Le régime militaire mis en place depuis le 0 6/08/08 en Mauritanie fait aujourd’hui face à des défis de nature inquiétante qui freinent le développement de notre pays. Si un programme cohérent de développement économique et démocratique n’est pas défini dans l’immédiat, ainsi qu’un retour au pouvoir civil légitime permettant de trouver une solution adéquate à ces défis, il va sans dire que nous ne sortirons pas de si tôt de l’auberge. Ces défis qui, en réalité, sont hérités de la médiocrité des différents gouvernements successifs mauritaniens depuis plus de deux décennies, de différents coups d’Etat militaires concernent entre autres :
O la défaillance de notre système éducatif due, en grande partie, à une absence presque totale d’une vraie politique éducative, et dont l’une des conséquences manifestes est la baisse inquiétante du niveau des élèves dans nos lycées et collèges ;
O la paupérisation de plus en plus galopante de la population qui ne sait plus, il est vrai, à quel saint se vouer pour se tirer d’affaire ;
O la démission de certains de nos fonctionnaires sans scrupules de leurs responsabilités envers eux-mêmes et la nation ;
O le manque de civisme qui fait que personne ne manifeste un intérêt pour le bien public de l’Etat ;
O le laxisme administratif installant un désordre total et inquiétant dans le rapport administration / citoyen ;
• la corruption de certains de nos fonctionnaires ;
• le clientélisme….
La liste de ces défis est loin d’être complète. Il revient aux citoyens mauritaniens, hommes et femmes de toutes tendances confondues, d’agir avec fermeté et détermination afin de relever ces défis constituant une menace réelle pour notre nation. Dans ce combat, il revient à chaque mauritanien (ne), du président de la République au paysan de Toulel, d’assumer ses responsabilités. Si nous refusons de mener ce combat ensemble, il est clair que la nouvelle Mauritanie que nous voulons voir émerger mettre beaucoup de temps à voir le jour. De fait, les défis ci-mentionnés ne pouvaient être relevés que si nous acceptions de changer nos mentalités. En Mauritanie, nous sommes vraiment désolé de le signaler ici, nous n’avons pas encore une culture de l’effort collectif pour le bien de la nation. Aucun (e) d’entre nous n’est encore prêt (e) à se sacrifier pour son pays. Dans ce cas, il sera très difficile (voire impossible) de vaincre les défis qui bloquent aujourd’hui le processus démocratique, économique et social auxquels les Mauritaniennes et les Mauritaniens font face aujourd’hui. Il revient de la responsabilité du gouvernement en général et de chacun (e) d’entre nous en particulier de prendre conscience de la nécessité d’aller au « combat » en ordre « soudé ». Les défis auxquels la Mauritanie d’aujourd’hui fait face exigent de tous les citoyens un engagement inconditionnel dans la bataille sociale et politique.
SOUMARE Zakaria Demba