PARIS (AFP) - Le directeur de l'assurance maladie Frédéric van Roekeghem propose "un effort supplémentaire" de plus de trois milliards d'euros pour réduire le déficit de la Sécu en 2009, comportant un peu plus de deux milliards d'économies, a-t-il déclaré mardi à l'AFP.
"C'est un plan qui comporte à la fois un effort sur les dépenses d'assurance maladie, mais en même temps un certain nombre de mesures de financement, principalement la reprise de dette qui a été annoncée par le ministre des Comptes publics qui allège nos frais financiers et puis une partie de (nouvelles) recettes à 700 millions d'euros", a précisé M. van Roekeghem.
Le ministre du Budget et des Comptes publics Eric Woerth a annoncé mi-juin la transformation en "dette sociale" de 30 milliards de déficits accumulés de l'assurance maladie, ce qui permettrait à cette dernière de cesser d'en payer les intérêts, estimés à 400 millions d'euros annuels.
Quant aux nouvelles recettes évoquées, "il n'appartient pas à l'assurance maladie de proposer la nature des ressources", a encore affirmé M. van Roekeghem.
"Les deux tiers environ du plan concernent la maîtrise des dépenses d'assurance maladie. Nous demandons d'abord un effort important (...) sur les tarifs de certains médicaments et certains produits de santé, à hauteur de 500 millions d'euros, ainsi que des mesures de diminution de tarifs dans les domaines de la radiologie et de la biologie médicale", a-t-il encore dit.
Dans un document révélé par La Tribune et Les Echos et dont l'AFP a obtenu une copie, M. van Roekeghem propose également de limiter la prise en charge des maladies chroniques à 100% aux pathologies "qui sont véritablement longues et coûteuses" et une réduction à 35% du remboursement par l'assurance maladie de certains médicaments, le reste étant "transféré aux organismes complémentaires" (mutuelles ou assurances privées).
Le directeur de l'assurance maladie propose encore une baisse de prix de certains médicaments génériques et une moindre prescription de médicaments plus récents et plus chers n'apportant pas forcément de bénéfice supplémentaire aux patients, ce qui permettrait de réduire de quelque 415 millions les dépenses.
Il propose enfin environ 165 millions d'économies sur les "soins ambulatoires", dont les prescriptions de transport ou d'arrêts maladies, ou 250 millions d'économies liées au "développement de la productivité" dans les hôpitaux.
Source : yahoo.fr