Une réelle délinquance se manifeste dans la circulation, selon le ministre des Transports
Le nombre de victimes d’accidents de la circulation, même si elle diminue (passant de 800 à 400 morts), reste élevé. Le ministre des Transports terrestres, Habib Sy, qui présidait hier le lancement de la septième semaine de la prévention routière a déploré la délinquance qui continue de se manifester dans la circulation routière.
La route continue de tuer au Sénégal. En effet, d’après le ministre des Transports terrestres, Habib Sy, et le président de la Fédération sénégalaise des sociétés d’assurances (Fssa) Mor Adj, le nombre de victimes de la circulation routière reste encore élevé. Même s’ils admettent que le nombre (de morts) lié aux accidents de la circulation est en régression depuis des années. Il est passé, d’après Mor Adj, de 800 en l’an 2000 à moins de 400. Et selon le ministre, citant les statistiques de la direction des Transports terrestres, tirées du Bulletin d’analyse des accidents corporels, au moins 350 personnes perdent la vie chaque année dans ces accidents et environ 2 100 autres s’en sortent annuellement avec des blessures.
Et, d’après Habib Sy, 85 % de ces accidents sont imputables à des facteurs humains. Toutes choses qui font dire au ministre, qui présidait hier la septième semaine de la prévention routière, qu’‘assurément une réelle délinquance continue de se manifester dans la circulation routière’. Selon lui, c’est l’imprudence et l’insouciance des conducteurs, les sanctions inappropriées de l’ancien code de la route, le non-respect des dispositions en vigueur, qui sont les principales causes de ce lourd bilan. Et pour lutter efficacement contre ce lourd fardeau à la fois humain et économique, les textes juridiques régissant le transport routier ont été actualisés depuis janvier 2004. Ces innovations, précise le ministre des Transports terrestres, portent d’abord sur la hausse de l’âge requis pour l’examen du permis de conduire pour le poids lourd et le transport en commun. Cet âge passe respectivement de 21 à 22 ans. Aussi, renseigne-t-il, le délai d’ajournement à l’examen du permis de conduire, après tout échec, est passé de huit jours à un mois, tant pour l’examen théorique que pour celui pratique. De plus, l’utilisation du téléphone portable par le conducteur, en circulation, est interdite. Et il est fait obligation pour les automobilistes de détenir deux triangles de signalisation ; sans compter la durée de validité du permis de conduire qui n’est plus permanente mais renouvelable. En effet, le ministre indique que les titulaires de permis de conduire, âgés de moins de 45 ans, doivent désormais renouveler leur permis tous les dix ans. Ceux dont l’âge est compris entre 45 et 55 ans doivent en faire autant tous les trois ans. Et pour ceux qui sont âgés de plus de 55 ans, ils sont invités à demander un renouvellement de leur permis tous les deux ans.
Enfin, les sanctions ne sont plus pénales ou pécuniaires, mais elles englobent les deux aspects à la fois. Cependant, ces nouvelles dispositions introduites depuis cinq ans n’ont pas freiné l’hécatombe. Le nombre de tués reste élevé. C’est pourquoi, le ministre Habib Sy, pour lutter contre la délinquance routière préconise une plus grande fermeté dans l’application des nouvelles dispositions du code de la route. De son côté, le président de la nouvelle prévention routière, Ibrahima Guèye, qui affirme que les automobilistes ont tendance à violer le code de la route, plaide lui aussi pour une application plus stricte de la loi envers les contrevenants. Car, selon lui, en dehors de la prévention, seules les sanctions pécuniaires et pénales permettent de dissuader les automobilistes.
Ch. G. DIENE
walfadjri