Source: AFP (Katell PRIGENT)
Les policiers ont été mis hors de cause dans la mort de deux adolescents à Villiers-le-Bel en 2007, après une collision entre leur voiture et la moto conduite par ces jeunes, mais l'avocat des familles, qui vont faire appel, plaide pour des responsabilités partagées.
La juge d'instruction, Magalie Tabareau, en charge du dossier a rendu vendredi 23 octobre une ordonnance de non-lieu, selon une source judiciaire qui a confirmé à l'AFP que "les deux policiers et surtout le chauffeur sont mis hors de cause".
La collision entre le véhicule des policiers et la moto des adolescents avait coûté la mort à Mushin et Lakamy (qui se prononce Laramy), âgés de 15 et 16 ans.
Le juge d'instruction a suivi le réquisitoire de la procureur de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry. "Les jeunes circulaient sur une moto qui n'était pas destinée à la route, dépourvue de freins et d'éclairage, sans casques et ils étaient tributaires de la priorité", avait déclaré à l'AFP la procureure le 12 octobre après avoir requis un non-lieu.
"L'ordonnance de non-lieu reprend ces arguments", a précisé une source proche du dossier, ajoutant que les "adolescents roulaient plus de 15 km/h au dessus des 50 km/h réglementaires".
Pour l'avocat des familles des adolescents, Me Jean-Pierre Mignard, l'ordonnance de non-lieu est vécue comme un "camouflet". L'avocat plaide depuis le début de l'enquête pour un "homicide involontaire" avec "sur le plan civil, un partage des responsabilités".
"La juge d'instruction, comme la procureure, considère que la moto des adolescents est la cause exclusive de l'accident. Elle écarte toute responsabilité du véhicule, nonobstant la vitesse de franchissement du carrefour", a expliqué l'avocat.
"Elle ne répond pas à l'argument qui est l'absence de gyrophare et d'avertisseur du véhicule de police", a-t-il ajouté.
L'avocat des familles s'appuie sur l'enquête qui révèle que "la voiture était en phase d'accélération. Elle roulait à 59 km/h une seconde avant la collision et elle roule à 64 km/h au moment de la collision".
Me Mignard rappelle alors que "tout véhicule prioritaire doit signaler sa présence" par des "gyrophares ou un avertisseur".
Les familles de Mushin et Lakamy ont donc annoncé par l'intermédiaire de leur avocat qu'elles feraient appel de cette ordonnance devant la cour d'appel de Versailles.
Le 25 novembre 2007, le drame avait provoqué deux jours de violences entre jeunes et forces de l'ordre.
Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d'armes à feu, un commissaire roué de coups, des bâtiments publics et des commerces détruits.
L'annonce du non-lieu intervient le jour de l'ouverture du procès en appel à Versailles de trois jeunes accusés de caillassage des forces de l'ordre, en réunion et avec guet-apens lors des violence de novembre 2007.
Ils avaient été condamnés en première instance à des peines allant de un à trois ans de prison par le tribunal de Pontoise. Lundi, l'avocat général a requis la confirmation de ces peines.
"Si ils veulent qu'on les respecte, il faut qu'ils nous respectent aussi", a déclaré en réaction à l'annonce du non-lieu, Cécile, la soeur d'un des prévenus accusé de caillassage. "Il suffit qu'on soit policier, qu'on ait une arme et on a droit à tout. Nous, on vit dans une cité et on n'a droit à rien", a-t-elle ajouté.
Cinq autres personnes doivent encore passer devant les assises dans le volet des tirs par arme à feu. S'agissant des informations judiciaires ouvertes pour le tabassage du commissaire Jean-François Illy, l'instruction est toujours en cours.
Pour l'avocat des familles des adolescents, Me Jean-Pierre Mignard, l'ordonnance de non-lieu est vécue comme un "camouflet". L'avocat plaide depuis le début de l'enquête pour un "homicide involontaire" avec "sur le plan civil, un partage des responsabilités".
"La juge d'instruction, comme la procureure, considère que la moto des adolescents est la cause exclusive de l'accident. Elle écarte toute responsabilité du véhicule, nonobstant la vitesse de franchissement du carrefour", a expliqué l'avocat.
"Elle ne répond pas à l'argument qui est l'absence de gyrophare et d'avertisseur du véhicule de police", a-t-il ajouté.
L'avocat des familles s'appuie sur l'enquête qui révèle que "la voiture était en phase d'accélération. Elle roulait à 59 km/h une seconde avant la collision et elle roule à 64 km/h au moment de la collision".
Me Mignard rappelle alors que "tout véhicule prioritaire doit signaler sa présence" par des "gyrophares ou un avertisseur".
Les familles de Mushin et Lakamy ont donc annoncé par l'intermédiaire de leur avocat qu'elles feraient appel de cette ordonnance devant la cour d'appel de Versailles.
Le 25 novembre 2007, le drame avait provoqué deux jours de violences entre jeunes et forces de l'ordre.
Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d'armes à feu, un commissaire roué de coups, des bâtiments publics et des commerces détruits.
L'annonce du non-lieu intervient le jour de l'ouverture du procès en appel à Versailles de trois jeunes accusés de caillassage des forces de l'ordre, en réunion et avec guet-apens lors des violence de novembre 2007.
Ils avaient été condamnés en première instance à des peines allant de un à trois ans de prison par le tribunal de Pontoise. Lundi, l'avocat général a requis la confirmation de ces peines.
"Si ils veulent qu'on les respecte, il faut qu'ils nous respectent aussi", a déclaré en réaction à l'annonce du non-lieu, Cécile, la soeur d'un des prévenus accusé de caillassage. "Il suffit qu'on soit policier, qu'on ait une arme et on a droit à tout. Nous, on vit dans une cité et on n'a droit à rien", a-t-elle ajouté.
Cinq autres personnes doivent encore passer devant les assises dans le volet des tirs par arme à feu. S'agissant des informations judiciaires ouvertes pour le tabassage du commissaire Jean-François Illy, l'instruction est toujours en cours.
AFP (Katell PRIGENT)