Mes chers compatriotes,
Demain, 4 avril 2013, nous célébrons, à l’unisson, le 53e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale.
Je suis heureux d’adresser à chacun de vous mes chaleureuses félicitations.
Cette année encore, j’ai souhaité que notre fête nationale, en gardant toute la dignité et la solennité requises, se déroule de manière sobre, en attendant de revenir, à partir de l’année prochaine, au défilé civil et militaire habituel.
Je présiderai donc, comme l’année dernière, une cérémonie de prise d’armes à la Place de l’indépendance.
La fête nationale évoque d’abord le souvenir impérissable de nos Résistants ; héros connus ou anonymes, qui ont sacrifié leur vie pour la sauvegarde de notre liberté. Nous leur devons reconnaissance et gratitude.
Au nom de la Nation, je vous rends hommage, chers anciens combattants. Je vous renouvelle mes sentiments d’affection et d’admiration, pour la contribution décisive que vous avez apportée à la défense du monde libre, prélude à la décolonisation.
La fête nationale est aussi, par excellence, celle de nos vaillantes Forces Armées.
Officiers, Sous Officiers et militaires du rang, je vous salue. Je vous renouvelle ma confiance et vous redis la fierté de la Nation, pour votre attachement aux valeurs de disponibilité, de rigueur et de discipline, caractéristiques du soldat sénégalais, qui contribuent au rayonnement international de notre pays.
Je salue particulièrement ceux, parmi vous, actuellement engagés en opérations et qui exécutent des missions risquées, au service de la Nation et de la paix en Afrique et dans le monde.
J’ai une pensée particulière pour les blessés, et leur exprime toute ma compassion. La Nation vous est reconnaissante et comme je l’ai déjà indiqué, l’Etat poursuivra l’indemnisation des invalides de guerre à hauteur de dix millions de FCFA.
Le même montant sera versé aux familles de soldats décédés au combat.
Cette dernière mesure prend effet à compter du mois d’avril 2012.
Face aux nouveaux paradigmes sécuritaires, je tiens à ce que notre Armée reste toujours dans les meilleures dispositions morales et matérielles, afin de remplir efficacement ses missions.
Comme toujours, cette fête, par la joie et l’espérance qu’elle porte, est celle de la jeunesse sénégalaise, dynamique et animée du désir ardent de servir son pays.
Cette année, la fête de l’indépendance s’inscrit sous le thème de la « Contribution des Forces de Défense et de Sécurité dans la redynamisation de l’esprit civique ».
Je m’en réjouis particulièrement, parce que c’est le sens que j’ai moi-même voulu donner à la cérémonie mensuelle de levée des couleurs au Palais de la République.
Et je suis heureux de savoir qu’à l’Ecole et dans d’autres Services publics, cet acte d’allégeance au Drapeau national, expression achevée du sentiment civique, renaît et contribue à la nécessaire restauration des valeurs républicaines et citoyennes.
La pratique de ces valeurs est essentielle, mes chers compatriotes, pour fortifier les symboles que nous avons en partage et qui nous rassemblent : l’Etat, la République, la Nation et le bien commun.
Ainsi ferons-nous de l’idéal du « commun vouloir de vie commune », le fondement de la cohésion nationale, dans notre marche vers le même destin.
C’est pourquoi, mes chers compatriotes, je poursuis résolument les négociations pour que la paix tant désirée en région naturelle de Casamance, revienne, enfin, et lui redonne tout l’éclat de sa beauté.
Le défi de la bonne gouvernance reste également au cœur de mes préoccupations.
A l’épreuve des faits, je suis encore plus déterminé à édifier la Nation sur son patrimoine et à en assurer la protection.
La bonne gouvernance est partie intégrante de la démocratie. Nous sommes dans une phase de rupture et de transition vers un Sénégal nouveau.
Et ce Sénégal nouveau, exige un état d’esprit nouveau ; une conscience nouvelle.
L’Etat de droit que nous sommes en train de bâtir induit l’équité et l’obligation de rendre compte, pour créer un environnement de confiance et de transparence propice à l’investissement, à l’activité économique et à la génération d’emplois.
Il a pour finalité de garantir la sacralité du bien public, d’instaurer une plus grande justice sociale, de promouvoir l’égalité des chances et de récompenser le mérite.
Mon ambition, c’est de donner à chaque enfant de ce pays la possibilité de s’instruire, de vivre décemment et de réaliser son rêve.
Voilà pourquoi la qualité de l’éducation et de la formation me tient à cœur, pour que le savoir et le savoir faire restituent à l’Ecole sa vocation de façonnement de la personne humaine et de sa promotion sociale.
C’est à cet objectif que répond le système novateur d’évaluation dans l’éducation de base à partir de 2014, la nouvelle politique d’édition de manuels scolaires, les projets d’Universités du Sine Saloum et de Sébikotane et la création de Centres de Recherches et d’Essai à Ouakam et Louga.
En outre, le Programme de renforcement des infrastructures pédagogiques se poursuit, y compris pour les Daaras modernes ; les financements étant déjà obtenus. Je présiderai prochainement un Conseil présidentiel sur les Daaras et la situation de talibés, avec la participation de tous les acteurs concernés : les familles religieuses, les Maîtres coraniques, les partenaires techniques et financiers et la société civile.
Concernant les revendications syndicales, le Gouvernement reste entièrement disposé au dialogue.
Je saisis l’occasion pour saluer la persévérance d’enseignants et de parents dévoués à la cause de l’éducation, malgré des conditions parfois précaires ; à l’instar du CEM de la Communauté rurale de Badion, dans le Département de Médina Yoro Foullah.
Voilà un Etablissement constitué d’abris provisoires depuis 2009, et qui a pourtant réalisé un taux de réussite exceptionnel de 100% à l’examen du BFEM en 2012.
Et lorsqu’il a été dévasté par un incendie en février dernier, les parents se sont immédiatement mobilisés pour le remettre en l’état, sans attendre l’intervention du Gouvernement.
Le CEM sera construit cette année, selon les normes.
Je sais que des exemples comme Badion, il y en a sûrement dans d’autres localités du pays. Ce quidoit nous inciter à une vision plus solidaire de nos priorités et de leur traitement.
Mes Chers compatriotes,
Tout comme l’éducation et la formation, l’emploi des jeunes mobilise en permanence le Gouvernement. Je sais combien la quête de l’emploi est légitime et pressante.
L’engouement suscité par l’offre de 5 500emplois dans la fonction publique en est une illustration.
En plus des 10. 000 emplois qui seront générés par l’Agence nationale de sécurité de proximité et d’une ligne de garantie de 10 milliards pour des activités génératrices de revenus en faveur des femmes et des jeunes filles. Un financement de 17 milliards sera destiné à la création d’emplois non salariés pour les jeunes.
Dans le traitement de la question du chômage des jeunes, nous allons vers une nouvelle approche qui vise à :
- rationnaliser les structures de promotion de l’emploi ;
- mettre en cohérence la formation professionnelle et les besoins du marché ;
- mieux encadrer les fermes agricoles ;
- et assurer une meilleure collecte des données statistiques sur l’offre et la demande d’emplois.
De plus, en partenariat avec le patronat, le Gouvernement engagera sans délai un processus de concertation nationale sur l’emploi des jeunes.
S’agissant du monde rural, je me réjouis du bon déroulement de la campagne agricole, en particulier de l’augmentation des revenus des paysans. Le kilogramme d’arachides s’est vendu jusqu’à plus de 250 FCFA cette année, pour un prix initial fixé à 190 FCFA.
Avec son important potentiel en matière d’agriculture, d’élevage et de pêche, le monde rural est un puissant générateur d’activités économiques et d’emplois, pour autant qu’il soit adéquatement équipé et encadré.
Et c’est à cette révolution agricole que le Gouvernement travaille au quotidien.
Ainsi, l’acquisition de nouveaux matériels pour l’agriculture et l’élevage, que j’avais annoncée dans mon message du Nouvel an, est en bonne voie. Le pour un montant de 42,5 milliards de FCFA.
Le Gouvernement mènera les consultations nécessaires avec les acteurs concernés pour définir les modalités d’accès à ces équipements.
Ensuite, pour donner un nouvel élan aux producteurs, l’Etat a intégralement payé les dettes héritées des deux précédentes campagnes agricoles, pour un total de 13 milliards de FCFA.
Enfin, la mise en place des Pôles agro pastoraux, qui porteront la dynamique de notre Révolution agricole, fera prochainement l’objet d’un Conseil Présidentiel sur l’Agriculture et la sécurité alimentaire.
Concernant l’hydraulique, le programme de 33.000 branchements sociaux en milieu urbain et d’installation de 75 forages en zone rurale se poursuit.
En même temps, nous devons accélérer l’interconnexion du pays et le désenclavement de certaines zones pour améliorer le mouvement des personnes et des biens.
Sur l’ensemble du territoire national, 17 projets d’infrastructures routières et autres ouvrages, notamment des ponts, seront livrés au cours de l’année.
D’autres projets, à forte intensité de main d’œuvre, dont ceux du Millénium Challenge Corporation, et des pistes rurales, sont à différentes phases de réalisation.
Nos efforts portent également sur le règlement durable de la question de l’énergie.
En effet, notre système de production et de distribution d’électricité reste trop cher pour l’Etat et les consommateurs. Le coût du kilowatt/heure varie actuellement entre 170 à 190 FCFA. Nous voulons le ramener à un prix variant entre 60 et 80 FCFA maximum.
En conséquence, le Gouvernement a défini une nouvelle approche dans un Plan stratégique sur cinq ans.
L’objectif est d’accroitre la production d’électricité par l’installation de centrales moins coûteuses, qui fonctionnent au gaz, au charbon et au solaire.
Le premier Accord pour l’implantation prochaine d’une centrale solaire à Tambacounda a déjà été signé.
Un autre Accord suivra au cours de ce mois d’avril. Il concerne un vaste programme de 71.000 lampadaires pour l’éclairage au solaire de voies et édifices publics à travers le territoire national.
En même temps, le programme d’électrification de 373 villages se poursuit.
S’agissant de la vocation minière de notre pays, je suis heureux d’annoncer qu’elle se confirme, avec l’Accord novateur que le Gouvernement vient de conclure. Cet Accord donne une plus grande envergure à l’exploitation de la mine d’or de Sabodola.
Et pour la première fois, dans un tel Accord nous avons obtenu qu’une partie de l’or de Sabodola soit commercialisée sur le marché national, pour diversifier les sources d’approvisionnement de la filière et générer de nouvelles activités ; notamment pour nos bijoutiers, dont l’art et le talent sont reconnus jusqu’au-delà de nos frontières.
Mes chers compatriotes,
Ce soir, alors que nous fêtons les 53 ans d’indépendance de notre pays, nous pouvons être fiers du chemin parcouru.
Nous avons consolidé les fondements de la Nation héritée de nos anciens ; édifié sur des bases stables, un Etat et des Institutions modernes ; bâti une démocratie majeure et apaisée. Et notre diplomatie, dynamique et performante, est respectée à travers le monde.
Ce soir, forts de ces acquis, regardons surtout l’avenir avec confiance, et prenons la juste mesure des efforts qu’il nous faut consentir pour enrichir notre héritage commun.
Nous le ferons en respectant le pacte qui nous lie, et en transmettant à nos enfants le désir de vivre ensemble, la fierté d’être sénégalais, la fidélité à la République et la force de défendre cette Nation.
Cette mission qui nous engage solidairement doit êtreaudessus detoutes nos ambitions personnelles réunies, si nous voulons rester dignes du legs des ancêtres et mériter la gratitude des générations futures.
Et c’est à cela que je vous invite, mes chers compatriotes ; au nom de notre histoire partagée, au nom des valeurs qui nous rassemblent ; et au nom de notre destin commun, pour que vive le Sénégal, debout, et en marche vers le progrès, dans une Afrique unie et prospère.
Bonsoir et bonne fête de l’indépendance.