‘Migration et mondialisation : enjeux actuels et défis futurs’, tel est le thème du Symposium international qui se tiendra à Dakar du 18 au 20 novembre 2009. Cet évènement scientifique de grande envergure sera une occasion pour les spécialistes de la question de cerner tous les contours du phénomène migratoire. Traiter l’information sur les migrations autrement que dans ses aspects tragico-sensationnels du fait de la migration clandestine, c’est ce que préconise Moustapha Guèye, enseignant au Cesti et chargé du volet communication du Symposium international sur le thème : ‘Migration et mondialisation : enjeux actuels et défis futurs’ qui se tiendra à Dakar du 18 au 20 novembre 2009. Le spécialiste en Iec s’exprimait dans les locaux de l’Ipdsr, lors de la Journée de sensibilisation sur les nouveaux enjeux et les défis futurs des migrations. La migration internationale se généralise. En conséquence, elle influence aussi bien le vécu quotidien des populations que la prise de décision politique dans les grandes institutions nationales et internationales. On assiste à une diversification des zones de départ et des espaces de destination. Selon le président du comité scientifique de cette rencontre de Dakar, l’Afrique a été un peu déconnectée de la mondialisation avec un poids de moins de 3 % du commerce mondial. Mais avec le phénomène migratoire, elle se place au cœur de cette mondialisation, d’où la pertinence de ce thème. Les migrants ne représentent que 3 % de la population mondiale, mais leur interrelation avec le développement économique et social est révélatrice de changements complexes. Ces mutations touchent aussi bien le politique que l’institutionnel. Elles sont à l’origine de recomposition sur le plan démographique, social, territorial et culturel avec des bouleversements en matière de santé et des droits humains. C’est pourquoi, neuf thématiques sont inscrites à l’ordre du jour du symposium de novembre 2009. Les spécialistes vont se pencher sur les problèmes de méthodes, d’observation et de mesure des migrations avant d’entamer les changements démographiques et les mutations politiques et sociales liés au phénomène de migration.
Les sans-papiers victimes de guets-apens
Immigration . Après le Crédit lyonnais, des agents de Pôle emploi et de l’URSSAF sont accusés d’avoir tendu des souricières pour arrêter des étrangers en situation irrégulière.
« Je ne pense pas que ce soit dans nos obligations de tendre des pièges à nos clients sans papiers. » Ironique, Chantal Lamy, de la CGT LCL (ex-Crédit lyonnais), n’en est pas moins outrée. Au début du mois, certains de ses collègues ont tendu un véritable guet-apens à un client en situation irrégulière (lire l’Humanité du 14 août).
Convoqué dans son agence d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour récupérer sa Carte bleue, Mamadou, client de la banque depuis huit ans, s’est retrouvé face aux forces de l’ordre venues l’arrêter. Après cinq jours de rétention à Bobigny, ce Malien de trente-trois ans a été libéré par le juge des libertés pour « interpellation déloyale ». « On a un certain nombre d’obli- gations légales, précise Chantal Lamy. C’est une chose de refuser d’effectuer une opération faute de papiers en règle. Mais c’en est une autre de dresser une souricière. » Le syndicat demande à la direction de LCL de « s’engager à donner des instructions fermes pour que de tels comportements ne se reproduisent plus ».
Itinéraire de femmes peules en France - les premières migrantes sénégalaises
Mme Diallo Kadiata et Mme Aïssata Dieng.
Jeunesse au Sénégal : Mme Kadiata :
Je suis née au Sénégal en 1959, dans un petit village du sud-est, situé à côté de Bakel. Nous étions au bord du fleuve Sénégal, qui marque la frontière avec la Mauritanie. Á l'époque, les maisons étaient construites en terre avec un toit de paille mais maintenant, c'est un village superbe, très touristique, où tout est fait en terrasse. C'est magnifique ! Il y a plein d'animaux : des vaches, des moutons…Mon nom de jeune fille, c'est-à-dire le nom de mon père, n'est pas Kadiata mais Boli. Il était chef du village. C'est en fait mon arrière grand-père qui l'a bâti. En dehors de sa fonction de chef, mon père était agriculteur. Il s'occupait de ses animaux. Nous sommes très nombreux dans la famille ! Á l'origine, mon arrière grand-père est venu avec sa femme et maintenant, nous sommes des centaines ! Mon père avait deux femmes. Avec ma mère, il a eu trois filles et un garçon. Nous sommes donc quatre frères et sœurs. Mais de l'autre côté, ils sont sept : trois garçons et quatre filles. Nous avons tous reçu la même éducation, même si certains sont allés à l'école et pas d'autres. Dans le village, l'école n'a été construite qu'il y a vingt ans. Ceux qui comme moi sont nés bien avant n'ont donc pas pu la fréquenter. Par contre, je suis allée à l'école coranique. On y apprenait à lire et écrire le Coran, à faire les prières. Les petites filles et les petits garçons y étaient mélangés. Jeunes, nous étions toujours ensemble. Ce ne n'est qu'après, vers quatorze quinze ans, que nous étions séparés.
Dans la peau d'un migrant en route vers l'Europe
Dans le contexte de l’aggravation de la crise économique mondiale en Afrique et du durcissement de la politique migratoire européenne, Serge Daniel, correspondant de Radio France International (RFI) en poste à Bamako au Mali, a mené une enquête de terrain passionnante de 2004 à 2008 sur les migrations des Africains en route vers l’Europe. Il a voyagé, vécu et échangé longuement avec les candidats à l’immigration "outre-mer" . Il a ainsi pu recueillir leurs espoirs, motivations, désillusions et réussites.
Qui sont ces Africains qui tentent de rejoindre l’Europe ? D’où viennent-ils ? Quelles sont leurs trajectoires ? Comment déjouent-ils les contrôles imposés par les administrations – locales, nationales et de plus en plus transnationales – dans les pays de départ, de transit et d’arrivée ? Telles sont les questions parmi d’autres auxquelles le journaliste d’origine béninoise apporte des réponses instructives.
Travailler légalement en France lorsque l'on est étranger grâce à la procédure d'introduction
Je comptais rédiger un article sur ce thème. Mais j’ai changé d’avis parce que d’une part, cette possibilité n’est qu’une exception prévue par la loi, alors qu’il existe bien d’autres dispositifs de venir travailler en France régulièrement. Mon expérience d’actrice de terrain, en relation quotidienne avec des employeurs et des salariés (ou futurs salariés) étrangers, m’a permis de me rendre compte que la procédure « d’introduction », par exemple, est peu connue.