Le fleuve Sénégal a dépassé dimanche matin la cote d'alerte de 10 mètres à Bakel (est), station où elle a atteint 10,34 mètres, a révélé lundi à l'Aps Nouha Ndiaye du Service hydrologique de la ville. Selon M. Ndiaye, à Matam, la cote de 8,2 m est atteinte et, tout le long du fleuve, il est noté une crue naturelle alors que cette zone avait l'habitude de subir une crue superficielle venant des lâchages du barrage de Manantali. Cet apport d'eau vient de la Falémé avec ses affluents que sont le Bakhoye et le Bafing du Mali, qui s'ajoutent à ceux du Kharakhoré et du Kholimbiné dite la grande mare de la Mauritanie.
Présentement, les parcelles de la Saed sont inondées dans la commune de Bakel comme c'est le cas pour les exploitations de la Sonader à Gourèye, en Mauritanie. Il n’y a que les périmètres irrigués et les champs de cultures qui sont inondés au niveau du fleuve et les grandes agglomérations comme Diawara, Tuabou, Kounghany et Aroundou sont du coup menacées par les risques d'inondation, a dit le technicien. Il a souligné les inquiétudes des populations dont certaines doivent faire face aux gros étangs d'eau au niveau des habitations et expriment le besoin de les évacuer.
Le responsable régional de la brigade de l'Hydrologie de Tambacounda, Djibril Sokhna, a relevé qu'il faut 21 jours pour que la cote d'alerte constatée à Bakel puisse atteindre Saint-Louis (nord est) à l'embouchure du fleuve. M. Sokhna a révélé que pour réguler le fleuve Gambie qui a atteint 3,40 mètres, loin de la cote d'alerte de 5 mètres, il est prévu à l'horizon 2008-2010 un projet hydro-électrique de Sambagalou (30 km de la commune de Kédougou, sud est). Ce barrage va occasionner la mise en place d'un plan de délocalisation de huit villages, dont trois en territoire sénégalais, les autres en Guinée.
Source: Agence de Presse Sénégalaise (Aps)