Les services en charge des routes s'emploient à rattraper les retards et à lancer dans les temps, les travaux à venir.
La réunion annuelle des services des routes s'est achevée vendredi au Centre international des conférences. Initié par le ministère de l'Équipement et des Transports, cet exercice permet aux responsables du département en charge des routes et à ceux des directions et services rattachés de dresser le bilan des réalisations de l'année qui s'achève et de programmer les actions futures. Elle s'est tenue cette année un peu plus tôt que d'habitude. Et sans y associer les transports. Cette innovation s'explique par de nombreuse lacunes constatées dans l'entretien routier que le département en charge des routes veut corriger.
L'année 2008 a été marquée par la fin des travaux de la route Didiéni-Diéma, le dernier tronçon d'interface qui garantit l'ouverture de notre pays par le nord vers les ports de Dakar et de Nouakchott. Les autres réalisations concernent la route Kita-Kati qui ouvre notre pays au port de Dakar par le sud, celle de Bamako-Bougouni, Bougouni-Yanfolila (lire l'Essor d'hier) et enfin la route Gao-Ansongo-Labbezanga.
Parallèlement de grands chantiers ont été lancés. Il s'agit notamment de la phase II du Programme sectoriel des transports et des travaux de construction de la route Bamako-Kangaba. D'ici la fin de l'année d'autres projets sont prévus : la construction des voies Bougouni-Sikasso, Bandiagara-Bankas-Koro-frontière du Burkina Faso, de la route Kayes- Bafoulabé en passant par Diamou et de la réfection de la route Sévaré-Gao.
2008 a aussi vu l'opérationnalisation des postes de péage-pesage. Cependant l'entretien des routes souffre d'une insuffisance chronique de ressources destinées à son financement et de difficultés de mobilisation de ces ressources. Cette situation créé un déphasage entre les programmes et l'exécution des travaux d'entretien.
"Les travaux prévus pour être exécutés au premier semestre, soit avant la saison des pluies le sont au second semestre pendant ou après les pluies et ceux du second semestre sont exécutés au premier semestre de l'année suivante", a ainsi constaté le ministre de l'Équipement et des Transports. "Nous avons innové cette année en tenant les présentes assises à la fin du 3è trimestre de l'année en cours pour permettre d'évacuer les actions en cours, d'arrêter le programme de l'année 2009 et de lancer les appels d'offres avant la fin de l'année pour que les travaux démarrent effectivement le 1er janvier 2009", a détaillé Ahmed Diane Semega à l'ouverture de la rencontre.
Pour 2009, l'entretien routier concerne les voies Kayes-Yélimané, Sévaré-Gao, Bamako-Kayes-Diboli, Bamako-Segou et Bamako-Koulikoro. Les routes Douentza-Tombouctou, Ansongo-Menaka-Anderamboucane, Koulouba-Kati, le pont de Kayes et des voies urbaines vont aussi être pris en compte dans le programme d'entretien routier 2009.
Ahmed Diane Semega a jugé que seule une politique volontariste de gestion du réseau routier basée sur des outils modernes de suivi, de programmation, de planification permettra de résoudre le déficit d'entretien routier et son corollaire de retards dans le paiement des prestataires.
Il a salué les efforts déployés par le gouvernement pour améliorer chaque année le niveau des ressources destinées à l'entretien des routes et souhaité qu'une attention particulière soit accordée à notre secteur privé qui fait son entrée dans l'entretien de nos routes.
Le problème de la sécurité routière a été aussi abordé par les participants. Dans le cadre de la semaine nationale de la sécurité routière, un accent sera mis sur la problématique des engins à deux roues, a annoncé le ministre Semega.
Les participants ont fait le point de l'exécution des résolutions de la précédente réunion, du rapport d'activités et de l'exécution financière du programme routier sur le BSI et le budget ordinaire, du projet de budget et de l'exécution du financement de l'entretien routier au titre de l'année 2008. Ils ont mesuré les progrès dans l'installation du système de péage/pesage.
Plusieurs recommandations relatives notamment au renforcement des capacités des services déconcentrés afin de promouvoir le développement du secteur, ont sanctionné les travaux.
Les participants ont ainsi souhaité que, pour l'entretien, la priorité soit accordée aux routes sur lesquelles sont installés les postes de péage et pesage, la mise en place d'un fonds d'études routières, la prise en compte des informations météorologiques dans les projets routiers et la dotation de la Cellule des travaux routiers d'urgence (Cetru) de moyens de liaison.
Le budget de l'entretien routier au titre de l'année 2009 a été arrêté à 14 milliards Fcfa contre 13 milliards en 2008.
Be COULIBALY
l'Essor n°16294 du - 2008-10-03 08:00:00
http://www.essor.gov.ml/sem/cgi-bin/view_article.pl?id=20138