PARIS (Reuters) - Un Malien de 38 ans est mort lundi soir près de Paris après avoir reçu deux tirs de Taser tirés par des policiers qui tentaient de le maîtriser lors d'une interpellation, a-t-on appris mardi à la préfecture de police. Ce pistolet à impulsion électrique, censé permettre de maîtriser des personnes sans risque mortel, envoie des "dards" qui propagent une forte décharge. L'arme a obtenu un agrément officiel pour équiper police, gendarmerie et police municipale, mais elle est au centre d'une polémique depuis plusieurs années. L'intervention de lundi s'est déroulée à Colombes (Hauts-de-Seine), où les policiers avaient été appelés pour mettre fin à une dispute entre deux hommes. Un Malien en situation irrégulière, auteur présumé de l'agression, s'est, selon le récit des policiers, enfui au 12e étage de l'immeuble où les policiers ont fait usage du Taser. La préfecture raconte qu'il n'est pas tombé et a blessé quatre policiers à l'aide d'un marteau avant de se libérer des liens aux pieds qui l'entravaient. Enfin immobilisé, il a succombé à un malaise après avoir été transporté en bas de l'immeuble.
Une autopsie va être ordonnée, précise la préfecture. Le Taser, commercialisé en France par SMP Technologies, est très critiqué par Amnesty international, qui assure que cette arme met en danger de mort des personnes vulnérables comme les cardiaques, les drogués et les femmes enceintes.
L'organisation parle de centaines de morts aux Etats-Unis.
Ces accusations ont été relayées en France par Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste.
Sept personnes, dont le patron de SMP, la société qui commercialise en France le Taser, ont été mises en examen en 2008 pour avoir organisé en 2006 et 2007 une surveillance et une collecte illicite de données personnelles sur Olivier Besancenot et sa compagne.
Nicolas Bertin et Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse