Les messagers du Tout Miséricordieux furent envoyés à leurs peuples respectifs avec un Message clair, ne souffrant d’aucune incohérence : l’adoration d’une Divinité unique (Allah), qui est à l’origine de toute la création. Cependant, la transmission de ce Message, de Nouh (paix sur lui) à Muhammad (saw), en passant par Ibrahim, Moussa et Issa, ne ‘est pas fait sans difficulté. Ils furent tous, sans aucune exception, confrontés à l’adversité de celles/ceux auxquels le Message divin était destiné. Le Coran, Livre de référence des Musulmanes et des Musulmans depuis le VII siècle, fait mention, dans différents endroits, de cette adversité vis – à- vis des Messagers d’Allah. « Nous avions déjà envoyé Nouh à son peuple : je suis pour vous un avertisseur explicite, afin que vous n’adoriez qu’Allah. Je crains pour vous le châtiment d’un jour douloureux. Les notables de son peuple qui avaient mécru dirent : nous ne voyons en toi qu’un homme comme nous ; et nous voyons que ce sont seulement les vils parmi nous qui te suivent sans réfléchir… » (Coran, 11 : 25 -27) ; « et Nous avions envoyé aux Aad leur frère Hûd qui leur dit : ô mon peuple adorez Allah. Vous n’avez point de divinité en dehors de Lui… » (11 : 50) ; « et Nous avions envoyé aux Tamûd leur frère Salîh leur disant : ô mon peuple adorez Allah, vous n’avez point de divinité en dehors de Lui. De la terre Il vous a créés et Il vous la fait peupler (et exploiter) [….] Ils dirent : ô Salîh, tu étais auparavant un espoir pour nous. Nous interdirais –tu d’adorer ce qu’adoraient nos ancêtres ? Cependant, nous voilà bien dans un doute troublant au sujet de ce à quoi tu nous invite » (11 – 61 – 62) ;
Comme ces Messagers, le prophète Muhammad, durant toute sa mission, avait jour et nuit appelé les gens à retourner à l’adoration du Seigneur des univers. Sa mission était d’autant plus compliquée qu’il avait affaire à des mecquois idolâtres adorant plus de trois cents idoles placées dans la Maison sacrée d’Allah : la Qabah. Le contexte de la transmission du Message divin fut difficile. Tellement les adversaires de Muhammad, saw, étaient déterminés à lui barrer le chemin.
Dans son ouvrage qui s’intitule Muhammad, vie du prophète, Tariq Ramadan écrit à propos de cette adversité : « l’appel était désormais public, et même si les nouveaux convertis se formaient discrètement dans la demeure d’Al-arqam, ils n’hésitaient pas à en parler à leur parenté et plus largement autour d’eux. Les chefs de clans percevaient chaque jour davantage la nature du danger qui les guettait : c’était une claire rébellion contre leurs dieux et leurs coutumes qui, à terme, ne manquerait pas de mettre en péril leur pouvoir. Ils décidèrent d’abord d’envoyer une délégation chez l’oncle du prophète, Abû Talib,… Ils lui demandèrent de parler à Muhammad et de faire cesser la diffusion d’un message pour eux dangereux et inacceptable par ce qu’il s’en prenait directement à leurs dieux et à leurs ancêtres. […] Une nouvelle délégation vint voir le prophète et lui proposa des biens, de l’argent et le pouvoir. Il, saw, refusa une à une leurs offres et confirma que seule l’intéressait sa mission : appeler à la reconnaissance et à la foi en Dieu, l’Unique, quel qu’en soit le prix […] On faisait courir le bruit que Muhammad était en fait un démoniaque, qu’il brisait les familles, séparait les parents des enfants, les maris de leurs épouses, et qu’il était un propagateur de désordre… »
SOUMARE Zakaria Demba