Le foyer de la Commanderie, Paris 19ème: Le combat des résidents
[Cet article est publié en hommage à Nabakha KAMARA qui a passé toute sa vie à lutter pour les droits des résidents de ce foyer et qui nous a quitté le 10 juillet 2010. Que la terre lui soit légère.]
Les pouvoirs publics se décident enfin à intervenir : en 2001 la Sonacotra, société d’économie mixte, rachète le foyer et la réhabilitation est décidée.
Les résidents protestent et demandent que des solutions soient trouvées.
La Ville promet la mise en place d’une mosquée associative à la Porte de la Villette à quelques centaines de mètres du foyer.
Un village dirréductibles Gaulois du Mali
En pleine nuit, Daniel passe devant un campement de travailleurs sans-papiers, installé Porte des Lilas, à Paris. « Venez manger avec nous… ». Au carrefour de la Porte des Lilas, à Paris, face au Mac Do, il y a depuis le 12 octobre de l’année dernière, un piquet de grève tenu par des travailleurs sans papiers que sont : Mohamed, Moussa, Mamadou… Ils sont d’origine malienne de l’ethnie « soninké » et sont à l’image de nombreux autres hommes que l’on nomme étrangers ou immigrés. Ils ont quitté un village, une ville, un pays, famille et amis ; pour une vie à la dure, comme celle que mes parents sont venus trouver. Pour des boulots, difficiles et pénibles, usants. Ces hommes se sont mis en grève, pour obtenir la régularisation de leur situation. Ils occupent un bout de chantier du tramway et y ont installé un campement, entouré de barrières où sont attachées des banderoles explicatives ou revendicatives. Ils sont soutenus matériellement par des syndicats, des maires et des habitants du quartier. J’ai découvert l’endroit en pleine nuit, à 4 heures du matin alors qu’avec Maryse, on distribuait des couvertures et autres sacs de couchage pour qu’ils se protègent du froid de la rue. Après avoir pris lecture des banderoles, nous sommes entrés dans ce petit village pour leur donner ce que nous avions avec nous. Etonné de nous voir, ils nous ont proposé de nous réchauffer autour d’un thé, nous ont fait part de leur situation, et ont refusé notre générosité déjà précédée par celle des habitants du coin. C’est assez extraordinaire de passer des moments sous la grande tente. Partager des bouts de vie en toute simplicité. Partager un thé, ou un repas tous installés autour d’un grand plat avec nos fourchettes à cinq doigts. Ils luttent pour améliorer leurs conditions, et contre la fatalité. Il y a parmi ces ouvriers un fort taux d’analphabétisme.
SANS- PAPIERS : La France durcit davantage les conditions dentrée
La France va encore durcir les conditions d’entrée sur son territoire, faciliter l’éloignement des sans-papiers, et renforcer sa politique d’"immigration choisie", selon un projet de loi présenté hier en Conseil des ministres. Ce projet de loi, le cinquième sur l’entrée et le séjour des étrangers en sept ans, fait suite au désaveu infligé par des juges au ministre de l’Immigration Eric Besson. En janvier, 123 Kurdes syriens, débarqués illégalement sur l’île méditerranéenne de Corse et conduits dans divers centres de rétention du pays, avaient été remis en liberté. Des juges d’instruction avaient mis en cause la légalité de leur privation de liberté. Transposition dans le droit français de trois directives européennes, le nouveau dispositif prévoit la création d’une zone d’attente temporaire quand un groupe d’étrangers a franchi la frontière en dehors d’un point de contrôleL’existence d’une telle zone aurait permis d’y maintenir les 123 Kurdes de Syrie. La France compte depuis 1992 une cinquantaine de zones d’attente permanentes. Un étranger entré clandestinement y est "maintenu", le temps qu’il décide de repartir où, le cas échéant, le temps que les autorités s’assurent du bien fondé d’une demande d’asile. Portant de 30 à 45 jours la durée de rétention des étrangers expulsables, le texte prévoit la possibilité d’assortir l’expulsion d’une interdiction de retour sur le territoire français pour une durée pouvant aller jusqu’à trois ans.Plusieurs associations françaises ont dénoncé dans une tribune au Monde cette "double peine" dont on "sait déjà qu’elle n’aura d’autre effet que de créer et de perpétuer des situations de précarité, aussi kafkaïennes que dramatiques pour les personnes et leur entourage".Autre signe de durcissement de la loi : même en possession d’un visa en cours de validité, un étranger peut être reconduit à la frontière s’il présente une menace pour l’ordre public.
Immigration : La première "journée sans immigrés" mobilise surtout à Paris et en Italie
La première "Journée sans immigrés", un nouveau mode d’action consistant à se "retirer" de la vie économique pour montrer l’apport de l’immigration, a mobilisé lundi des centaines de personnes à Paris et a suscité de multiples initiatives en Italie. Des personnes participent à un rassemblement sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris, le 1 mars 2010, dans le cadre de la "Journée sans immigrés". De 12H00 à 14H00, le parvis de l’hôtel de ville à Paris, a été la scène de débats, d’histoires familiales partagées, de musique, d’échanges entre plusieurs centaines de personnes d’horizons différents se reconnaissant dans un refus de stigmatisation de l’immigration. Chefs d’entreprise et cadres d’origine étrangère, étudiants d’Europe de l’Est, militants du collectif "24H00 sans nous" ou collectifs de sans-papiers ont martelé leur "ras-le-bol de l’instrumentalisation politique de l’immigration". "Le message des citoyens qui sont ici est clair", résume Alexandre Mesin, jeune ingénieur venu en compagnie de sa femme Weiwei, née en France de parents chinois, "nous en avons marre d’entendre parler de l’immigration comme d’une menace et non comme une richesse". "La France ne serait rien sans ses immigrés", renchérit Rym Cherifa, 24 ans, styliste d’origine marocaine. "Ce rassemblement réveille le vivre-ensemble". Le collectif, lancé en juin dernier, a calqué l’idée de boycott économique (24H00 sans consommation et sans travailler) sur un vaste mouvement de protestation mené par les Latinos-Américains aux Etats-Unis en 2006 contre la politique d’immigration. Le "déclic" de la quinzaine de personnes à l’origine du mouvement a été provoqué par les propos lancés par Brice Hortefeux à un jeune militant d’origine maghrébine lors de dernière université d’été de l’UMP. La date du 1er mars a été choisie car elle marque le cinquième anniversaire de l’entrée en vigueur du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), qui instaurait une immigration "choisie" sur des critères économiques.