Mme MANTO TSHABALALA-MSIMANG, Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, a indiqué que son pays a intensifié les efforts déployés dans la réponse apportée au VIH/sida. Elle a notamment cité la révision du Plan stratégique national, la restructuration du Conseil national sur le sida, et l’augmentation des budgets consacrés au sida. La jeunesse a bien appliqué le message qui lui a été donné et activement participé aux programmes sur les styles de vie sains, a-t-elle aussi indiqué. Malgré les progrès constatés aux niveaux national et mondial, la Ministre a noté avec inquiétude le taux des nouveaux cas d’infection. Elle a appelé à prendre en compte les défis actuels en matière de développement, qui ont des conséquences sur le continent africain et toute la communauté mondiale. Il s’agit des problèmes de pénurie alimentaire, du coût élevé de l’alimentation, de la crise énergétique et des changements climatiques, a-t-elle précisé. Pour apporter une réponse durable à ces questions, nous avons besoin de nous appuyer sur un bon système de santé, a ajouté Mme Tshabalala-Msimang. La Ministre sud-africaine a appelé à examiner les problèmes posés par le manque de connaissances dans les domaines de la science, ainsi que les conséquences que pourraient avoir sur le développement des vaccins contre le VIH et les microbicides. Elle a aussi proposé d’allouer de nouvelles ressources à la recherche pour trouver des solutions abordables, comme celles qui sont offertes par la médecine traditionnelle.
Mme ANA JORGE, Ministre de la santé du Portugal, a souligné le rôle clef des Nations Unies dans la lutte contre le VIH/sida, en rassemblant tous les acteurs pertinents. Notant que la propagation de l’épidémie était plus rapide que la capacité des services nationaux de santé, elle a insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur les mesures de prévention. Ainsi, elle a souhaité que plus d’attention soit accordée aux domaines de la transmission de la mère à l’enfant, de la sensibilisation des jeunes ou encore de la promotion d’un diagnostic précoce. De l’avis de la Ministre portugaise de la santé, les mesures de prévention doivent être accompagnées d’efforts pour améliorer la qualité de vie des gens vivant avec le VIH/sida et leur accès à des soins complets. En outre, elle a souligné l’importance de connaître et d’évaluer l’ampleur de l’épidémie et de récolter les données adéquates. Mme Jorge a déclaré que le Portugal avait fait des progrès importants dans la lutte contre l’infection, en accordant la priorité au sida dans son Plan national de santé. Elle a également fait remarquer que lors de sa présidence de l’Union européenne, le Portugal avait organisé la première Réunion des coordonnateurs nationaux sur le sida des 27 États membres de l’Union européenne et des pays voisins. Elle a annoncé qu’au cours des deux prochaines années, le Portugal sera à la tête de la Communauté des pays lusophones, qui regroupe huit États. Sa délégation s’attacherait à faire progresser ce groupe vers l’accès universel à la prévention, le traitement et les soins.
M. HUMAID MOHAMMED AL-QUTAMI, Ministre de la santé des Émirats arabes unis, a expliqué que l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre de la Déclaration politique de 2001 sur le VIH/sida s’était traduit par des efforts redoublés pour mobiliser des ressources pour financer l’accès des pays en développement aux traitements antirétroviraux. Bien que le VIH/sida ne représente pas un problème de santé publique aux Émirats arabes unis, ceux-ci n’ont pas hésité à adopter, dès 1985, une stratégie nationale de lutte contre ce fléau, a dit M. Al-Qutami. Cette stratégie inclut un soutien moral, social, médical et financier aux personnes infectées par le VIH, ainsi que pour leurs familles. Le même programme prévoit de nombreuses mesures de prévention, notamment dans la conduite des tests de dépistage. À ce jour, aucun cas de transmission par transfusion de sang contaminé n’a été enregistré aux Émirats, s’est félicité en conclusion le Ministre.
Mme SAFIATOU THIAM, Ministre de la santé et de la prévention du Sénégal, a rendu hommage à ONUSIDA, au Fonds mondial et à tous les partenaires au développement pour leur appui dans la lutte contre le sida. Elle a expliqué que ces efforts venaient s’ajouter à ceux fournis par les pays en développement à partir de leur propre budget ainsi qu’à ceux du secteur privé et des ONG. Elle a toutefois constaté que ces efforts restaient insuffisants par rapport à l’ampleur des défis qui se posent et a estimé qu’il fallait mener des actions plus soutenues. S’agissant particulièrement de l’Afrique, elle a dit que ce continent avait besoin d’une plus grande solidarité internationale pour parvenir à l’objectif de l’accès universel à la prévention, au traitement, et aux soins. En ce qui concerne le Sénégal, la Ministre a fait part de progrès considérables ces 20 dernières années, mais a affirmé que l’accélération des programmes et la qualité des interventions devaient être renforcées. Rappelant que le Sénégal avait été le premier pays à décider de la gratuité des antirétroviraux en 2003, elle a indiqué que la réponse de son pays au VIH/sida était de plus en plus ambitieuse, basée sur la prévention et le maintien de la prévalence à moins de 1% de la population. Mme Thiam a noté que les résultats de la réponse au VIH de son pays lui avaient valu d’être honorée par ONUSIDA en 1997 et récemment par la Banque mondiale. Elle a enfin déclaré que l’Afrique, continent le plus touché par le VIH, devait renforcer la mobilisation de toutes les ressources internes et externes pour parvenir à l’accès universel à la prévention, au traitement et aux soins.
M. FAISAL BIN YAQOOB AL-HAMR, Ministre de la santé du Royaume de Bahreïn, a déclaré que son pays, peu touché par la pandémie du VIH/sida, se faisait fort de participer à l’effort mondial de lutte contre la maladie. Le Gouvernement et les dirigeants religieux de Bahreïn accordent une attention particulière au problème, en ciblant la prévention sur l’éducation des jeunes, invités à participer à diverses activités de sensibilisation aux risques associés à la maladie, a dit M. Al-Hamr. Il a salué l’action des organisations de la société civile et s’est félicité de l’efficacité des stratégies menées conjointement avec les autres pays du Golfe pour maintenir des taux de prévalence qui soient les plus bas possible. L’éducation religieuse est importante dans le cadre de la prévention de la pandémie, a encore dit le Ministre de la santé de Bahreïn, ainsi que pour mettre fin à la discrimination frappant les personnes vivant avec le virus. Une vision réaliste guidant la lutte antisida doit mettre l’accent sur les groupes à risque, a en outre dit M. Al-Hamr, ajoutant que le combat contre la pauvreté doit être à la base du renforcement de la promotion d’une « santé préventive pour tous ».
Mme SANGARE MAIMOUNA BAH, Ministre de la santé publique de la Guinée, a rappelé que son gouvernement avait, dès 2002, opté pour la multisectorialité de la lutte contre l’épidémie de VIH/sida. Conformément à cette vision, le pays s’est lancé dans le processus de planification qui a abouti à l’élaboration du premier cadre stratégique national 2003-2007. Ce cadre, a expliqué la Ministre, décrit les grandes orientations stratégiques dans les domaines de la prévention de la transmission du VIH, de la prise en charge médicale et psychosociale, de la réduction des impacts socioéconomiques, ainsi que du Cadre institutionnel et de la Gouvernance de la riposte nationale. Sa mise en œuvre a consisté essentiellement en la création d’une Chaire VIH/sida à la Faculté de médecine de l’Université de Conakry; en l’introduction de l’enseignement du VIH/sida dans les cursus scolaires et universitaires; en la promulgation d’une loi relative à la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH et en la gratuité des traitements antirétroviraux et du suivi biologique depuis 2007, a énuméré la Ministre. En outre, pour corriger les insuffisances et consolider les acquis, le Gouvernement guinéen a élaboré le nouveau cadre stratégique 2008-2012 qui renforce le partenariat, la coordination et les principes directeurs des « Three Ones », a ajouté Mme Bah.
M. SALEH MEKI, Ministre de la santé de l’Érythrée, a estimé que 8 ans après la Déclaration d’engagement de 2001, des progrès considérables avaient été enregistrés, particulièrement en ce qui concerne les traitements antirétroviraux. Il a estimé que beaucoup avait été fait en dépit des obstacles. En ce qui concerne l’action à venir, M. Meki a souligné la nécessité de mettre l’accent sur la continuité des facteurs qui avaient permis cette réussite -dont le rôle des partenaires-, et le positionnement central de la société civile. Il a indiqué que le taux d’infection dans son pays était de 1,3% et que le gouvernement s’y attaquait avec par la mise en place d’une politique nationale sur le sida et en mobilisant toutes les ressources pour contrôler la maladie. Le Ministre érythréen de la santé a déclaré que la réponse du pays se basait sur une approche multisectorielle, prenant en compte les effets de la maladie sur les secteurs économiques et sociaux. Il a aussi noté que cette approche incluait toutes les parties prenantes, des ministères, aux personnes séropositives, en passant par la société civile et les partenaires au développement. Par ailleurs, M. Meki a souligné que la réponse de son pays ciblait les groupes à risque, en affinant sa récolte de données et en surveillant les modifications des tendances de l’épidémie. Le Ministre a ainsi souligné que l’Érythrée était en bonne voie pour parvenir à l’objectif de réduire de moitié le taux de VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose. Enfin, M. Meki a déclaré que les déclarations et décisions de l’Assemblée générale devaient être suivies d’action concertée pour contrôler le VIH/sida.
M. WALTER T. GWENIGALE, Député du Libéria, a rappelé qu’en réponse à la découverte du premier cas de VIH/sida recensé dans son pays en 1986, le Libéria avait créé un Programme national de contrôle de la pandémie. Il a expliqué que par le biais de ce mécanisme et de la Commission nationale sur le sida, la collecte de données sur l’ampleur du fléau s’était intensifiée. Ajoutant qu’aujourd’hui la prévalence du VIH au Libéria s’établit autour de 5%, le député libérien a rappelé que dans des nations comme la sienne il convient de miser sur la lutte contre la pauvreté pour enrayer le fléau du sida. Il a ainsi signalé que le Gouvernement libérien avait intégré la lutte antisida à l’agenda général de développement socioéconomique du pays, approuvé en avril dernier. M. Gwenigale a ensuite précisé que grâce à l’appui du Fonds mondial, 2 000 personnes vivant avec le virus du VIH avaient été placées sous antirétroviraux. Il a conclu en lançant que, seul, le Libéria ne pourrait pas vaincre la pandémie de VIH/sida. Nous avons besoin d’un partenariat solide sur la base duquel faire fructifier les gains qui commencent à se faire sentir, a-t-il dit.
Mme MARET MARIPUU, Ministre des affaires sociales de l’Estonie, a déclaré que l’Estonie a œuvré à la mise en place d’une stratégie de réduction durable de la pandémie de VIH/sida, avec des objectifs clairs à atteindre en 2015. Cette stratégie, qui s’aligne sur les engagements de la Déclaration de 2001, est complètement en phase avec les efforts déployés à tous les niveaux au plan national, a-t-elle indiqué. Une étude récente de l’OMS et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a mis en évidence que l’Estonie est parvenue à ralentir la progression de la pandémie au sein de son principal groupe à risque, en particulier les hommes qui sont la période de leur vie la productive. Il reste cependant beaucoup à faire, a reconnu la Ministre, qui a dit que la réponse de son gouvernement à la pandémie portait sur la sensibilisation des jeunes aux dangers du VIH/sida. « Notre objectif est de mettre tous les services de santé et les traitements antirétroviraux nécessaires à la disposition des individus touchés par la pandémie et de garantir que ces prestations sont à la hauteur des besoins », a conclu Mme Maripuu.
M. OUMAR IBRAHIMA TOURÉ, Ministre de la santé du Mali, a estimé que le VIH/sida était non seulement un obstacle majeur au développement mais aussi une des plus grandes menaces à la survie de l’espèce humaine et à la sécurité globale dans le monde. Il a affirmé que la situation en Afrique devait interpeller les responsables africains et également la communauté internationale pour des raisons de solidarité et d’interdépendance. Notant que son pays connaissait un taux de prévalence de 1,3%, il a toutefois indiqué qu’il restait préoccupé par cette pandémie. Il a expliqué que pour tenir les engagements pris, le Mali avait entrepris un vaste programme de réforme multisectorielle qui fait obligation à tous les secteurs, notamment public, privé et société civile, de mieux gérer les activités de lutte contre le sida. Il a précisé que la lutte contre la pandémie était organisée autour d’un organe unique présidé par le chef de l’État malien. Cet organe, a-t-il ajouté, nous a permis d’obtenir d’importants résultats, dont l’adoption d’une Déclaration de politique nationale rendant le traitement gratuit, l’adoption d’une loi de 2006 sur la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH/sida, ou encore, la mise sous traitement antirétroviral de 60% des malades recensés. Enfin, le Ministre a indiqué que l’atteinte des OMD imposait une accélération des activités, le développement de la recherche et le renforcement du rôle de la société civile, des personnes vivant avec le VIH/sida et du secteur privé. Il a argué que le renforcement du partenariat était inévitable pour la mobilisation des ressources additionnelles nécessaires à la lutte contre le VIH/sida.
M. RICHARD NCHABI KAMWI, Député de la Namibie, a déclaré que son pays avait réalisé des progrès importants dans la lutte contre le sida depuis 2001. La Politique nationale sur le VIH/sida, a-t-il dit, sert de cadre aux efforts cohérents et durables guidant la lutte contre le sida. Sur les quelque 200 000 personnes vivant avec le virus, près de 50 000 reçoivent un traitement antirétroviral, a ajouté M. Kamwi, avant de souligner que la Namibie restait fermement engagée à réaliser l’objectif d’accès universel. En termes de prévalence, des enquêtes récentes montrent que la pandémie est stabilisée, a ensuite noté le député namibien, qui s’est félicité de ce que 93% des nourrissons nés d’une mère séropositive bénéficient d’un traitement antirétroviral. M. Kamwi a enfin noté que la Namibie, forte de ces progrès, axait désormais ses efforts sur la prévention, l’objectif étant de réduire l’incidence du VIH en sensibilisant les jeunes et en mettant fin à la discrimination.
Mme NILCEA FREIRE, Ministre chargée du Secrétariat spécial des politiques pour les femmes du Brésil, a indiqué qu’une des actions entreprises par son gouvernement afin d’assurer un accès universel aux traitements antirétroviraux avait été l’octroi d’une licence obligatoire pour acheter un médicament générique. En effet, le coût des traitements antirétroviraux demeure un défi pour les pays en développement. Pour y faire face, le Brésil et la France, conjointement avec le Chili, la Norvège et le Royaume-Uni ont lancé, en septembre 2006, UNITAID, un mécanisme qui a permis de réunir plus de 300 millions de dollars pour permettre à des pays en développement de se procurer des traitements contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose. En ce qui concerne la prévention du VIH/sida, le Brésil a mis l’accent sur la distribution de préservatifs au sein des groupes vulnérables, dont les homosexuels. En outre, le gouvernement, dans un souci de protéger les droits fondamentaux de ces populations à risque, dont les homosexuels font partie, a adopté une loi sanctionnant l’homophobie. Des mesures juridiques semblables ont été prises pour protéger les femmes et les filles, alors que la pandémie « se féminise » de plus en plus, a conclu la Ministre.
M. JEAN-JACQUES CAMPANA, Conseiller de Gouvernement pour les affaires sociales et de la santé de la Principauté de Monaco, a déclaré que la lutte contre la pandémie de VIH/sida et le soutien aux personnes vivant avec le virus étaient au cœur de la politique de santé publique de ce pays. Il a rappelé que la Princesse Stéphanie de Monaco était Représentante spéciale d’ONUSIDA et menait sur le terrain le combat de l’accès au traitement, de la prévention et de l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH/sida. M. Campana a noté les progrès accomplis au cours des dernières années, et particulièrement depuis 2006 dans le domaine de l’accès aux soins, de la distribution de traitements antirétroviraux et du financement des programmes liés au VIH/sida. Même si ces progrès sont insuffisants et inégaux, ils démontrent qu’une mobilisation soutenue et durable constitue la seule réponse appropriée, a-t-il assuré. M. Campana a en outre affirmé que la prévention demeurait la condition préalable à toute politique efficace et fiable pour lutter contre la pandémie. Il a aussi dit que Monaco travaillait en étroite collaboration avec le milieu associatif et portait une attention particulière aux populations les plus vulnérables. M. Campana a souligné que la lutte mondiale contre le VIH/sida passait plus que jamais par le financement de programmes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Il a souligné que Monaco participait au financement d’ONUSIDA depuis sa création et avait, au cours de ces dernières années, accru ses engagements financiers. Seule la solidarité internationale peut contribuer à combler l’écart entre les ressources disponibles et les besoins réels, a-t-il insisté. Enfin, il a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre toute forme de discrimination et de stigmatisation.
M. ISSA LAMINE, Ministre de la santé publique du Niger, a déclaré que le taux de prévalence du VIH/sida dans son pays était en 2006 de 0,7%, ce résultat montrant selon lui une tendance à la stabilisation de la pandémie, avec cependant une disparité entre le milieu rural et les zones urbaines. Il a ajouté qu’au sein de certains groupes comme les travailleuses du sexe et les forces de défense et de sécurité, la situation demeurait préoccupante, avec des taux élevés. Il s’est ensuite félicité de l’augmentation du taux d’utilisation de préservatifs, qui est passé chez les hommes de 9% en 2002 à 45% en 2006. Cette situation, a-t-il dit, est le reflet de l’amélioration du niveau de connaissance des différents groupes cibles sur la maladie, ainsi que du degré de la prise de conscience du risque que représente le VIH pour l’ensemble de la population. Le Ministre nigérien a poursuivi son intervention en indiquant que la gratuité des antirétroviraux, le dépistage volontaire et la prise en charge des infections opportunistes depuis 2004 étaient devenus une réalité. Il a ajouté que des résultats encourageants avaient été également enregistrés dans le domaine de la prévention de la transmission mère-enfant, qui s’appuie sur 129 sites opérationnels à travers tout le pays. M. Lamine a conclu en soulignant la nécessité pour le Niger de renforcer, grâce notamment à la participation accrue de la société civile, la chaîne d’approvisionnement en médicaments.
Mme MPHU RAMATLAPENG, Ministre de la santé et de la sécurité sociale du Lesotho, a souligné qu’avec un taux de prévalence de 23,2%, son pays était un des États les plus affectés par le VIH/sida au monde. Elle a constaté que la limitation des ressources dont disposent les pays en développement était une entrave à la réponse possible à la pandémie. Toutefois, elle a fait état des progrès considérables enregistrés par le Lesotho depuis 2005, grâce à un fort leadership au niveau politique le plus élevé. Elle a expliqué que son pays avait lancé un programme accéléré pour parvenir à l’accès universel en matière de prévention, de traitement, de soins et d’appui, d’abord en augmentant les ressources budgétaires allouées à cet objectif. En outre, elle a souligné la mise en œuvre renforcée d’une campagne de sensibilisation, l’augmentation du nombre de centres offrant des services de dépistage et de conseil, et le renforcement de la prévention de la transmission mère-enfant. S’agissant des soins et traitements, la Ministre de la santé du Lesotho a indiqué que la couverture antirétrovirale était passée de 10% à 25% au cours des deux dernières années. De plus, elle a fait observer que le nombre d’enfants qui bénéficient d’un traitement augmentait constamment et que le Lesotho avait adopté une politique nationale sur les orphelins et les enfants vulnérables afin de leur offrir de plus nombreux services. Toutefois, elle a admis que le Lesotho faisait encore face à de nombreux défis, dont le manque de ressources humaines dans le secteur de la santé, les progrès trop lents en ce qui concerne le changement des comportements, des lacunes dans la récolte de données et des défis de coordination entre toutes les parties prenantes. Mme Ramatlapeng a fait part de la détermination du Lesotho à intensifier ses efforts, notamment pour cibler les populations à risque et informer les jeunes. Elle a enfin indiqué qu’avec un taux de co-infection au VIH et à la tuberculose de 80%, les services à mettre à la disposition de la population dans ce domaine seraient renforcés.
M. CHRISTOS G. PATSALIDES, Ministre de la santé de Chypre, a indiqué que dans son pays, le taux de prévalence était extrêmement bas, puisqu’il est de 0,1% du total de la population. Depuis 1986 en effet, le Gouvernement chypriote a fait de la lutte contre la pandémie une de ses priorités. Des plans d’actions ont été lancés sans interruption depuis cette année là et sont régulièrement mis à jour en fonction des nouvelles connaissances acquises sur la nature de la maladie et sur les avancées technologiques mises au point pour la combattre, a-t-il expliqué. Un Comité national sur le VIH/sida a été mis en place conjointement avec la société civile et le secteur privé, afin de surveiller la situation et de venir en aide aux populations à risque. Par ailleurs, un Plan stratégique pour 2004-2008 contre le VIH/sida a permis de définir des objectifs qui engagent tous les secteurs de la société et du Gouvernement chypriotes, a poursuivi le Ministre. Enfin, l’élaboration de stratégies et d’actions nationales et leur mise en œuvre s’appuie sur la coopération du Ministère de la santé avec les principales organisations gouvernementales et non gouvernementales du pays, a conclu M. Patsalides.
M. SOCCOH KABIA, Ministre de la santé et de l’assainissement de la Sierra Leone, a indiqué qu’avec un taux de prévalence de 1,5%, la priorité de son pays est de maintenir cette tendance grâce à des programmes de sensibilisation et de prévention destinés principalement aux groupes vulnérables et à haut risque dont les jeunes gens de 15 à 24 ans. La Sierra Leone s’emploie aussi à faire baisser la transmission de la mère à l’enfant et à promouvoir la sécurité des transfusions sanguines. Mais la prévention ne suffit pas, a reconnu le Ministre, en attirant l’attention sur les efforts nationaux visant à ouvrir l’accès de toutes les personnes infectées à la thérapie antirétrovirale, grâce à un partenariat public-privé.
Dans ce domaine, a-t-il dit, les efforts sont compromis par la honte et la peur qui retiennent les personnes de réclamer d’accéder aux soins. C’est la raison pour laquelle, le Gouvernement a initié une loi sur la prévention et le contrôle du VIH/sida qui traite spécifiquement de la discrimination. Après l’adoption de la Déclaration politique, en 2006, la Sierra Leone a élaboré un plan stratégique national qui tient compte de la nature changeante de l’épidémie et tente de répondre aux besoins en matière de diagnostic, de conseils, de traitement et de contrôle de la maladie. Les plus grands alliés du VIH/sida, a conclu le Ministre, sont la pauvreté, l’ignorance et le manque d’éducation alors que ses plus grands ennemis sont l’information, la communication, l’éducation et le changement de comportement.
M. HUBERT A. MINNIS, Ministre de la santé et du développement social des Bahamas, a déclaré que 25 ans après la détection du premier cas de sida dans son pays, la prévalence du VIH/sida était passée de 18,4% à 8,8%. Il a noté qu’une des réussites les plus importantes du pays, dans la lutte contre le VIH/sida, avait été de réduire considérablement la transmission de la mère à l’enfant. Depuis 2003, aucune transmission n’a eu lieu chez les femmes qui ont reçu des traitements conformes au protocole, a-t-il ajouté. Il a aussi mis l’accent sur les tendances encourageantes en ce qui concerne la réduction des taux d’infection. Toutefois, il a constaté que les nouvelles infections étaient en augmentation chez les femmes entre 15 et 24 ans. Par ailleurs, il a admis qu’en dépit des avancées pour améliorer la qualité de vie des personnes infectées et malades, il existait encore des lacunes dans les programmes. Ainsi, le Ministre a souligné que la surveillance devait constituer une priorité tout comme l’augmentation du nombre de personnel de la santé qualifié. M. Minnis a dit qu’il faudrait trouver des moyens originaux pour assurer le financement adéquat et durable des programmes de lutte contre le VIH/sida, notamment en ce qui concerne le renforcement des filets de sécurité et le soutien aux enfants et aux familles. Enfin, il a rappelé qu’aucun pays ne pouvait combattre seul cette épidémie et a appelé la communauté internationale à s’unir et à partager les meilleures pratiques. Il a aussi estimé qu’il faudrait davantage de coopération technique entre pays développés et pays en développement, y compris le partage de l’expertise et le transfert des connaissances.
M. VASYL KNYAZEVICH, Ministre de la santé de l’Ukraine, a déclaré que le rapport national de l’Ukraine mettait en évidence les progrès accomplis par son pays dans la lutte contre le VIH/sida. Cela est tout particulièrement vrai des services de prévention mis en place au sein des populations à risque, a-t-il fait observer. Cependant, des préoccupations demeurent devant l’ampleur de la pandémie qui progresse rapidement, puisqu’elle touche déjà 1,63% de la population ukrainienne adulte, a dit le Ministre. Aussi, un Conseil de coordination sur le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose a été mis en place, sous la supervision personnelle du Président ukrainien. Ce Conseil aura pour tâche de conduire la réponse nationale à l’épidémie, a annoncé le Ministre.
M. EUSEBIO DEL CID PERALTA, Ministre de la santé publique et de l’assistance sociale du Guatemala, a déclaré que son pays s’était engagé à prendre les mesures nécessaires pour intensifier la réponse face au VIH/sida. Il a indiqué que toutes les parties prenantes du pays s’étaient unies pour renforcer leurs efforts et réagir à cette pandémie. Il a notamment souligné le partenariat du Gouvernement avec le secteur privé, en particulier les laboratoires. Il a aussi fait état des efforts de son pays pour améliorer la sensibilisation du public et l’éducation des jeunes en matière de VIH/sida. Le Ministre guatémaltèque de la santé publique a par ailleurs aussi passé en revue les lois en vigueur au Guatemala qui constituent le cadre des actions du pays contre le VIH/sida. Il a précisé que cette série de lois garantissait les droits humains des personnes vivant avec le VIH/sida notamment, encourageant l’information, ou encore assurant la protection des populations les plus vulnérables. Le Guatemala estime qu’il faut adopter une approche fondée sur les droits de l’Homme, a-t-il insisté. M. Peralta a enfin souligné que l’appui technique et financier de tous était nécessaire pour lutter efficacement contre le VIH/sida. Ce n’est qu’unis, avec un fort leadership politique, que l’on pourra éliminer cette pandémie, a-t-il conclu.
M. KESSILE S. TCHALA, Ministre de la santé du Bénin, a fait remarquer que son pays était passé d’une prévalence de 4,1% en 2001 à 2,1% en 2006. Soulignant le fort leadership politique, au plus au niveau, déployé dans la lutte contre le VIH/sida, il a affirmé que le Bénin avait développé une approche multidimensionnelle avec, entre autres, la création d’unités focales dans tous les ministères et institutions, l’accroissement des ressources budgétaires pour la lutte contre la pandémie et l’adoption de lois relatives à la protection des personnes vivant avec le VIH/sida. Il a souligné que la lutte contre la pandémie était devenue un vecteur de promotion de la santé et du développement sous tous les plans et avait permis une meilleure prise en charge de toutes les maladies au Bénin. Le Ministre a constaté que son pays était ainsi passé d’un taux de traitement de moins de 10% de personnes vivant avec le VIH/sida en 2002 à 60% en 2007, avec la gratuité de cette prise en charge depuis 2002. Toutefois, il a estimé que le Bénin n’était pas à l’abri d’une explosion de la pandémie si la réponse nationale n’était pas intensifiée. Dans cette optique, a-t-il expliqué, le Bénin s’est doté d’un nouveau cadre stratégique 2007-2011 axé sur la prévention. Il a précisé que le pays avait besoin d’un budget de 300 millions de dollars pour mettre en œuvre ce cadre. Il a déclaré qu’au plan international, la mobilisation des ressources devait être renforcée pour élargir les réponses nationales, notamment en Afrique subsaharienne.
M. RUDYARD SPENCER, Ministre de la santé et de l’environnement de la Jamaïque, s’est rallié à la déclaration faite par le Ministre de la santé d’Antigua-et-Barbuda au nom du Groupe des 77. Il a déclaré que son gouvernement a coordonné une réponse globale à la pandémie de VIH/sida au cours des deux dernières décennies en dépit de nombreux obstacles. Le taux de prévalence a diminué, la stigmatisation dont ont été victimes les groupes marginalisés est moindre et le taux de mortalité liée du sida a commencé à décliner. Le Ministre a déclaré que les défis auxquels son pays continu d’être confronté sont liés essentiellement à des comportements à risque qu’il est difficile de changer. Le risque résultant des maladies sexuellement transmissibles a été aggravé par l’accès à des messages au contenu explicitement sexuel. Le Ministre a fait remarquer qu’à ce jour, il y a encore peu de messages visant à sensibiliser l’opinion publique à une sexualité saine. Pour faire face à ce défi, la Jamaïque encourage les responsables locaux et nationaux à jouer des rôles modèles. La Jamaïque a également établi des plans visant à assurer l’accès universel aux soins et à des traitements appropriés au cours des quatre prochaines années et procède actuellement à la réforme de sa législation pour assurer la protection des droits de tous les Jamaïcains, quel que soit leur état de santé. À la lumière des restrictions budgétaires actuelles, notamment l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, la Jamaïque se félicite de l’assistance internationale continue qui lui permet de mettre en œuvre ses programmes de lutte contre le VIH/sida, tout en cherchant à intégrer la réponse au VIH/sida dans ses programmes de développement social et économique, visant notamment à éliminer la pauvreté.
M. DARKO ZIBERNA, Ministre de la santé de la Slovénie, qui intervenait au nom de l’Union européenne, a noté les progrès accomplis ces dernières années. Mais ces progrès sont inégaux à la fois entre les différents pays et au sein même des pays, a-t-il nuancé. Il a souligné que l’Union européenne demeurait pleinement engagée à l’égard de la réalisation des OMD, et notamment l’Objectif nº6 sur le VIH/sida. La réaction au VIH/sida est une priorité pour nous, au niveau intérieur comme à l’extérieur, a-t-il insisté. Le Ministre slovène de la santé a estimé que seule une approche globale pouvait permettre de renforcer la lutte contre le VIH/sida, comprenant l’accélération des efforts visant l’accès universel d’ici à 2010. Il a souligné que la prévention restait la pierre angulaire de toutes activités pour une approche globale. Sans la promotion des mesures de prévention et d’interventions ciblées pour les groupes vulnérables, l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui ne sera pas réalisé, a-t-il dit. Le Ministre a particulièrement insisté sur les groupes les plus à risque, dont les hommes ayant des relations avec d’autres hommes et les toxicomanes. Il a mis en avant la nécessité de promouvoir des pratiques telles que l’usage du préservatif et des mesures comme les programmes luttant contre la dépendance. Il s’est aussi inquiété de la féminisation de la pandémie et a reconnu que les inégalités entre les sexes ainsi que la violence contre les femmes augmentaient leur vulnérabilité face au VIH/sida. Par ailleurs, M. Ziberna s’est dit préoccupé par le nombre de nouvelles infections parmi les jeunes et a estimé qu’il fallait mieux les informer. Le Ministre s’est félicité que le taux de couverture antirétrovirale ait augmenté de 42% en 2007. Toutefois, il a estimé qu’il faudrait accélérer les efforts de couverture en ce qui concerne les gens infectés à la fois par le VIH et la tuberculose. Il a enfin indiqué que l’Union européenne était déterminée à renforcer les mécanismes financiers existant, dont le Fonds mondial, pour fournir des ressources prévisibles et durables à la lutte contre le VIH/sida.
Source : www.un.org
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