La jatropha a déjà commencé à être cultivée sur des terres arables, dans le nord et le sud du pays, notamment là où l'essentiel de la production nationale de riz est cultivée. Quand on sait que le Sénégal importe les trois quarts de sa consommation de riz, cela ne fera qu'accroître le déficit de la production vivrière locale.