Jusque là, les menaces ne venaient que du ciel du fait des pluies diluviennes. Désormais, il faudra compter avec la montée des eaux du fleuve
Sénégal dont la tendance à la hausse inquiète les populations riveraines, les villes de
Bakel et
Matam ayant déjà dépassé la côte d'alerte.
Après les fortes pluies enregistrées la semaine dernière avec leur corollaire et désagréments, ce sont les eaux du fleuve Sénégal qui continuent d’envahir la zone du
Dandé Mayo qui inquiètent les populations. A
Matam, le plan d’eau qui était à la côte de 7m, 94 lundi dernier, et qui a atteint par la suite 8m, 24 de hauteur tout juste 24 heures après, a fini de remplir tous ses bras, envahissant du coup de nombreuses terres situées dans la partie nord de la région. Avec l’arrivée de l’onde de crue provenant de l’amont et avec les fortes pluies enregistrées localement les eaux du fleuve se sont remplies favorisant ainsi des débordements au niveau de ses différents bras qui, si l’on ne prend garde pourraient engendrer des inondations au niveau des périmètres irrigués des villages de
Garli, Bow, et Thialy. Tout comme d’ailleurs toutes les localités riveraines du fleuve Sénégal dans cette partie Nord-est qui partagent cette particularité de ne disposer d’aucune infrastructure de protection apte à contrer l’avancée des eaux, se trouvent menacées par l’avancée des eaux.
Dans cette partie du Sénégal, le plan de restructuration des villes et surtout des quartiers situés dans des zones inondables tarde à être effectif. En plus de la construction et la réhabilitation des digues de protection, c’est surtout la mise en place de réseaux d’assainissement qui figure parmi les urgences. Face aux menaces pourtant récurrentes, la commune de Matam se déploie encore à colmater la petite diguette de protection située à l’Ouest de la ville. «Une entreprise dérisoire », comme le constate M. Diack un ingénieur de l’aménagement. ‘L’eau pourrait s’ouvrir des brèches, les moyens utilisés ne doivent pas être artisanaux, mais techniques’, fulmine t-il. En ce sens que les moyens d’infortune entrepris spontanément sont loin de régler les problèmes».