Originaire de Djewol, Dave TANDIAN est un véritable " Boytowm ". Natif de Dakar, il est aujourd'hui très bien intégré dans la haute société sénégalaise. Professionnel de la communication, acteur, journaliste People, TANGE est aujourd'hui un homme qui pèse dans le Dakar By NIGHT et dans le milieu de la mode. Professionnel jusqu'aux bouts des ongles, chargé de communication de Miss Sénégal, il revient avec nous sur son parcours, ses différentes activités entre autres. Il a levé un coin de voile sur la jet-set sénégalaise sans oublier de nous informer sur les risques de son métier... Le jeune Soninké assène des vérités implacables sur la société sénégalaise en perpétuel changement de nos jours. Dave TANDIAN à coeur ouvert sur Soninkara.com
1- Bonjour Dave ou Tange Tandian ! Qui est DAVE ? Et d’où viennent ces surnoms DAVE et TANGE ?
Comme vous l’aviez dit, je me nomme DAVE ou Tange mais Daouda Tandia à l’état civil, Soninké originaire de Djewol ( Région de Gorgol en Mauritanie ). Je suis né à Dakar où j’ai fait mes études primaires, moyennes et secondaires. J’ai intégré ensuite l’Université Cheikh Anta DIOP avec un Baccalauréat Série B plus précisément la Faculté des Sciences Economiques.
Plus surprenant, après seulement 6 mois de cours, je désertais ce temple du savoir pour une formation, un raccourci pour gagner très vite de l’argent pour le fils de commerçant que j’étais. Il faut dire que j’ai été très tôt initié au commerce et la teinture parce que mes parents excellaient dans ce business. Je baignais déjà dans cette ambiance de Self made Man. Très jeune, je tenais de temps à autre ce business à mes heures perdues d’où cette volonté d’aller très vite monnayer mes compétences pour l’argent.
Le nom Dave m’a été octroyé depuis l’âge de 11 ans par mes camarades de classe parce que j’imitais David Hallyday au look et à la corde vocale ( Rires ). Quant au nom TANGE, c’est mon prof de Maths, qui au lieu de dire TANDIAN, préférait raccourcir en TANGE… Comme les surnoms ont la peau dure, me voilà maintenant avec les miens ( Dave ou Tange ). Pour mettre en valeur mon nom de famille, je mets toujours TANDIAN après ces surnoms.
2-Vous disiez que vous êtes originaire de Djewol, ville mauritanienne du Fouta (Département de Kaédi, Région de Gorgorl ) , que pouvez-vous dire sur cette zone à forte concentration Soninké ?
Djewol est une ville mauritanienne dans la région de Gorgol. C’est une localité à forte concentration Peule et Soninké. Les deux villes phares du département de Kaédi sont Kaédi et Djewol. Et les Soninkés occupent respectivement Gataga à Kaédi et Gory à Djewol, le reste de Gorgol est occupé en majorité par nos cousins Toucouleurs.
3-De l’Economie au Marketing, vous êtes passé au Journalisme et à la Mode, comment expliquerez-vous cette pluridisciplinarité ? On dirait que Dave perd souvent le nord ?
Du tout, c’est juste que je suis une personne qui aime découvrir et diversifier mes connaissances dans divers domaines. Gamin, je rêvais déjà être à la tête de mes propres entreprises. Ainsi, je sentais le besoin de me former et d’acquérir des compétences dans plusieurs domaines comme l’Economie, la Communication, le Marketing…Pour le journalisme, c’est mon parcours à la radio comme Animateur qui m’a poussé à suivre une formation pour mieux me professionnaliser dans ce domaine. Ainsi, je pourrais me consacrer à l’écriture après les micros, me disais je !
4 -Dave Tandian, un nom devenu célèbre au Sénégal surtout dans certains milieux très huppés pour ne pas dire « Jet Set » du Sénégal , parlez – nous de la « Saga » Dave Tandian ?
Monsieur KOITA, je dois rappeler que « Seul le travail paie ». J’ai toujours été ambitieux dans la vie sans vanité aucune. J’ai suivi mon propre chemin avec passion et créativité pour m’en sortir. J’avais un état d’esprit de gagneur. Aujourd’hui, le résultat est là… Je rends grâce à Dieu tout en remerciant mes parents qui n’ont ménagé aucun effort pour m’accompagner dans ma voie avec des prières. Il faut aussi dire que j’ai gagné leur confiance dès le début. Ce qui était très important pour moi.
5-Vous êtes un des journalistes Peoples les plus réputés du Sénégal, très courtisés par les médias people, qu’est-ce qui différencie Dave des autres Paparazzi ?
Pour tout vous dire, je me considère pas comme cela. Je pense sérieusement qu’il y a d’autres plus expérimentés que moi dans ce domaine. J’ai juste réussi à me fabriquer une identité propre pour ne pas dire une marque de fabrique. Dans ce domaine, le copier-coller ne fait jamais recette. J’ai compris cela très vite. Je me suis tout de suite démarqué en osant proposer ce que les autres n’osaient pas. L’esprit de créativité aidant, je réussis à trouver ma voie dans ce domaine. Sans vanité, je pense que Dave en est pour une grande partie dans le développement du people au Sénégal.
6-N’est-ce pas difficile d’être un « épieur de vie privée » pour le Soninké que vous êtes ? Si l’on sait que les « Lak kat » pour prendre le terme plus ou moins péjoratif de nos cousins Wolofs sont réputés très ethnocentriques ?
C’est vrai… Ce n’est pas chose aisée. Mais le monde évolue et les choses se modernisent. Aujourd’hui, le people est juste une question de profession « sans frontières » plutôt que d’une intrusion dans une vie privée. Pour Dave, cela s’arrête au professionnel, pas plus. On traite juste les faits comme ils sont. Peut-être que certaines personnes avaient l'habitude de voir la presse leur jetait des fleurs tout en ne tarissant pas d’ éloges à leur égard. Aujourd’hui, il ne suffit pas d’écrire pour relater des faits. Il faut les appuyer par des images pour tout justifier. C’est une preuve de plus. Aussi, il s'agit de montrer le vrai visage des gens.
En dehors, je vis très bien ma condition de « Lak Kat » si je reprends bien sûr ces mots venus d’ailleurs, c’est-à-dire bien imprégné dans ma culture Soninké.
7-Quelle est la plus grande star Sénégalaise, « vache à lait » des Paparazzi ?
Vous savez au Sénégal on ne sait pas distinguer une Star d’une célébrité ou d’une vedette. Il y a beaucoup de mélange à tort. Pour moi, à mon humble avis, les plus grandes Stars Sénégalaises sont :Youssou Ndour, Coumba Gawlo Seck et le Footballeur El Hadji DIOUF. Dans notre domaine, ces gens sont bien courus.
8-Pouvons-nous avoir une idée des émoluments rapportés par les potins et les scoop au Sénégal ?
Ah difficile de vous dire des montants. Mais, on s’en sort avec l’aide de Dieu.
9-Quel regard portez-vous sur la « galaxie PEOPLE » du Sénégal, des paparazzis, aux différents sites People sans oublier les Mag People qui sont en passe de modifier profondément la bienséance made in Sénégal ?
Comme je l’ai dit tantôt, le monde évolue sans cesse. C’est naïf de croire que les choses resteront figées. Il y a des choses qui se passent aujourd’hui qui nous étions méconnus 10 ans auparavant. Aujourd’hui, les Sénégalais veulent vivre à l’occidental surtout avec le « boom » des nouvelles technologies d’où l’idée de les traiter comme tels… C’est une suite logique. On n’invente rien. Les principes d’hier, sans doute très précieux, laissent la place à d’autres moins vertueux. Mais, voilà ainsi va la vie.
10-D’ailleurs, quels conseils donneriez-vous à toutes ces jeunes filles qui ne rêvent que de célébrité ? Vous en croisez très souvent dans Dakar BY NIGHT...
Malheureusement, nombreuses sont les filles qui ne comprennent rien dans ce domaine. Comme le dit l’adage « L’espoir fait vivre ». Elles rêvent toutes de se faire un nom dans ce cercle mais nul besoin de forcer les choses. Ce qui doit arriver arrivera, sans doute. Mais, il y en pleines qui pensent être dans le gotha. Hélas, quelques minutes suffisent pour savoir qu’elles n’en sont pas une et n’en seront certainement pas une de ce milieu. Il faut être naturel dans la vie et garder des vertus cardinales de la vie. Il ne faut pas être prête à tout pour avoir un nom.
11-Il se dit que plusieurs sites people Sénégalais frisent la pornographie, partagez-vous ce sentiment également ?
Je ne partage pas cette opinion. Sinon, si les choses sont avérées, pourquoi ne sont-ils pas sanctionnés ? Je pense qu’il s’agit plutôt d’une question d’adaptation. Les choses que ces sites relatent sont souvent visible dans notre Sénégal. Nul besoin de porter des bésicles pour s’en apercevoir.
12- Maintenant, en toute honnêteté, n’est-il pas vraiment « ignominieux » de vivre sur le dos des stars surtout en les jetant en pâture ? Si l’on sait les flashs sont devenus des armes de destruction sociale...Une photo suffit pour briser une carrière...
Le people est un métier comme tout sinon on pourra dire également que le métier de notaire, d’avocat sont aussi ignominieux. Je pense que le people donne des leçons de vie tous les jours. C’est souvent tragique mais c’est la réalité des choses. Si vous voyez la chute vertigineuse d’ une personne qui se prenait pour ce qu’elle n’est pas en vérité… Cela dissuade de prendre le même chemin et de commettre les mêmes erreurs. Cela donne matière à réfléchir surtout.
13- En plus d’être Journaliste people, vous gérez également la carrière de certains artistes et mannequins Sénégalais, que pouvez-vous dire sur ce pan de votre job ?
C’est juste un don divin. Je fais les choses sans trop de calcul. Je suis guidé par la passion tout en recherchant la réussite. Je crois surtout à l’entraide. J’ai été élevé avec des valeurs fortes comme l’aide à son prochain dans la discrétion. Je les aide à tirer leur épingle du jeu tout simplement.
14-Vous êtes aussi impliqué dans l’organisation de Miss Sénégal en tant que chargé de communication, comment avez-vous réussi à vous y introduire ?
Comme je l’ai dit au début, j’ai fait une formation en communication. Disons simplement que ma stratégie de communication a convaincu d’où le choix porté sur ma personne pour gérer cela.
15-Ailleurs, Etre Miss c’est devenir modèle social, qu’en est-il de Miss Sénégal ?
Je pense que c’est aussi le cas de Miss Sénégal. On choisit une ambassadrice de la beauté sénégalaise et on l’accompagne dans l’accomplissement d’œuvres sociales. C’est cela en plus court.
16-Le milieu de la mode est souvent catalogué malsain tant les propositions sont souvent indécentes et l’accoutrement hors norme, quelle commentaire faites-vous face à telles critiques ?
Je pense que l’éducation est à la base de tous. On peut s’introduire dans les milieux réputés dangereux et garder entièrement son intégrité. Maintenant, on ne peut mettre les choses sur le dos de la mode. C’est l’homme qui fait de ce qu’il veut de la mode. Soit on l’utilise à bon escient, soit à d’autres fins moins vertueuses.
17-On vous croise très souvent dans les hauts lieux de Dakar By Night, on peut dire que vous croquez la vie en pleines dents, n’est-ce pas ?
Je vais vous surprendre. Je me déconnecte de ce milieu dès que je finis mon travail. Je suis dans le Dakar By Night juste pour les besoins de mon travail. Plus surprenant, je peux même dire que je déteste ce milieu souvent très préjudiciable. Quand le « travail » m’appelle, je réponds à son appel à hauteur de mes possibilités.
18-Comment aliait votre vie de famille et ces différentes activités souvent très contraignantes ?
Vous comprendrez maintenant pourquoi je disais que je ne suis pas fan immodéré de ce milieu. L’évènementiel est très contraignant. On a plus de vie de famille. On est constamment au travail. Et les mirages y demeurent. Je suis aujourd’hui divorcé. C’est en grande partie lié à mon travail. Les femmes supportent mal cette activité où on est constamment absent. Je pense que je ne suis pas le seul dans ce cas. Notre métier n’est pas une sinécure.
19- Avec toutes ses cordes à votre arc, vous vous essayez également au Cinéma, comment avez-vous franchi ce nouveau pas ?
C’est un rêve d’enfance que je réalise. Les opportunités se sont présentées et je les ai saisies.
20-Dans « BEGUE », une série de téléréalité sur une télévision sénégalaise, votre personnage VIP incarne le goût du luxe, le « boucantier », «ivoiriennement parlant » , quel message voulez-vous transmettre à votre public ?
Dans cette série, on m’appelle VIP… Je pense que le nom suffit pour comprendre le rôle. Il s’agit juste de montrer le vrai visage de la Jet-Set Sénégalaise entre les strass et les paillettes. Ce goût pour le luxe immodéré qui peut souvent porter préjudice. Aussi, c’est une tribune pour montrer le comportement de certaines filles sénégalaises à la limite du « socialement correct ». L’avènement des NTIC a beaucoup changé la jeunesse.
21-Passons maintenant à ce qui nous lie, le Soninkaxu, quelle lecture faites-vous de la société Soninké ?
Les Soninké sont réputés travailleurs et conservateurs. Ils sont musulmans et on y dénombre plusieurs grandes familles religieuses. D’ailleurs, je suis moi-même issue d’une grande famille religieuse présente dans plusieurs villages de la sous-région. Le Soninké est conservateur et ethnocentrique mais dans le bon sens du terme c’est-à-dire qu’il privilégie ses normes sociales. On les remarque souvent par le sérieux et la solidarité. Ils sont de grands travailleurs. Un vrai Soninké ne triche pas.
22- Testons votre niveau en Soninké, connaissez-vous Bah Maadi Kama KANOUTE ? Si oui, pouvez-vous citer un de ces célèbres proverbes ?
Non, je ne connais pas ce grand Monsieur… Mais, sachez que je parle très bien Soninké et dans ma famille on parle également Soninké.
23-Votre famille accepte-t-elle votre style de vie ( Virées nocturnes, goût du luxe, paparazzi, Jet-set ) ? Rappelons que vous êtes issu d’une grande famille maraboutique…
C’est juste une question de compréhension et de lecture… Malgré ce train de vie pour les besoins de mon travail, je reste toujours Soninké. Je connais très bien mes valeurs et je suis ma religion. Pour clore tout ça, mon éducation de base me permet de ne pas perdre pied. Je suis conscient des dangers mais je pense être suffisamment armé. Par exemple, pour la prière, je n’en rate jamais une et je les exécute toutes aux moments indiqués. Ma famille me connaît très bien pour savoir que je ne fais pas n’importe quoi. C’est le travail. Après, je passe à autre chose.
24-Quelle est la recette miracle pour devenir « Jet Set » au Sénégal ? Doit-on faire acte d’allégeance à un parrain de ce milieu ?
Bon, pour rappel, c’est juste en 2000 avec l’alternance que l’on a commencé à découvrir ce milieu de la « Jet-Set » au Sénégal. Seulement, ce mot est utilisé à tort par les gens. Plusieurs personnes ne savent pas faire la distinction. A mon avis, si l’on prend vraiment la chose dans son angle, on ne peut compter plus que 10 jet-setteurs au Sénégal. Les gens mélangent une personne qui fréquente le Show Bizz et un jet-seteur. Plus marrant, la majeure partie que l’on appelle Jet-seteurs n’ont même pas un billet de 10000 F CFA pour entrer dans des discothèques comme le Nirvana, le VIP, Le Casino à fortiori payer un verre au Radisson ou au Terrou bi. C’est un terme que l’on utilise à outrance à tort. Il n'y a pas de parrain.
25-Quelles sont les difficultés de votre métier ?
Il y a trop de risques. Quand on choisit ce métier, on l’assume jusqu’au bout. Parfois, on reçoit des menaces. On subit des pressions énormes pour certains articles parce que les gens ne s’assument pas. Notre culture n’est pas souvent adaptée. Pour moi quand on dit People, il ne s’agit pas de faire tout simplement des éloges et de mettre en valeur les uns et les autres mais il est également question de fouiller dans les poubelles des célébrités ( Sic ) et surtout de nos autorités, leaders d’opinions. Il s’agit surtout d’un garde-fou pour dire aux gens « Attention, on a l’œil sur vous ». Pour moi, un leader d’opinion doit être un exemple, une référence. Mais, c’est souvent le contraire. Les gens cachent leur vrai visage. Nous sommes là pour dénoncer l’hypocrisie de ces gens qui s’invitent dans nos écrans de télévisions de fort belle manière alors qu’ils dissimulent une autre nature. Avec l’alternance, la société Sénégalaise a beaucoup changé.
26-Petite indiscrétion, Dave est-il un cœur à prendre ?
Je suis aujourd’hui divorcé. Je suis papa de deux princesses qui représentent mon trésor. Ce sont mes rayons de soleil.
27-Votre dernier mot…
Je vous remercie pour votre combat pour la communauté Soninké. Ce n’est point une sinécure. Je prie que vos projets soient une réussite. C’est un plaisir de partager ces quelques lignes sur ma vie et ma profession à travers votre site…
Interview réalisé par Samba Fodé KOITA dit Makalou, www.soninkara.com