Pendant l'audience, Kenneth Thompson, avocat de Mme Diallo, a fait appel de la décision du juge de refuser la nomination d'un procureur spécial en remplacement de Cyrus Vance Jr. Cet appel a empêché M. Strauss-Kahn de récupérer immédiatement son passeport, car la Cour d'appel de New York doit examiner la requête de Me Thomson. La durée maximale que peut prendre cet examen est de trente jours, mais la Cour d'appel devrait vraisemblablement rejeter très vite l'appel et confirmer la libération de M. Strauss-Kahn. Même avant le refus du juge Obus, peu de spécialistes de droit américain pensaient que cette demande aboutirait.
A sa sortie du tribunal, M. Strauss-Kahn n'a fait aucune déclaration devant la presse. Rattrapé par les journalistes devant son domicile, il a remercié "tous ceux qui l'ont soutenu" et a souligné qu'il a "encore quelques petites chose à faire avant de partir". "C'est la fin d'une épreuve terrible et injuste (...) je m'exprimerai plus longuement quand je serai de retour en France", a-t-il ajouté.
Peu de temps avant cette intervention, ses services avaient diffusé un communiqué similaire. L'ancien directeur général du FMI évoquait "un cauchemar pour [lui] et [sa] famille". "Je veux remercier tous les amis en France et aux Etats-Unis qui ont cru en mon innocence et les milliers de gens qui m'ont fait connaître leur soutien personnellement et par écrit (...) Je suis profondément reconnaissant à ma femme et à ma famille qui ont traversé cette épreuve avec moi", pouvait-on lire.
La bataille judiciaire devrait tout de même continuer sur le volet civil. Les avocats de Mme Diallo ont lancé au début du mois une procédure civile devant un tribunal du Bronx, quartier populaire de New York, pour obtenir des dommages et intérêts après l'agression "violente et sadique" de leur cliente. Au pénal, la culpabilité doit en effet être établie au-delà de tout doute raisonnable. Au civil, en revanche, la personne se disant victime d'une agression sexuelle doit simplement apporter plus d'éléments en sa faveur que la défense, ce qui s'appelle "prépondérance de preuves".
De plus, les avocats ont confirmé avoir déposé plainte pour subornation de témoin en France contre un adjoint du maire de Sarcelles, François Pupponi. Cette plainte concernerait une jeune femme de Sarcelles, ville dont DSK a été maire, dont le témoignage "abondait pleinement" dans le sens de celui de Nafissatou Diallo. Après avoir été entendu par un avocat américain, "un proche de cette femme a été contacté par un adjoint du maire de Sarcelles" qui lui aurait demandé "combien fallait-il pour qu'elle se taise".
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